Le 20 avril dernier est sorti Fire, dernier album des bretons de The Red Goes Black. Mêlant avec toujours autant de brio le blues-rock sixties à leurs diverses influences rock, le groupe propose une nouvelle fois un album de grande qualité qu’ils défendront tout l’été sur la route des festivals de France.
C’est avec "Fire" que s’ouvre l’album éponyme. Saturé de reverb et totalement vintage, le titre est sorti accompagné d’un très élégant clip, tout en noir et blanc qui n’est pas sans rappeler certains génériques de James Bond. La qualité d’écriture ainsi que la qualité du mix sautent immédiatement aux oreilles : le ton est donné.
Dans un style beaucoup plus soul, "Blue Bags Of Shame" donne une touche très sixties à ce début de l’album. Les riffs de guitares sont joués avec précision et la production est à l’image de celle de l’album : fine, discrète mais entièrement tournée vers la mise en valeur de la composition.
"A Wave Will Rise" reste également dans cette ambiance plus soul, portée notamment par la voix de Lady Wray. Pour la composition de cet album, le groupe se place donc clairement sous cette influence à la fois soul et blues. La reverb sur la voix et le groove de la section rythmique permettent aux guitares de se faire à la fois légères quand la chanson l’exige, mais aussi tranchantes pour se mettre en avant.
The Red Goes Black ose aussi s’aventurer sur des terres plus pop, toujours avec cette inévitable influence des Etats du sud. "Life", avec ses chœurs quasi gospel, son orgue et ce son de guitare ultra chaud fait inévitablement penser aux meilleures productions de Philadelphia Soul. Le quatuor sait utiliser ses références comme des sources d’inspiration, mais jamais on ne les surprend à un copié-collé trop souvent entendu.
The Red Goes Black sait surtout revenir aux fondamentaux sans casser le rythme de l’album. Le blues du delta de "Nobody But Me" s’insère parfaitement dans une production qui reste toutefois un vrai album rock. Les influences sont diverses et nombreuses mais ce sont bien les guitares qui tiennent le rôle principal. "Shadow Dancer", à l’image de l’album, multiplie les influences de la pop des sixties au rock des années 1970, mais le groupe y insuffle un dynamisme et une créativité rafraichissante et enthousiasmante. "Missing Light", neuvième titre de l’album, se distingue par ses guitares saturées et son rythme beaucoup plus lourd. Comme s’il n’y en avait pas eu assez, on touche ici au garage et au rock brut, un style qui n’était pas encore dans le rang des références possible du groupe. La patte musicale du groupe, de plus en plus affirmée, contribue à la continuité de l’album. C’est le mélange du clavier et de la reverb sur la voix qui, associé au jeu de guitare précis et habité, fait la caractéristique du son de The Red Goes Black.
L’album se clôt sur "Broken Man Blues", où une nouvelle fois, le groupe prouve sa capacité à composer des chansons, au premier abord simples, mais plus riches et complexes musicalement qu’elles ne le laissent paraitre. The Red Goes Black sort un album de grande qualité. Jamais dans la redite ou dans le déjà-vu, le groupe se distingue par sa qualité d’écriture et de composition, si bien que plusieurs écoutes sont nécessaires pour appréhender l’intégralité du spectre musical que propose l’album. Une réussite et un vrai coup de cœur qui n’appelle qu’à se reproduire à l’avenir.
Sortie le 20 avril chez Hold On Music.