Les Eurockéennes de Belfort, 30ème édition.
Le site du Malsaucy aura accueilli 135 000 personnes sur 4 jours. Record absolu. Un succès populaire indéniable.
Mais derrière ce résultat, qu'en est-il réellement ?
Que retenir de cette édition ?
Le site, les nouveautés
Si la configuration reste globalement identique à celle de l'an passé, on notera une amélioration de taille : la scène Green Room est redevenue couverte, comme il y a quelques années. Et en cas de pluie comme ce fut le cas le jeudi, on dira ce qu'on voudra, un toit c'est bien !
Autre nouveauté, une grande roue, 5 balles le tour, ça doit être sans doute très bien puisque on en a
dans chaque festival. Il faudra demander si le son est meilleur d'en haut...
Et puis, anniversaire oblige, la Patrouille de France en guise de bougie de trentenaire. Quelques passages, il paraît que c'était super...
Photo : René Garcia
L'ambiance, le public, l'organisation
Rien à redire. Toujours une ambiance de fête, les festivaliers sont fidèles aux Eurockéennes.
135 000 personnes sur 4 jours, un record absolu pour la fréquentation totale. Et une organisation impeccable.
Les Eurockéennes ont clairement assumé leur mutation vers une programmation générique, oecuménique, en faisant appel aux grosses machines du moment, en minimisant les prises de risque. Moins pointu, plus généraliste, donc une base plus large, l'équation est simple. Les amateurs de découvertes resteront sur leur faim, les fans des grands du moment seront ravis.
On aura bien apprécié les améliorations de circulation : une entrée sur le site en douceur, sans file d'attente interminable, une sortie également fluide, seuls les stands de ravitaillement en vol nécessiteront un peu de patience. Mais mission réussie, personne n'a attendu sa dose houblonnée plus de 5 minutes.
Photo : Brice Robert
Les concerts
La tendance n'est pas nouvelle, les Eurockéennes de Belfort ne sont plus un festival rock. C'est un festival généraliste, qui fait la part belle aux grosses machines du moment. L'étalement sur 4 jours permet un jeudi quasi-exclusivement rap / électro, le rock sous toutes ses formes revient ensuite à partir du vendredi.
On aura particulièrement apprécié les shows de BCUC et Seasick Steve. De loin les 2 concerts les plus organiques, avec cette envie de communion qui fait les concerts réussis. FFF a également réussi son retour sur le Malsaucy.
Parmi les grosses machines, sans surprise, Prophets of Rage et Shaka Ponk auront fait les plus gros shows. Les anciens de Alice in Chains et Dead Cross s'en sortent également pas mal.
Très peu de découvertes. C'est bien dommage, et si l'an dernier avait vu passer la tornade Idles, on reste un peu sur notre faim. TRuKKs, Dream Wife et Touts permettent de ne pas sortir avec un zéro pointé, mais soit les conditions (la tempête pour Dream Wife), soit les horaires (trop tôt...) font que ces groupes n'ont pas pu livrer leur potentiel.
Quant aux grosses machines, que dire... Concerts millimétrés, improvisation zéro, grain de folie zéro... Certains groupes, Liam Gallagher en tête, véritables fonctionnaires de festivals, ne se donnent même plus la peine de vouloir conquérir un public, voire affichent un dédain indigne. Rêvons un peu, et imaginons que les gros festivals retrouvent leur mission de découvreur de pépite, qu'ils prennent quelques risques... C'est faisable, certains festivals sont sold-out avant même que la programmation ne soit annoncée...
Photo : Bastien Sungauer
Le son
Toujours le sujet.
Si globalement le son est un peu meilleur que l'an passé, on aura quand même eu les oreilles qui saignent de temps en temps. Et surtout, et tout le temps, le cœur qui vibre. Parce que, les infrasons... Quand c'est trop, c'est trop !
Pourquoi ce parti-pris, alors que les mêmes groupes, en salle, n'en utilisent pas ? Pourquoi les medium, qui donnent rondeur et puissance au son, sont-ils exclus au profits d'aigus perçants et de basses qui écrasent tout ? Si certains concerts s'y prêtent bien, c'est loin d'être la globalité, et c'est bien dommage.
La phrase du festival
Un festivalier, veste en jean fièrement arborée:
"Tu as vu, il y a même des gens déguisés avec des bottes en plastique !"
Le même festivalier, quelques heures plus tard, sous l'averse, en pleurs, le bras en écharpe:
"Je veux rentrer chez moi..."
Les Live-Report
La Grosse Radio a couvert l'intégralité des 4 jours, et te propose, ami-e lecteur-rice fervent-e défenseur-seuse de l'écriture inclusive qui ne facilite pas toujours la tâche des rédacteurs-rices, pas moins de 21 live reports. Retrouve l'intégralité des concerts couverts ici :
Jour 1: Texas, Dream Wife, Orelsan, Portugal The Man
Jour 2: Nothing But Thieves, Insecure Men, Beth Ditto, Prophets Of Rage, Warmdüsher, Nine Inch Nails, FFF
Jour 3: tRuKKs, BCUC, Touts, At The Drive In, Queens Of the Stone Age
Jour 4: Alice In Chains, Dead Cross, Liam Gallagher, Seasick Steve, Shaka Ponk