Dans le cadre de la promotion du nouvel album Noise Floor dont la chronique est disponible, Dave Meros a accordé à La Grosse Radio une interview depuis son domicile en Californie. Pas aidés par des conditions techniques sub-optimales ayant entraîné l'annulation du créneau horaire précédant le notre, nous avons pu trouver un compromis afin de pouvoir l'effectuer malgré tout.
Bonjour Dave
Bonjour La Grosse Radio
Votre nouvel album s’intitule Noise Floor. C’est un nom cool et efficace, qui sonne bien. Y a-t-il une raison particulière derrière ce nom d’album, une sorte de sens caché ?
Non, non, nous apprécions le nom tel quel et nous le trouvons amusant. Tout le monde a proposé des idées pour le nom de ce nouvel album et Noise Floor est ressorti comme notre préféré. Il ne veut rien dire mais sonne bien, c’est pourquoi nous l’avons choisi.
C’est vrai qu’il sonne bien. Brief Nocturnes and Dreamless Sleep possédait un nom plus long et plus poétique, celui-ci est concis, efficace.
Oui, quand c’est simple c’est toujours réussi.
Le précédent opus, The Oblivion Particle (sorti en 2015), était partiellement basé sur le concept du voyage temporel. Y-a-t il eu quelque chose de semblable pour ce nouvel album ?
Noise Floor est simplement une collection de chansons, qui ne sont pas réellement en rapport avec un thème général. En fait, pour The Oblivion Particle, le lien s’est fait totalement par accident. On n’avait pas préparé les titres dans cette idée, et c’est seulement une fois l’album terminé que l’on s’est rendu compte qu’on tenait un petit concept, avec plusieurs titres qui parlent du voyage temporel et du retour dans le passé. C’était un accident heureux.
Passons au processus d’écriture que vous avez employé sur Noise Floor. Spock’s Beard a pris l’habitude depuis un moment de faire participer tout le monde à la composition. Est-ce toujours vrai ?
Et bien, personnellement je n’ai rien composé cette fois sur cet album. En fait j’ai bien écrit un titre mais la plupart des autres membres n’en ont pas voulu (rires)
Dommage.
Ryo (claviers) a plus écrit que d’habitude, Alan (guitare) et Ted (chant) ont également bien participé, plus deux de nos contributeurs habituels, John Boegehold et Stan Ausmus. La plupart de temps, chacun compose chez soi des démos et lorsqu’on arrive en studio on met en commun nos idées et on tente de collaborer pour aboutir à des titres finis.
Je remarque que tu n’as pas parlé de Nick D’Virgilio pour la partie contribution. Comment s’est déroulé son retour au sein de la formation suite au départ de Jimmy Keegan il y a deux ans ?
Nous avions besoin d’un batteur pour finir la tournée et faire un nouvel album. On lui a rapidement demandé s’il voulait à nouveau faire partie du groupe, mais malheureusement Nick est quelqu’un de particulièrement occupé entre tous ses groupes et sa vie professionnelle à temps plein chez Sweetwater. Il est vite apparu clair qu’il ne pourrait pas s’investir autant que nécessaire dans Spock’s Beard, mais il a fait tout ce qu’il a pu avec nous. D'abord quelques dates, et puis il a accepté de jouer avec nous sur ce nouvel album.
Quel est son rôle sur Noise Floor, mis à part la batterie ?
Il chante quelques choeurs vocaux. Il n’a pas participé à l’écriture.
Un peu comme un musicien de session ?
Oui, on peut dire ça
En général, chaque album du groupe marque une petite évolution par rapport au précédent, même si les contre-exemples sont bien présents dans le passif du groupe (comme entre X et Brief Nocturnes). Cette-fois, le gap avec les deux précédents est assez léger mais il y a quelque chose de vraiment surprenant : le son de synthétiseur très cliché, très années 80 que l’on peut notamment entendre sur "One So Wise". C’était voulu d’incorporer ce type de sonorité dans l’album ?
