Rayon jeunesse encore. Cette fois-ci ce cont des suisses qui font de la musique de ricains (et on ne rigole pas). ProgStone officie en effet dans le grunge. Formé en 2010 sur les cendres d’un groupe de reprises des Foo Fighters, après avoir fait plusieurs dates, sorti une première démo, changé de bassiste, refait des dates etc, voici donc une seconde démo dont le but est d’être plus mature, plus représentative de ce que le groupe veut faire, plus aboutie, plus mieux enregistrée, plus plus plus. Reste à voir si c’est le cas bien sîr. Mais comme de toutes façons je n’ai jamais écouté la démo de 2011, c’est avec les oreilles vierges de toute référence que je découvre ces 4 titres.
Pas la peine de chercher loin les influences, ces 4 garçons savent certainement situer Seattle sur une carte et ont du biberonner aux Alice in Chains, Soundgarden et autres. Le son est donc fort logiquement assez sombre. Le chanteur Julien possède un beau grain de voix, très proche de celui d’Eddie Vedder de Pearl Jam, à tel point que c’en est parfois troublant. Toutefois, il ne cherche pas à singer son glorieux aîné et ne reprend pas à son compte ses gimmicks. A l’instar du reste du groupe, il s’agit davantage d’une habile réappropriation des codes établis que d’une simple resucée. Ambiances travaillées entrecoupées de quelques gros riffs, chouette travail sur les arrangements et gros refrains über-catchy et efficaces, merde c’est bon ça !
Si on peut faire un petit reproche, c’est curieusement sur les refrains. Ces derniers se contentent en effet de se reposer sur des mélodies certes agréables à l’écoute, mais aussi un peu faciles. Avec un peu de sel en plus, ils gagneraient en efficacité et en personnalité. Mais c’est plus une peccadille qu’autre chose. Une peccadille qui pourrait devenir gênante à l’avenir, mais on n’en est pas encore là. Pour l’instant, on peut profiter sans modération de cette belle découverte. Et la Suisse de nous prouver après Underschool Element et Pure Inc que sa scène rock n’a décidément pas grand-chose à envier aux autres. Une vraie bonne découverte, sur laquelle les amateurs des groupes sus-cités feraient bien de jeter une oreille ! Et les autres aussi par la même occasion, car on affaire à un gros potentiel qui pourrait faire franchement mal.