Lenny Kravitz – Raise Vibration

Après le naufrage artistique Strut, on est en droit de se demander si Lenny Kravitz va réussir à nous surprendre. Artiste pourtant majeur de sa décennie d'origine, le compositeur s'est enfermé dans une soupe insipide dont on n'arrive plus à déterminer le début : était-ce dès l'oubliable bien qu'agréable Is It Time For A Love Revolution en 2008, ou est-ce que ça remonte à Lenny, abordant timidement les années 2000, qui se voit affubler des mêmes reproches ? Si ce n'était pour ses prestations scéniques toujours prenantes, on aurait rangé l'artiste au placard. D'ailleurs, c'est en regardant sa discographie qu'on voit qu'il y avait également Black And White America, en 2011. Et on n'en a aucun souvenir. Ça commence bien.

Au fil de l'écoute, Raise Vibration prend peu à peu forme. Ne retient pas spécialement l'oreille dès ses premières notes, avant d'essayer de placer sa "pierre angulaire", le single "Low" que beaucoup ont déjà entendu, avec conviction ou pas. Une bonne partie de la presse spécialisée se touche à prétendre qu'avec ce titre, et une bonne partie de l'ambiance de l'album, on ressent le renouveau d'un Michael Jackson moderne. Et on en est sacrément bien loin. Ça effleure à la limite un Bruno Mars en petite forme, et encore. Mais ça passe.

Certains autres titres axés disco moderne sont agréables à l'écoute, on ne va pas le nier. Avec quelques éléments d'electro récente, Kravitz fait comme toujours, il pompe à droite à gauche sans vergogne pour s'insérer dans les moules actuels et garder un semblant de fraîcheur, qui s'effrite vite si le génie n'est pas là. Et là où il parvenait souvent à faire passer son côté plagieur avec des mélodies finalement bien pensées et addictives, ici, la supercherie ne prend pas. Pire encore, au-delà de ces quelques titres qui arrivent à faire le job et que l'on chantonnera probablement sur la tournée, c'est une soupe encore plus mielleuse et inutile qui nous est servie.

Black and white america, Strut, Rock

C'est bien simple : l'album regorge tellement de ballades et de mid-tempos que l'on a entendus des milliers de fois que l'on en oublie les rares titres énergiques placés entre deux pour lier la sauce. À coups de paroles niaises mal écrites, on perd peu à peu le fil, l'envie et l'engouement, tout nous semble similaire, on a envie que ça s'arrête vite et là où le début de l'album, sans grand intérêt pourtant, nous avait légèrement accroché, on n'a aucune envie de marteler sa touche Replay. Pas même pour pour ne réécouter que les premiers titres.

Lenny Kravitz n'en est pas à son coup d'essai dans le pataud. Raise Vibration s'écoute bien mieux que Strut, mais ce n'est pas bien compliqué d'en arriver à la conclusion qu'une fois encore, le musicien a perdu de sa superbe. Mais sachant que cette dernière n'est apparue qu'en piquant un peu partout, a-t-elle jamais existé ? 

Sortie le 7 septembre chez Roxie / Bmg

NOTE DE L'AUTEUR : 4 / 10



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