King Khan and The Shrines – la Maroquinerie – 22/05/08

D'après le DP, les concerts de King Khan & The Shrines sont souvent qualifiés de "wildest shows on earth", de "réelles performances psychédéliques". On est bien en deçà de la vérité vraie… Tu peux voir un set de King Khan et de ses acolytes… Et puis mourir. Si, si, croyez-nous sur parole. C'est ce qui a bien failli arriver au signataire de ce report. Figurez-vous qu'il avait eu la malencontreuse idée de proposer à son pote Lolo de l'accompagner. Et un concert selon Lolo, ça s'fait dans la fosse, au ras des boots des musiciens. Alors que pour tout bon chronirocker qui se respecte, ce serait plutôt… Au bar. Celui du sous-sol de la Maroq. N'exagérons pas tout de même, on entend rien de celui du restau. On accepte à l'extrême rigueur de se tanquer sur les deux côtés des coursives qui entourent la salle, tranquillement installé sur la rambarde à savourer une binouze…

Paint Fumes - © erisxnyx
Photo © erisxnyx

Et c'est dans cette position, empreinte d'une rigueur toute professionnelle, que nous faisons connaissance avec Paint Fumes, l'indispensable première partie. Nous avons pris un peu de retard au démarrage, rapport à la fameuse binouze de fonction… Trois kids de Charlotte, Caroline du Nord. Qui jouent dans la catégorie garage-punk. Tendance "trash et brutal mais catchy". Mi-lourds donc. La salle n'est pas bourrée… à craquer. Pas encore. Mais les plus curieux s'en prennent déjà plein les oreilles. Elijah qui bastonne sa gratte, a le verbe sinon haut, du moins qui porte bien. Son side-kick de guitare le susnommé Brett, n'est pas du genre à se la jouer lord anglais. Le bois qu'il envoie est sans doute encore un peu vert, mais déjà fort touffu… Et si leurs riffs ne se seraient pas avéré suffisants, on pouvait compter sur Josh aux drums. A le voir s'agiter frénétiquement, impossible de ne pas penser à Animal des Muppets… 

King Khan and The Shirnes © Spin The Black Circle
Photo © Spin The Black Circle

De retour dans la salle muni de deux pintes salvatrices, on regagne notre rambarde favorite et son point de vue imprenable. Et là, plus de Lolo ! Le bougre est dans la fosse, pile-poil devant le micro derrière lequel allait officier King Khan… Pas d'autre choix que de le rejoindre. Grand moment d'angoisse tout de même. Lors de leur précédent passage en 2016, King Khan and The Shirnes avaient parait-il, bien déboité la Maroq'… On se sent néanmoins rassuré lorsqu'ils paraissent sur la scène. Le King a certes une coiffe crypto-aztèque sur le crâne, mais porte un élégant complet crème sur une stricte chemise sombre. All black aussi les Shirnes. Mais les cuivres arborent tout de même d’étranges capes dorées. Mimétisme avec leur frontman ou volonté propre, va savoir… Ces trois-là s’éclatent tout autant avec leurs soufflants qu’à branler frénétiquement leurs tambourins lorsqu’ils accompagnent le King à la guitare. Sont pas avec ce dingo pareil sans être eux aussi terriblement efficaces et sérieusement frappés…

King Khan and The Shirnes  © Spin The Black Circle
Photo © Spin The Black Circle

Autour de nous, ça a commencé à se trémousser sévère dès “bite my tongue”, le second titre. Impossible de rester de marbre à l’écoute de cette petite merveille rythm’blues cuivrée à souhait.... King Khan s’éclipse après “No regrets” et revient gainé d'un justeaucorps lycra noir ! Lequel se dissimule aucunement son ventre proéminent et on ne peut plus apparent… Qu’il flatte à loisirs. Tout comme son service trois pièces. Et lorsqu’il nous tourne le dos, dévoilant deux découpes stratégiques sur les fesses, c’est sans doute qu’il estime qu’elles ont elles aussi droit à la flatterie… Ajoutez à cela une gestuelle James Brownesque, combiné avec le groove des Shirnes ; il n’en fallait pas plus pour déchaîner la foule.

On se retrouve plusieurs fois plaqués contre la scène, le pif dans les retours, cernés par les pogoteurs. Ça fait rigoler le Lolo. Beaucoup moins le chronirocker de service... Lequel commence à avoir le sourire qui se crispe dangereusement et des bouffées de châleurs intempestives. Pas habitué à profiter des émanations sudoripares et de la bière de petits agités. Au bord de donner sa dem’ à la Grosse Radio… Lolo, ami fidèle et prévenant va lui chercher une petite bière, afin qu'il se remette de la vision cauchemardesque de la grosse banane du King. Qu'il n'a même pas pu savourer. Posée précautionneusement sur un rebord de la scène, elle n'a pas survécu cinq minutes à la folie furieuse du clavier…

King Khan and The Shirnes © Spin The Black Circle
Photo © Spin The Black Circle

Le clavier.... Un dénommé Fredowitch B. Tout aussi allumé que Mister Khan. Il ne joue pas de son instrument, il copule avec (la preuve ici). Et il est joueur et partageux ! Par deux fois, il nous balance son instrument et notre pauvre chronirocker se retrouve embauché comme porteur. Avec lui dessus ! Et ça pèse son poids un keyboard man qui surfe sur une foule (une nouvelle preuve ). Encouragé par King Kahn, le bassiste s'y mettra également pour "Stone soup". Qui est-ce qui s'est retrouvé avec une basse sur les bras, bien embêté… Nous vous passerons les facéties du King. Sa troisième tenue de scène encore plus dénudée. Sa fameuse banane qu'il offre à déguster sans équivoque aucune. Mais ne réduisons pas ce showman exceptionnel à ses seuls excès scéniques. Il clame haut et fort son soutien à la cause LGBT, cite William S. Burrough et son Naked lunch sur “Clem snyde the private asshole”. La classe internationale Mister King Khan !


Fredowitch B. dans ses oeuvres... A regarder jusqu'à la fin !

Merci à Ricardo de La Maroquinerie, à Erisxnyx et aux confrères de Spin The Black Circle pour les photos (très sympa de leur part !)

Setlist
Fear & love
Bite my tongue
Band of the freak
No regrets (young man)
Clem snyde the private asshole
Enceladus
Thorn in her pride
Picking up the trash
Fool like me
Burning inside
I wanna be a girl
Born to die
Fee the flora
Fishy things
Shivers
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Children of the world
Stone soup



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