Directement invités dans les locaux d'Universal Music France pour un entretien avec Slaves ? Vu la claque qu'on a prise au Download, on n'allait pas se faire prier deux fois. Attitude Punk, les deux n'avaient pas spécialement envie de causer, mais ça restait bien sympa malgré tout !
Slaves est un mot qui a un sens profond, surtout historiquement. Pourquoi avoir fait ce choix ?
Laurie : Ça collait plutôt bien pour un groupe de Punk. C'est direct dans ta gueule, bien agressif, et ça reflète surtout ce que beaucoup de gens ressentent dans leur vie.
La dernière fois qu'on vous vu en France, c'était au Download Festival. Comment avez-vous ressenti cette performance ?
Isaac : Je me suis bien amusé sur ce concert.
Laurie : Lequel ?
Isaac : Le Download.
Laurie : Oh ouais, c'était mortel. Il y avait beaucoup de monde.
Isaac : On n'en attendait pas autant.
Vous y avez joué "Cut And Run", du nouvel album, on se souvient que vous dansiez sur scène à cet instant. Vous avez apprécié la réaction du public sur ce morceau ?
Isaac : C'est toujours bon de voir le public réagir. Cette chanson est assez idiote en live, on s'est lâché sur les mouvements.
À propos du dernier album, quel est le moment que vous avez préféré dans sa conception ? Est-ce que c'était l'écrire, l'enregistrer, le jouer sur scène ?
Isaac : C'est différent. L'enregistrer, c'est toujours un moment magique, mais forcément, le jouer sur scène, de voir les réactions, c'est un autre ressenti.
Laurie : Ouais. Pareil (rires)
L'album s'appelle Acts Of Fear And Love. Quel est pour vous le plus grand acte d'amour et le plus grand acte de peur ?
Laurie : Un acte de peur, je dirais que c'est de détester quelque chose sans vraiment l'essayer. Un acte d'amour....avoir des enfants, c'est un sacré bordel comme acte d'amour.
Isaac : Ouais.
Dans le clip de "Chokehold", on te voir, Laurie, essayer de trouver un nouveau batteur avant que Isaac arrive. C'est une référence à votre propre histoire ?
Laurie : Non. C'est juste une blague entre nous.
Si on regarde vos textes de plus près, on voit qu'ils sont assez sombres, mais vos clips sont plutôt comiques. Est-ce l'humour est un moyen de combattre cette noirceur ?
Isaac : Ouais, carrément. L'humour, c'est la liberté. Tu te marres, c'est gratuit, c'est innocent. On aime bien se marrer en fait.
On vous a vu au Download. vous n'êtes que deux sur scène, et vous avez dit que c'est parce que personne ne voulait jouer avec vous. Est-ce que c'est vrai ? Quelle est l'histoire derrière ça ?
Laurie : C'est vrai. Personne n'a jamais voulu rejoindre notre groupe, donc on s'est débrouillé nous-mêmes.
Malgré tout, on a l'impression que vous êtes douze sur scène, c'est assez impressionnant ! Où trouvez-vous toute cette énergie ?
Isaac : Merci ! (rires) Je ne sais pas, j'ai toujours été calme et assez passif. On rellâche tout sur scène.
Laurie : Notre musique appelle à l'énergie et nous entraîne avec elle.
Isaac, c'est pour ça que tu joues debout ?
Isaac : Ouais. j'ai pas envie de m'asseoir. (rires)
Quand on voit le titre "Fuck The Hi-Hat" (on emmerde le charleston, ndlr), on se doute que comme un membre supplémentaire, vous n'avez pas besoin de charleston ?
Laurie : T'as tout compris. On emmerde les gens ! (rires)
Vous avez commencé dans les bars, et aujourd'hui vous jouez dans tous ses gros festivals partout dans le monde. Quand vous regardez en arrière, tout ce qui a été accompli, quel est le ressenti ?
Isaac : C'est dingue, on y croit pas toujours.
Laurie : Ces petits concerts, c'était encore hier. Je me sens privilégié de pouvoir monter jouer de la guitare sur ces scènes, c'est fantastique.
Isaac : On a de la chance.
Un mot pour définir Slaves, ce que ça représente ?
Laurie : Inexplicable. On ne peut pas nous expliquer, ce qui se passe, rien.
Un mot pour le public français ?
Isaac : On vous aime.
Questions : Éloïse Morisse
Photos : Régis Peylet, au Download France 2018. Toute reproduction interdite