A l'occasion du Crossroads Festival de Roubaix, festival européen de découvertes musicales, qui se tiendra du 12 au 15 septembre, nous nous sommes entretenus avec 14 groupes rock qui y seront présents. L'occasion de faire connaissance et d'aller les voir sur scène à la Condition Publique. Aujourd'hui Weekend Affair, groupe de pop des Hauts-de-France, un groupe local donc.
Tous les concerts du mercredi 12 au vendredi 14 septembre sont gratuits sur inscription !
Au programme :
> Une trentaine de concerts au format "showcase" de groupes des Hauts-de-France, de nombreuses autres régions françaises (Grand Est, Bretagne, Nouvelle-Aquitaine, Centre-Val de Loire, Auvergne, Pays de la Loire...), de Belgique, du Luxembourg et du Canada.
> Des temps forts à destination des professionnels de la musiques et des musiciens (conférences, ateliers, rencontres...).
Infos pour Weekend Affair au Crossroads ici sur le site du festival.
1/ Quel festival auriez-vous aimé faire cette année (pour sa prog' ou pour le trip) ?
Fujirock au Japon. Dans le line up, quand tu alignes Bob Dylan à côté de Nerd, ça annonce déjà le niveau. Mais c'est surtout pour vivre l'expérience dans ce pays merveilleux que Louis et moi adorons énormément. On pense sérieusement à écrire un morceau en japonais d'ailleurs.
2/ Si vous étiez programmateur, quel groupe n'auriez-vous pas programmé cette année en festival ?
Booba ou Kaaris, vu qu'ils sont en zonzon c'est doit être tellement chiant de se voir annuler un nom comme ça. J'ai vu que le Cabaret Vert avait remplacé Booba par Shakaponk. C'est quand même pas du tout la même chose.
3/ Quel groupe vous donne des frissons en concert ?
C'est Infinite Bisous. J'ai eu la chance de le voir au Point Ephémère à Paris l'été 2017. J'ai eu les poils la moitié du concert alors qu'il faisait 30 degrés dans la salle.
J'ai même fait une vidéo que j'ai posté sur ma chaine YouTube perso :
4/ Qu'est-ce qui pourrait vous faire devenir populaire ?
Un fait divers et rien de plus. C'est le titre d'une chanson que j'adore mais au delà de la blague, y'a un petit côté bizarre avec la réussite dans la musique. Rappelons nous que Paris Hilton fait partie du top 3 des DJ les mieux payés. Chelou nan ? Nous, on vit la musique comme une course de fond. Ça sera une suite de sorties, de concerts, de clips qui bout à bout vont nous faire découvrir aux curieux.
5/ Souhaitez-vous être populaire ?
Bien sûr, on fait quand même de la pop musique. On a ce désir de reconnaissance, le besoin de On a la chance de se lever tous les jours en ayant comme seul but de faire de la bonne musique et des bons concerts. On a conscience de ce luxe mais on ne sera jamais contre un peu plus de public à nos concerts. Mais pas trop, ça changerait trop de choses. J'ai retrouvé sur un site de citations celle de Philippe Pollet-Villard qui dit "Dans un voyage, ce n'est pas la destination qui compte mais toujours le chemin parcouru, et les détours surtout...". Je vais la foutre sur mon compte Linkedin tiens, j'ai l'impression que les citations un peu fourre tout sont à la mode par là bas.
6/ Qu'est-ce que vous devriez changer dans votre groupe ?
Ah bah tiens, si le succès tapait à la porte, on en profiterait pour embaucher un claviériste. Plus ça va, plus on ajoute des synthés en studio. Comme je suis à la batterie, Louis à la basse, si on compte bien, il n'y a plus assez de bras pour les parties de claviers que nous devons, la mort dans l'âme, programmer dans l'ordinateur qui nous accompagne.
7/ Quels sont vos plus belles et vos pires paroles ?
On a eu deux phases dans les textes de Weekend Affair, une en anglais et une autre en français. Alors pour moi le meilleur, c'est le refrain de la fête est finie : "La fête est finie. Demain n’existe que dans ta tête. Regarde, hier est déjà loin. Plus rien n’a d’importance".
Le pire ? On passe trop de temps sur l'écriture des paroles pour laisser des textes dont nous ne serions pas fiers. Alors désolé, du pire, y'en a pas chez Weekend Affair.
8/ Qu'est-ce qui vous gave en concert ?
Le community management pour l'annoncer, c'est infernal. J'ai l'impression de passer ma vie à faire des tutos pour découvrir la nouvelle fonctionnalité indispensable de Facebook, Spotify, Twitter ou Google Analytics. Quel enfer, moi je voulais juste faire de la musique à la base. Mais bon, c'est aussi ça la vie de musicien indépendant.
9/ Comment prenez-vous votre pied en concert ?
Bon d'abord, c'est toujours un immense plaisir de partager la scène avec Louis, super mélodiste, super bassiste et chanteur incroyable. Rien de ça, c'est déjà le pied. Et si je dois rajouter un truc, je me nourris pas mal des regards du public. J'arrive à choper les yeux des gens qui kiffent et ça me fait toujours bien plaisir.
10/ Que changeriez-vous à l'industrie musicale ?
J'essayerai de connecter les bons morceaux et les bons groupes d'un territoire avec le public de ce même territoire. Parce que c'est chouette d'écouter en boucle l'intégrale de Riri mais l'habitante de Douai qui n'écoute pas va rater les trucs cools qui se passent à côté de chez elle. Et c'est con, parce que Rihanna n'y passe pas souvent à Douai. Mais d'ailleurs avec une bande de potes qui partagent ce constat, on a monté un site de playlists classées par style avec le meilleur des Hauts de France : www.lesplaylistsdici.com. Je vous laisse le découvrir.
Crédits photo : Elise Pype