Interview par Therry de Pinsun menée par Laetitia Maciel
Rencontre avec le groupe Miss America au premier jour du festival Guitare en Scène, avant leur passage sur scène, juste après Joe Satriani - quelle pression ! - mais sur la scène village. Pour ce qui s'est passé ensuite, c'est dans notre live report à lire ici.
Connaissiez-vous le festival Guitare en scène avant d'y être programmé?
Tommy : Oui bien sûr ! Surtout Dimitri qui était déjà venu,
Dimitri : Je le connaissais bien, et je m'étais dit "Le jour où on le fait, on pourra mourir tranquille".
Tommy : Le plus tard possible comme dirait Thierry Roland…
Comment envisagez-vous le set, et le public ce soir ?
Dimitri : Déjà par rapport au public et par rapport à l'heure, il faut savoir gérer un public bourré, donc ça on sait faire !
Tommy : Oh, c'est pas sûr qu'ils soient si alcolos que ça ici.
Dimitri : Si si si si !
Tommy : Mais dès fois je me pose pas la question, ça va être bien, on joue juste après Satriani, donc c'est cool, on va récupérer tous les gens qui sont pas encore partis, ça va être bien je pense, ça va être cool.
Dimitri : On aime bien avoir des petits jeunes en première partie, ça leur permet de se faire un nom, etc… Faut aider la jeunesse !
Le groupe est assez jeune. Peu de chemin parcouru et déjà vous êtes à l'affiche d'un festival avec des artistes très prestigieux. Qu'est-ce que ça vous fait ?
Mathilde : Bah c'est cool, c'est toujours flatteur de participer à un festival avec de belles têtes d'affiches comme ça.
Tommy : Ouais et puis je pense pas qu'on se pose vraiment la question, si on est des artistes débutants, pas débutants… On fait de la musique, et c'est cool !
Oui, mais à la LGR, les émergents c'est ce qu'on aime mettre en avant, et ça fait plaisir de voir de jeunes groupes qui cartonnent et qui font la tournée des festivals!
C'est vrai, et ce qui fait plaisir de voir qu'on est invités, c'est cool. Mais c'est toujours délicat comme question.. Tu te dit que c'est cool d'être invité dans des festivals prestigieux comme ça, et … euh… Je ne sais pas ce que je vais dire… c'était une phrase sans fin…
Vous avez sorti deux EP, EP1 et One Minute Before Glory. Peut-on espérer un album bientôt?
Hahahahh ! La fameuse question ! La question en or… Oui, oui, oui, oui ! Bientôt.
Pour fêter la fin de la tournée ?
Ça va être après, mais bientôt. On ne peut pas encore en parler, parce que ça se passe au plus haut niveau de l'Etat, mais bientôt, oui, bientôt !
Vous êtes un groupe originaire de Nice, Quelle est l'origine de ce nom, Miss America ?
Dimitri il est trop fort pour répondre à cette question
Dimitri : Déjà, je corrige, on est un groupe azuréen. On est tous dispatchés, il y en a qui sont à Nice, d'autres qui sont à la frontière italienne, et comme en ce moment on est hébergés par la ville de Menton, ils gueulent si on dit qu'on est un groupe niçois.
Tommy : C'est vrai.
Dimitri : donc la question c'était : Pourquoi le nom Miss America ? À ton avis, pourquoi ce nom?
Je sais, pas, les paillettes ?
Je te retourne une question, si tu formais un groupe de Rock, tu l'appellerais comment ?
… Les Pneus Crevés !
Mathilde : c'est un peu trop punk pour nous mais c'est pas mal !
Dimitri : D'accord, alors nous on s'est appelés Miss America parce que c'était juste un peu mieux comme nom que Les Pneus Crevés, donc on s'est dit : c'est bon, on le garde !
Votre son est axé 70's. Est-ce que vous pensez qu'il y a un retour de ces sonorités, d'un son rock, plus brut et moins assoupli en studio, qu'il y a un nouveau public pour cela, ou est-ce qu'au contraire vous avez peur d'être catalogués dans un carcan " revival" ?
Dimitri : Ca c'est une bonne question, Tommy, elle est pour toi !
Tommy : Alors, déjà, un son 70's, vraiment, tu penses ?
Oui !
