State Champs, c’est la figure montante du pop/punk ces dernières années. Le groupe a déjà sorti 3 EP avant d’atteindre la seconde place au classement Billboard avec leur premier album The Finer Things. Puis, un autre EP a été enregistré, avant la sortie de leur dernier album en 2015, Around The World And Back, qui fût lui aussi un succès dans les charts US (Top 30 dès la première semaine). On s’intéresse donc aujourd’hui au nouveau bébé de State Champs, Living Proof.
Il est assez difficile de critiquer State Champs, étant donné les albums qualitatifs qu’ils ont déjà sortis. Ce troisième album est certainement le plus abouti de tous, et une chose à savoir, c’est qu’il a été enregistré en deux parties, avec deux équipes différentes. La première partie de l’album a donc bénéficié du travail de John Feldmann (Blink-182, Good Charlotte) et celui-ci a même présenté Mark Hoppus (Blink-182) à State Champs. Il a co-écrit le premier single de l’album «Dead And Gone» et chante en guest sur «Time Machine». En résumé, Living Proof a tout d’un grand, et même Alex Gaskarth (All Time Low) les a aidé pour l’écriture de certains autres morceaux.
Tout ce beau monde, c’est bien joli, mais au final, Living Proof n’a rien de bien extraordinaire. Bien sûr, c’est un album de très bonne facture, mais va-t-il permettre à nos jeunes new-yorkais d’aller de l’avant? C’est ce qu’on leur souhaite, et avec leur fanbase plutôt dévouée, on n’a pas vraiment de soucis à se faire. Cependant, on aurait aimé plus de prises de risques, et tomber moins dans le cliché du pop/punk. Car on a là un album qui s’écoute facilement, sans vraiment décoller. State Champs nous gâtent avec ce qu’ils savent faire de mieux, des chansons accrocheuses, qui régaleront les fans du genre, mais qui laisseront certains sur leur faim. Les power chords et les «Oh oh», c’est bien, mais quelques petites surprises n’auraient pas fait de mal.
Certes, Living Proof n’est pas parfait, mais il faut lui reconnaître de très bons points. «Our Time To Go» est clairement le morceau le plus réussi de l’album. Une ballade pop rock émotionnelle, où le refrain vous donne des frissons tellement il est bien amené. State Champs ont également tenté des moments plus groovy («Something About You») ou encore des parties plus rock avec «Cut Through The Static», mais c’est tout. Nul doute que toutes ces chansons reprises en choeur par un public du Vans Warped Tour sonneront mieux en live.
Les trois premiers single étaient pourtant prometteurs : «Dead And Gone», «Crystal Ball» et «Mine Is Gold» étaient un condensé de tout ce qu’on peut adorer du pop/punk : des tubes menées par des riffs efficaces et la voix originale et puissante de Derek DiScanio. Au niveau des sujets abordés, il ne s’agit ni plus ni moins de ruptures amoureuses, d’expériences ratées ou encore des reflexions sur la route du succès.
«Criminal», le premier morceau du disque, nous donnaient lui aussi des espoirs d’un album qu’on pensait plus punchy, plus différent au niveau des compositions. Comme beaucoup de morceaux pop/punk, il commence avec la guitare et la voix en premier, avant d’envoyer la sauce avec une instru classique, dont l’impression de déjà-vu est présente. Malheureusement cette impression va se confirmer tout au long de l’album. Avec «Frozen», «Lightning» ou encore «Safe Haven», il semblerait que State Champs n’aient pas évolué depuis Around The World And Back. On a même pensé qu’ils s’agissait simplement des faces-B de ce dernier.
C’est assez dommage, quand on a des musiciens de talents, de ne pas arriver à se démarquer de ses autres albums. Il est clair que Living Proof est relativement réussi globalement, la production, la pertinence… mais est-ce vraiment ce qu’on attend d’un tel groupe? State Champs, à part confirmer leur place sur la scène pop/punk actuelle, ne prouvent pas qu’ils sont capables de mieux, et sortent là un album qui ne restera pas dans les annales.
Sorti le 15 juin 2018 chez Pure Noise Records.
Tracklist : 01. Criminal |