Pratos se positionne sur le créneau des groupes misant sur l'intrumental pur, qui préfèrent laisser la place aux mélodies plutôt qu'aux paroles. Ce trio lyonnais exploite les distorsions et les synthés pour produire des sonorités électroniques minimalistes et froides.
En 2015, le groupe au nom énigmatique sortait un EP éponyme, et après une tournée dans toute la France, les trois artistes enregistrent leur album Tarpos, sorti le 14 juin.
Tarpos, Pratos… Si les gars s'amusent à produire autant d'albums que de mélanges possibles parmi ce groupe de 6 lettres, on pourra en attendre en tout 720*. Défi ?
Après une « Embuscade » post-apocalyptique calant le rythme cardiaque de l'auditeur sur celui de la batterie, on est laissé un peu haletant en errance entre des compositions aux distorsions couinant dans les aigus qui font grincer des dents.
« Derrière l'église » calme un peu la frénésie avec des sons plus graves, un relent de saxophone mystique qui montre leur inspiration Zombie Zombie, et un tempo un brin moins rapide que le reste des 7 pistes (+ une « outro ») de l'album.
La surcharge de réverbération donne un côté immersif aux mélodies, qui laissent une impression froide ; un côté rock indus qui sonnera sans doute trop électro pour les puristes des vrais instruments, mais qui réussit efficacement à poser son ambiance de « furie stellaire ». On est clairement dans la catastrophe spatiale, ou en apesanteur dans un nuage de météorites, au choix. Et question catastrophe, la dernière piste, « Pulse » nous plonge dans une boîte de nuit aux côtés de drag-queens pour une soirée qui finit mal.
Malgré un petit aspect répétitif parfois, Pratos fournit là une bande-son idéale pour préparer les esprits et les corps à la fête.
* Oui oui, ça fait 6! permutations possibles (sans garantir une prononciation, mais justement, les types ont choisi de ne pas parler sur leur musique), soit 1x2x3x4x5x6.
Sorti le 14 juin, enregistré au Mikrokosm Recording Studio.