Ok, c'est possible. Je pense qu'on fait du Rock & Roll avec ce côté un peu plus moderne tout de même, mais, revival… non , pour moi, le Revival, c'est tout ce qui est Greta Von Fleet et compagnie, tout ce qui revient un peu en ce moment, où les mecs font vraiment tout pour avoir vraiment un son 70's, vraiment vraiment tout dans l'allure, au niveau des fringues, au niveau du son… donc, non nous on se pose pas du tout la question. Il n'y a pas une envie de vouloir faire 70's.
Dimitri : Oui, on a les influences musicales des 70's, ça c'est évident, par contre on n'est pas dans la démarche Revival, c’est-à-dire de dire qu'on va enregistrer sur bande, qu'on va saturer nos voix pour sonner comme à l'époque. On fait du Rock avec des influences 70's, mais joué moderne. Par exemple, ça fait quelques mois qu'on tourne sans ampli basse. Dans n'importe quel groupe, on jouerait avec des ampeg énormes, des amplis des années 70 à lampe etc… c'est pas du tout le trip. Si on trouve que sans ampli ça sonne mieux, bah on joue comme ça et tu vois, on essaie pas de donner un genre. Alors c'est sûr que les influences se retrouvent, parce que c'est des groupes qu'on aime, toute cette époque de groupes de légende, The Who, Led Zep, tous ces groupes-là, c'est évident… Mais on n'est pas dans une logique passéiste.
Ok, pas de carcan donc. Une dernière question, mais pas des moindre : Pensez-vous qu'il y a un idéal à atteindre dans l'Art ?
Sifflements…
Tommy : On a deux heures ou quoi ?
Dimitri : Attends, je te prends un papier et un stylo… Un idéal dans l'art ?
Tommy : C'est une bonne question ça… Un Idéal dans l'art … Euh, je ne sais pas, chacun va donner son point de vue. Quand tu écris une musique, tu te demandes pas si les gens vont l'aimer. c'est toi qui aimes, et c'est après les gens qui jugent… T'auras beau faire ce que tu veux, si les gens n'aiment pas, ils n'aiment pas… Un Idéal dans l'art, par contre… Je pense qu'en vivre, c'est déjà bien (rires) Pour commencer c'est déjà ça, en vivre, c'est bien, avoir du monde pour t'écouter.. Après on parle de musique là, du coup, parce que l'art, au niveau général, c'est un peu compliqué, je ne sais pas… alors déjà être épanoui dans ce que tu fais, et que les gens te suivent…
Dimitri : C'est surtout la satisfaction pour soi-même. En fait que ça marche ou pas, souvent tu croises des artistes qui te disent : "une fois que mon album est enregistré je suis très content que ce single ait fait un carton, mais dans l'absolu, je suis déjà passé à la compo suivante". Ça c'est individuel. Après il y en a qui sont rassurés en se disant: "Il y a beaucoup de public et de gens qui me suivent donc ça doit être bien", il y a des gens qui ont besoin de ça, ça peut arriver. Mais moi, personnellement, en art, mon plaisir il se passe sur mon coin de lit avec ma guitare, si je trouve que le morceau que j'ai fait est bon, ce qui se passe après c'est du bonus. Par contre ce serait un sentiment horrible à vivre de me dire que j'ai fait un morceau de merde, et que c'est ce morceau-là qui cartonne, ou alors d'entendre des gens me dire "J'adore ce que tu as fait", alors que moi j'ai chié ça en deux minute… ça par contre ça serait une souffrance tu vois…
Tommy: On appelle ça une Pharrel (nda : Williams) dans le milieu. Tu te souviens de Pharrel qui avait chialé un jour parce qu'il disait j'en peux plus de "Happy"… "J'ai pondu ça en dix minutes et ça fait six mois que ça passe non-stop, j'en peux plus…"
Mathilde : L'Art, peu importe c'est une manière de s'exprimer, peu importe la musique ou autre, donc, je ne sais pas, moi, l'Art ça me nourrit, donc ce serait peut-être de pouvoir partager de la même manière, réussir à transmettre un message positif.
Donc pour toi c'est plus ouvert, Dimitri tu parlais d'une satisfaction personnelle, et toi tu évoques plus un partage.
Oui, c'est ça.
Dimitri : Bon, le partage, entre nous il se fait sur scène, c'est la deuxième étape.
Tommy : dD moment que tu es musicien, la scène, le partage, on le fait avec le public, si il nous suit… ouais, le partage… le partage, on va finir là-dessus, c'est beau le partage , j'aime bien le partage…
