Eh bien non, ce n'est parce que ce premier album de l'angevin-anglois James Gallienne fleure bon la pop qu'il allait échapper au notre de radar… Mélodique, il l'est sans conteste. "Under the radar" va même jusqu'à ajouter un nuage d'électro. Mais telle une vieille anglaise accro aux boissons fortes, la tasse de thé de ce bon James dissimule un contenu bien plus corsé. L'homme est certes un dandy pop, mais definitely rock ! Et ce mélange subtilement équilibré, il le doit sans doute à la patte de Ken Stringfellow (ex-R.E.M, The Posies) rencontré à l’occasion du projet-tribute à Elliott Smith "The color bars experience". Lequel a offert un son live, nerveux et racé à ses compos. A son image donc.
"Brain twister" illustre bien la tentation électro évoquée en amont. Mais que les pro-analogiques forcenés, ennemis jurés de boite sans-rythmes-véritables se rassurent, comme l'ont fort bien souligné nos confrères de Muzzart, ça sonne pas mal General Elektriks. Ecoutable donc, même pour des rockers invétérés… "I love to see you dance" qui suit, assume également sans vergogne, sa rythmique et ses riffs années 80. Et "Key man" est quant à lui ouvertement, outrageusement pop. Faussement nonchalant, mais groovy, voire sexy. "Brighter days" passe la seconde en mode pop-rock, tandis que "Bad fluid" se la joue presque funky façon Prince…
Photo © Jerome Sevrette
Difficile de ne pas entendre des reminiscences de U2 dès l'intro de "Busy bee"… Une inspiration peut-être un peu trop marquée, s'il n'y avait justement ce rythme funky final qui donne une vraie personnalité au morceau. Jamie Gallienne paye son tribut à l'outre atlantique avec "Sisco bay" ; intro à l'acoustique, refrain ensoleillé, tambourins… La totale. Pour ce qui est de bouger son corps, "Sophisticated animal" est probablement le titre le plus addictif de l'album ; son refrain vous sort difficilement de la tête, laquelle lance les signaux idoines à vos pieds… Une qualité partagée par "Free electron", qui mêle habilement rythmiques du siècle dernier et claviers contemporains. Avec "Sunday driver", sa diatribe jubilatoire contre les conducteurs du dimanche, Jamie Gallienne conclut ce premier album sur une déclaration d'amour à la pop anglaise. L'intro rappelle furieusement le générique de Absolutly Fabulous... On en attendait pas moins de lui. Il part sur la route en mai, débutant par Nantes le 18 et sera au Réservoir à Paris le 29. Suivez son actu sur Facebook, sa tournée se continue en été…
Sortie le 18 mai chez MAD/[PIAS]