Finale Grand Zebrock (Oré, The Kinds et La Vague) à  la Maroquinerie (08.06.2018)

Si bondir est le principe d'un tremplin, alors levons notre chopine au Zebrock ! Ils nous ont fait sauter autant sur le devant de la scène que de style en style, grâce aux groupes finalistes de leur grand fiesta annuelle. Ce soir là, à la Maroquinerie, l’hybridation était de mise. Bien vu l’équipe du Zebrock ! Certes, on ressentait bien la dominance rock (et là on se dit que le nom a bien été choisi) avec The Kinds ou La Vague, deux groupes qui ne craignent pas d'ajouter des touches d'électro. Mais la team n’a néanmoins pas eu peur de mettre en avant de l’atypique et de l’ovniesque. Besoin d'une preuve ? Égarez-vous de l’autre côté des frontières et des étiquettes. S'il-vous-plait, les rockers, pour une fois… Allez à la rencontre d’Oré pour le premier des trois sets proposés ce soir là.

Oré est une jeune femme scintillante et brillante à l’instar de son nom et de la veste de Bozeck, son acolyte aux percus et stampes. Oré, c’est le principe même de la transformation pour arriver à la sublimation mais d’un aspect plus métaphysique que physique appliquée (rdv dans vos manuels de collège). Traduisiez ici, une envie de combiner des textes engagés, engageant à la réflexion, à des rythmes et musiques aux influences diverses et variés. On assiste à la rencontre de l’organique et de la technique. Oré la rappeuse et Bozeck l’électroman s’associent, se mélangent se percutent et s’épaulent tout en gardant chacun leur terrain de jeux, belle illustration des deux coursives d’un fragment d’ADN musical, toujours sur le fil. Quand vous croyez avoir réussi à les faire rentrer dans une bulle. Hop ! Voilà qu’ils en ressortent aussitôt. D'un rap vénère, d'une Oré rappeuse brute qui s'en "bat les couilles, bat les steacks, bat les reins", on passe à une Oré et son ukulélé. Elle nous prend par la main pour nous emmener à "l'Oré de la foret" avec un sourire doux et malicieux laissant à penser qu'elle en a encore tout plein sous sa basket. A défaut de rock pour cette première prestation, on aura eu juste notre dose de talent. Magnanimes, on prend !

Oré, Bozeck, juin, Paris, Zebrock, La Maroquinerie
© Hervé ALL / Reflex-Zebrock 2018

Les parisiens de The Kinds font dans le rock, tendance power. Précision bien inutile, car après le groove classieux d'Oré, et ce dès le premier titre, c'est une déflagration format 747 que nous prenons en pleine face. C'est du powder rock qu'ils devraient se réclamer ! Le trio sait manifestement bien où se situe le bouton en question sur leurs amplis respectifs et mettre à donf celui du volume… Bastien, Dimitry - et tout particulièrement Philippe à la batterie - nous espérons que vous avez souscrit à une assurance remboursement auditive pour votre public… Parce notre sonotone est H.S à cause de vous. Pas seulement ; la faute en revient également à la gente féminine qui donne de la voix en contemplant Bastien ses ray-ban et sa mèche rebelle. On sera pour notre part, plus sensible à sa maitrise de sa telecaster, ainsi qu'à l'enthousiasme dont fait preuve Dimitry à la basse. Il faut attendre le quatrième morceau pour redescendre en dessous des 102 décibels, et encore juste le temps d'une intro. Le passage aux claviers de Bastien pour la chanson suivante ne calme guère leur jeu, ça décape toujours autant ! Limite stoner par moment les garçons. Dansant, dansant… Ça oscille sérieux de la tête, façon métalleux au comble de l'excitation, mais on est quand même loin du pogo. Comme Oré avant eux, The Kinds par la voix de Bastien saluent leurs confrères de finale (qu'ils retrouveront à la fête de l'Huma) et remercient tout naturellement Zebrock. Il manque encore un on-ne-sait-quoi de magique aux Kinds, mais ils ne sont pas loin de mettre la note dessus… Et là, il est bien possible que ça décolle à la verticale !

The Kinds, Philippe, Dimitry et Bastien, La Maroquinerie, Zebrock, Juin, Paris
© Hervé ALL / Reflex-Zebrock 2018

Se faire emporter par La Vague... le jeu de mot était facile mais, avouez-le, terriblement efficace surtout pour parler du groupe gagnant de ce tremplin. Les quatre zikos sur scène - Thérèse pour le chant, John pour la guitare, Antonin pour la basse et Alexis pour la batterie - nous ont proposé un savant mélange de heavy pop et d'électro rock (hybride un jour, hybride toujours). Que ce soit dans leur musique ou dans la gestuelle de la chanteuse, se qualifiant elle-même de néo geisha, on ressent comme une envie d'ailleurs. Cela explique également la présence d'un tambour chinois, rouge vif, sur le tout devant de la scène. La pièce maîtresse de leur prestation nous est très vite présentée pour être rapidement utilisée. Comme on s'y attend, sa tonalité sourde et vibrante nous projette ailleurs. Une note de spirituelle teintée d'ésotérisme qui vient délicatement renforcer l'aspect envoûtant de la voix de la chanteuse. La guitare ne se laisse pas distancer par le duo et vient mettre sa patte par des riffs dynamiques voir enragés. Ne reculant devant rien ni personne, John va donner de la gratte au 1er plan pour aller chercher le badaud. Malgré un départ peut être un peu trop théâtralisé, le groupe a su rapporter la fraîcheur, la fougue et la force qui les définis afin de remporter la mise, avec brio de surcroît.

La Vague, John et Thérèse, Paris, La Maroquinerie, Juin, Paris
© Hervé ALL / Reflex-Zebrock 2018

Encore un congrat à la déferlante La Vague, mais aussi à Oré et the Kinds et surtout un "à très vite" sur la scène du Zebrock à la fête de l'huma en septembre prochain !

Rédaction : Denis Madeleine et Mathilde Normand

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