Remember Ugly Kid Joe ! Retour vers le passé. Il y a déjà vingt piges que les californiens envahissaient les ondes radiophoniques avec leur mythique Everything About You, mais depuis les singles ne sont pas pléthores. Exceptée une reprise quelques années plus tard du Cats InThe Cradle de Harry Chapin, vieux morceau country rock de 1974, rien d’autre de conséquent à se mettre sous la dent. A tel point que depuis 1996 et leur Motel California, on les croyait perdus pour la cause rock’n’roll. Que nenni ! Après un creux de plus de 15 ans, les voilà qui emboîtent le pas des Motley Crue, Twisted Sister, Poison et à peu près tous les groupes de l’époque qui profitent d’un revival heavy fulgurant.
Mais qu’en est-il de ce nouvel EP, Stairway To Hell ? Le sens de la « déconnade » est toujours là au niveau des titres d’album. Tous sont une allusion détournée soit à un grand album rock soit à une émission télévisée.
Place à la musique. Devil's Paradise ouvre le bal. Ah ! Du bon vieux hard rock plein de notes en intro! Dès la première écoute, une révélation ! Putain ! Bon Scott, n'est pas mort. Sur l'intro, la voix de Whitfield Crane rappelle immanquablement le hurleur des premiers AC/DC ! Les riffs lourds ont eux quelques penchants «Sabbathiques».
Avec You Make Me Sick, même combat. La guitare assène une rythmique puissante. Le chant est plus pêchu. Le sieur Crane y met toutes ses tripes. Intro en arpèges et petit solo bien senti pour No One Survives avant de s’énerver un peu sur le refrain, histoire de montrer qu'on n'est pas un groupe de baloche mais plutôt qu'on en a (des baloches). Tout groupe de hard qui se respectait dans les années 80 se devait de pondre une grosse ballade. On ne change pas une formule dont le succès a été éprouvé. Pour I'm Allright, retour à la bonne vieille recette du morceau hard rock de base. Ca fonctionne. Love Ain't True. Zack de la Rocha sors de ce corps ! Y a du RATM dans la façon de chanter ! C'est «poilu» à souhait, soutenu par une disto puissante. Comme pour les autres titres, le message est simple. On est toujours à la limite de l'auto-dérision dans les textes. Attention surprise! Another Beer sort des sentiers battus et démarre façon country ! La voilà notre nouveauté! "Joe le mauvais garçon" nous livre une petite bluette pour rabattre la gent féminine. C'est mimi comme tout, même si on aurait plutôt aimé finir ce mini EP sur une note bien plus déglinguée style Everything About You avec un riff super entrainant. Tant pis.
Mais ne boudons pas notre plaisir. Nous voilà replongés une bonne vingtaine d'année en arrière avec ces six titres qui s'écoutent très facilement. Pour les amoureux du Heavy Metal des années 80, mâtiné d’une pointe d’humour de skateur californien, c'est un retour aux sources fort agréable. Si l’on est fan du style, ça passe tout seul. Du bon gros rock sans surprise mais diablement efficace. Mais que demande le peuple?
PS : Allez, on parie sur la blague titre du futur LP ? Je me lance Appetite For Puppets, ou non Ride Your Illusions … Ok, je sors…
