C'est un groupe légendaire que je m'apprête à découvrir ce soir sur la scène dédiée aux musiques du monde. The Pogues, groupe londonien formé au début des années 80 par le sulfureux chanteur Shane Mc Gowan, l'accordéoniste Jim Fearnley et le joueur de flûte irlandaise Spider Stacy. Les Pogues c'est le folklore irlandais à la sauce punk. Le nom d'origine du groupe est Pogue Mahone, traduction de l'expression irlandaise «póg mo thóin», littéralement «embrasse mon cul». Le groupe débute en faisant la manche dans les rues de Londres. De nouveaux membres intègrent le gang, Jeremy Finer à la guitare et au banjo, Cait O'Riordan à la basse et Andrew Ranken aux percussions et à l'harmonica. Après un raccourcissement de patronyme, ils font l'ouverture des Clash en 1984 et sortent leur premier album Red Roses For Me. La consécration et le succès international viennent avec leur second album Rhum, Sodomy & The Lash, avec sa pochette inspiré du Radeau de la Méduse et sa reprise d'Ewan MacColl, "Dirty Old Town".
Alcool et drogue deviennent le quotidien de Shane MacGowan et il est remercié par ses camarades en 1991, devenu totalement incontrôlable. Le groupe continue sans MacGowan, le chant étant assuré un moment par Joe Strummer mais sans l'âme des Pogues, rien n'est plus comme avant. MacGowan continue à participer à divers projets, duo avec Sinead O'Connor, participation à un disque d'Alan Stivell et forme divers groupe, The Popes, The Shane Gang. MacGowan rejoins les Pogues en 2001 pour une tournée à guichet fermé et depuis il a réintégré sa place de chanteur lors des concerts du groupe.
2012, les Pogues ont 30 ans, la tournée In The Wake Of The Medusa, en référence au classique de 1985, fait une escale à Budapest. Point d'ancrage île d’Óbuda, Sziget Festival. L'ambiance est à la nostalgie ce soir. Le public, majoritairement trentenaire et quarantenaire, vient vivre une page de l'histoire du rock, n'ayant sûrement croisé la route des Pogues que sur disque, probablement les vinyles de leurs parents. Nous sommes en tous cas nombreux ce soir à accueillir Les Pogues. L'audience est d'ores et déjà acquise à la cause des anglais.
Le début du concert se déroule tranquillement, chaque instrument bien en place, banjo, accordéon, harmonica, flûte. La voix de MacGowan est rauque à souhait, reconnaissable entre mille et ses apartés entre les morceaux se font sur le même ton monocorde. On sent bien que la machine a besoin d'être chauffée. Sur scène chacun est à sa place, formant une véritable troupe, Mac Gowan accroché à son micro. Au bout de 4 morceaux, la magie opère et ne quittera plus les lieux. Les Pogues enchainent les standards et la foule est au diapason. Manquerait plus qu'une pinte de Guiness et me voilà un 17 mars au MacDaid's, un pub à côté de chez moi, avec mon pote Saybas79.
Le groupe est généreux et reviendra trois fois. Avec plus d'une vingtaine de morceaux ce soir, les Pogues nous ont offert un des shows les plus longs du festival. Je pars rejoindre mes amis du côté de la Main Stage, où ils ont préféré assister au début de set d'un jeune chanteur de reggae nommé Snoop Lion. Dans ma tête résonne encore le folk irlandais, je me surprends même à rêver à la verte campagne irlandaise.
La musique des Pogues est intemporelles et Shane MacGowan reste une des dernières légendes vivantes du rock. Les vraies légendes, celles qui ne meurent pas.
SetList
Streams of Whiskey
If I should fall from the Grace of God
Broad Majestic Shannon
Greenland Whale Fisheries
A Pair of Brown Eyes
Tuesday Morning
Kitty
The Sunnyside Of The Street
Repeal of the Licensing Laws
Lullaby of London
Body of an American
Young Ned Of The Hill
Boys From The County Hell
Dirty Old Town
Bottle Of Smoke
The Sick Bed Of Cuchulainn
Sally MacLennane
Rainy Night In Soho
Irish Rover
Poor Paddy
Fiesta