Rencontre avec Robert Turner de BRMC

C'est dans le doux cadre de Guitare en Scène que nous avons reçu, pour l'un de ces courts entretiens dont nous aurons été friands tout le week-end, Robert Turner de Black Rebel Motorcycle Club. Cadre doux car à moitié endormi, Robert nous aura offert une interview emmêlée, sans grande envie faute de sommeil. 

Est-ce que tu connaissais le festival Guitare en Scène ?

J'en avais entendu parler oui. Pendant un moment j'ai même cru qu'on avait joué ici, mais en fait non. Mais j'en ai entendu parler, oui.

Aujourd'hui il est difficile de se démarquer en tant que petit festival au milieu des grosses machines, ressens-tu une ambiance, un accueil différent ?

Je suis content, tu sais, qu'on ne joue pas dans un de ces gros monstres. On en fait, évidemment, mais je n'aime pas trop ça. Je ne leur fais pas confiance, je ne ressens pas d'esprit quelconque. Les programmateurs ne sont là que pour l'argent, le public est aseptisé et ressent moins les choses. Moi je viens surtout pour les fans.

Quelle est ta relation avec le public français ?

C'est étrange. Je n'oublierais jamais la première fois qu'on a joué à Paris, le public a été très brutal avec nous. Chaque fois qu'on vient, j'ai l'impression qu'on est moins détesté (rires). Mais ouais, on a vraiment besoin en France de beaucoup bosser pour être reconnu pu apprécié, là où en Angleterre ou dans le reste de l'Europe, ça marche beaucoup plus. En France, il faut se démarquer, le public est plus exigeant. Mais la scène française nous encourage beaucoup et nous propose souvent de venir.

 

Comment regardes-tu toutes ces années avec le recul ?

Je ne les regarde pas. Une carrière c'est comme un match de boxe, il faut savoir quand esquiver, quand encaisser, on fait des zig zag. Tant que ça marche, on est content, mais heureusement que tout ne va pas en ligne droite, ce serait ennuyeux.

Quand on fait aujourd'hui une musique considérée comme "underground", qui a toujours eu un public de niche et des difficultés à exister dans tout le paysage médiatique, comment fait-on pour subsister ?

C'est une bonne question. Quelle est la bonne réponse pour ça ? Je veux dire, chaque fois qu'un style comme le garage, l'underground, même le rock en général naît, les gens s'en font tous une image différente et au final, c'est juste de la bonne musique et tout le monde le sait. Chacun va aller vers là où ses sentiments le mènent et si c'est bon, on le sait. On espère que tout le monde a les mêmes chances d'être entendu, apprécié avec de la chance. Et le reste du temps, c'est de la merde, les gens l'écoutent parce qu'on leur propose et qu'ils n'ont pas à chercher. Tout le monde est occupé et distrait, du coup on va au plus simple pour consommer ce qu'on nous file. Bon tu vois, je m'exprime super mal pour expliquer ça, et c'est ce que j'aime avec la musique, c'est quelque chose de difficile à comprendre. Peut-être que ça ne veut juste rien dire, c'est pour ça qu'on appelle ça un art. J'espère que ma réponse a du sens.

Photo : Yann Landry. Toute reproduction interdite.



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