Je ne crois pas que nous l’avons voulu. En fait, je suis heureux que tu le remarques, parce que moi aussi je le remarque mais à chaque fois que je le soulève on me dit : “Mais non, tu exagères, il n’est pas si bizarre ce son. Je ne suis pas d’accord”. (rires)
Pour rester un peu sur cette sonorité particulière de synthétiseur, y a-t-il un lien avec l’artwork un peu froid et artificiel de Noise Floor ?
Pas de rapport véritablement, mais je peux dire que ça a été compliqué de trouver quelque chose qui illustrait bien le nom de l’album, ‘Noise Floor’. La personne en charge de réaliser le dessin de couverture a eu beaucoup de mal et est venue vers nous pour nous demander nos idées. On a fini par faire ça tous ensemble et on en est assez content aujourd'hui.
Quelles sont tes pistes préférées de Noise Floor ? Tu as le droit de ne pas répondre si c’est trop difficile de choisir.
En fait elle est facile pour moi. Mes deux chansons préférées sont "Somebody’s Home" et "One So Wise".
J’aime beaucoup les choeurs présents sur Somebody’s Home ! D’ailleurs, le travail sur les harmonies vocales est comme d’habitude bien effectué tout au long de l’album. Ça fait partie de votre marque de fabrique.
On aime beaucoup ça. Et on aime beaucoup jouer avec nos lignes de chant à la manière de Gentle Giant. On sait plutôt bien le faire à priori.
C’est une superbe référence !
L’équilibre entre les pièces progressives et les morceaux pop plus doux penche cette fois assez nettement vers les titres légers, là où The Oblivion Particle réussissait à maintenir un équilibre entre ces types de titres très différents. Tu es d’accord ?
Oui. Je ne pense pas que nous soyons arrivés à ce résultat volontairement, mais dès fois ça dépend de l’état d’esprit dans lequel est le compositeur, et de ce qu’il a dans la tête. Je pense que pour Noise Floor, on avait l’impression de se forcer pour ajouter des éléments de rock progressif à des chansons où ce n’était pas nécessaire. On a probablement beaucoup retiré d’éléments progressifs dans Noise Floor.
Vous n’avez pas de batteur à l’heure actuelle ? Quels sont vos plans, avez-vous prévu de partir en tournée ?
Oui. Nous avons prévu de partir en tournée pour la fin d’année, peut-être vers la fin novembre. Nick ne pourra pas être de la partie, on le sait déjà. On va devoir trouver quelqu’un pour s’en occuper.
Je suppose que vous avez déjà quelqu’un en tête.
Oui, même plusieurs gars, mais rien n’est officiel pour le moment donc je ne peux rien annoncer. Je peux juste dire que ces possibilités sont très fortes et qu’ils plairaient à tout le monde.
Et après la tournée ?
C’est très difficile de prédire l’avenir, mais il est possible que nous ayons encore un nouveau batteur pour la prochaine édition de Cruise To The Edge.
Cruise To The Edge c’est très intéressant mais aussi très loin de la France. Vous avez prévu un passage dans l’Hexagone ?
Si nous lançons la tournée en novembre, ce sera en Europe. Donc si elle se fait il y aura probablement une date à Paris.
Neal (Morse, NDLR) avait participé sur Brief Nocturnes. C’était un cas unique, ou tu penses que ça peut se reproduire ?
On a coutûme de dire ‘Never Say Never’ (ne jamais dire jamais) chez Spock’s Beard. Donc c’est possible qu’il y ait une nouvelle collaboration dans le futur. On a toujours des contacts fréquents et réguliers avec Neal, si l’occasion se présente à nouveau, pourquoi pas.
Un dernier mot pour La Grosse Radio ?
Je veux juste remercier tout le monde pour être resté intéressé par le groupe tout au long de ces 25 ans.