Nous nous étions fait l'écho de cette soirée au Nouveau Casino, plutôt prometteuse au vu de son affiche. Les Tomy Lobo - bien connus de nos voisins métalleux - venaient de se faire successivement la Boule noire en mars et le Printemps de Bourges. Avec des retours plus que positifs. Allions-nous être transportés par La Vague, par leur "rock hybride, à l'esthétisme racé, teinté de beat pesants, de gros riffs et d'envolées pop-rock" ? Ce sont eux qui ont ouvert le feu, on a donc eu vite fait de se faire une idée… Positif, précisons-le. La pop-funk-électro de Escape from Acapulco était sans doute forte intéressante, mais ils arrivaient en troisième position et nous avions école le lendemain… On se fera une opinion une autre fois.
Etonnante autant que risquée l'intro musicale qui précède l'entrée sur scène de La Vague. Ni plus, ni moins que le générique de Barbapapa… La Vague est le projet d'un duo parisien composé de Thérèse et John, respectivement chanteuse et guitariste. Ils considèrent que leur musique est protéiforme, mais pourraient ajouter, "avec un dose d'humour"… Thérèse, "néo-geisha volcanique" n'en manque pas sur scène. Lorsqu'un spectateur traduit par "ta gueule" leur "Let me be", elle s'en amuse et lui rétorque un "très bien résumé !". Et pourtant juste avant, elle venait de dire que cette chanson était de nature "hypersensible"… Vraiment pas bégueule Miss Thérèse ! Le son de cette vague, effectivement multiple - rock nerveux autant que classieux, électro tonique - doit beaucoup au jeu de guitare de John et à l'efficace section basse/batterie composée de Léo et Antonin. Ainsi qu'aux synthés dont ils s'emparent tous en alternance.
Mais l'originalité du groupe provient sans nulle doute des touches de culture asiatique instillées par Thérèse. Percussions traditionnelles qui se mêlent à merveille aux nappes de synthés et aux riffs de guitare, mouvements gracieux inspirés des danses traditionnelles du laos et bien évidemment une voix puissante et émouvante. Elle est l'épicentre de la vague et concentre tous les regards sur scène. Sauf lorsque son complice lui empruntera le lead vocal le temps d'une chanson "d'amour"… Il fera d'ailleurs lui aussi preuve d'un bel humour. Est-ce ce cocktail qui a plu au jury du Grand Zébrock qui les a qualifié pour sa finale 2018 ? Réponse le 8 juin à la Maroquinerie où ils vont tenter de décrocher le titre face à Oré et The Kinds.
© Photo David Poulain
C'était la dernière date ce soir-là de la tournée pour les Tomy Lobo, ils vont ensuite se retrouver pour finaliser leur premier album. Nos quatre jeunes rockers viennent de Neuilly Plaisance. 93 donc. Un département plus connu pour son appétence pour les musiques urbaines que pour le rock indé. Et ils étaient impatients de défendre leur musique sur cette scène du Nouveau Casino. Un peu fébriles également. Le public allait-il répondre présent en nombre suffisant… Affirmatif les gars. Même si chacun des trois groupes avaient drainé son lot de fans de la première heure. Le leur est d'ailleurs au rendez-vous. Potes, amis, famille… Le genre qui créée une ambiance chaleureuse et conviviale et qui emporte le reste de la foule. Pour autant, les Tomy Lobo n'avaient nullement besoin d'une "claque" comme on disait aux siècles derniers.
Mais cela ne nous a pas empêché d'en prendre une grosse ! La voix d'Arthur n'est pas tout à fait audible sur "Cheerless" avec lequel ils débutent le set. Réglages son ou assurance retrouvée ? Qu'importe la raison, "Erase" qui suit efface ce sentiment et Arthur se lâche totalement ensuite sur "Vipérine". Soutien sans failles de ses trois acolytes, Loïc batterie, David basse / claviers et Yann à la guitare. Le jeu de ce dernier est très caractéristique. Puissant tout autant que limpide et très nettement porté sur les aigus. Il donne sa couleur au son Tomy Lobo. Lyrique et rageur à la fois, parsemé d'accalmies inquiètes et prémices d'orages. Le petit plus en scène ? Lorsque Arthur se met à frapper sur une caisse claire. On sent l'énergie libératrice qui le traverse et qu'il renvoie au public.
© Photo Pascal Cossé
Merci à Pascal Cossé et David Poulain pour les photos