La fin de l'été approche et comme souvent, Rock en Seine est un des derniers festivals de la saison au parc de St-Cloud. Cette année, le rock disparait encore un peu plus au profit d'une profusion d'artistes de tous horizons différents. Avec en point d'orgue la présence de PNL en tête d'affiche, de quoi faire frémir les amateurs de guitares enervées.
Attaque 77
Grande Scène, 15h30
Par Aude.D
Avec une programmation très hip-hop / électro et très anglo-saxonne, c’est étrangement à un groupe de punk hispanophone qu’il a été confié la lourde tâche d’ouvrir le festival. L’affluence est plus que limitée en ce début d’après-midi, et c’est devant quelques centaines de personnes à peine que la formation argentine Attaque 77 fait son entrée sur scène.
Le groupe joue un punk typé années 90, le genre efficace, engagé et sans fioritures. Pour autant, ce n’est pas un rock générique et dépourvu d’identité qui pourrait provenir de n’importe quel groupe de n’importe quel coin du globe. Attaque 77 possède en effet, dans son mélange de punk, de rock’n’roll et de ska, une patte indéfinissable et un son assez reconnaissable des groupes de rock sud-américains. Le groupe chante d’ailleurs exclusivement en espagnol, ce qui fait toujours du bien dans un paysage musical dominé par l’anglais, et le frontman Mariane Martinez, en tee-shirt Social Distortion, parle régulièrement à la petite foule dans la langue de Cervantès.
L’accueil du public est dans un premier temps très froid – le lot, hélas, de nombreux groupes d’ouverture. Les spectateurs se contentent d’applaudir poliment, à l’exception d’une poignée d’Argentins et de Colombiens qui ont fait le déplacement avec leurs drapeaux et se déchaînent dans la fosse – il faut dire que le groupe est très connu en Amérique du Sud. Mais peu à peu, Martinez et ses comparses Luciano Scaglione à la basse et Leonardo De Cecco à la batterie vont réussir à chauffer le public francilien, qui se met peu à peu à remuer, à taper dans ses mains et à donner de la voix. La place d’ouvreur de festival est toujours délicate, mais les Argentins s’en tirent avec les honneurs, et malgré une audience réduite, ils auront réussi à convaincre le public.
Noname,
Scène du Bosquet, 16h15
Par Aude.D
Ambiance plus calme ensuite sur la petite scène du Bosquet, où se produit la rappeuse Noname. L’affluence n’est là non plus pas à son comble, d’autant que l’Américaine joue une musique exigeante, un rap en partie scandé, en partie déclamé, avec des arrangements musicaux très jazz.
L’ensemble peut ressembler à une logorrhée répétitive, mais la chanteuse a de l’énergie et une réelle présence. Les trois musiciens et les choristes derrière elle font leur travail proprement, sans faire de vagues. Les arrangements sont un peu monotones, sauf sur les derniers morceaux, où la basse se met soudain à groover, suivie par les claviers et la batterie, qui se parent de sonorités chaudes et dansantes.
Noname, qui possède un débit incontestable, est extrêmement communicative avec son public, elle le fait participer, expliquant qu’elle ne peut avoir de l’énergie qu’en fonction de l’enthousiasme que montre la foule! Elle n’hésite pas à faire des demandes très explicites (« Make some noise for me right now ! », on ne sait pas si Liam Gallagher lui-même demanderait qu’on fasse du bruit expressément pour lui), et cela fonctionne ! Entourée d’un jeu de lumière qui semble très beau mais qui est très peu visible puisque le show se déroule en plein après-midi, la frontwoman arrive à faire chanter la foule et à mener un concert très interactif.
West Thebarton
Scène Firestone, 17h
Par Aude.D
C’est sur la scène la plus minuscule du festival que se produit le groupe australien West Thebarton. La situation est assez ironique, car un trio se marcherait déjà les pieds sur la Firestone, et les membres de West Thebarton ne sont pas moins de sept ! Une fois qu’ils ont installé les claviers et la batterie, il n’y a donc plus beaucoup de place pour circuler.
La qualification de groupe à guitares n’est ici clairement pas usurpée, puisqu’ils sont quatre à jouer de concert, et quand l’un d’eux prend les percussions, c’est le chanteur qui le remplace à la six-cordes – vous comprenez, trois guitares, ça fait vraiment petit joueur. Alors forcément, les guitares rugissent dans tous les sens. En dépit du grand nombre d’instruments, les musiciens réussissent à ne pas se phagocyter les uns les autres, et le son du groupe est loin d’être une cacophonie : tout est audible est plutôt propre. En revanche, si voir quatre guitares jouer simultanément est assez réjouissant, d’un point de vue sonore, l’intérêt est limité. Certes, le groupe dégage une puissance certaine, mais pas forcément plus qu’un groupe à deux ou trois guitaristes, et surtout on ne perçoit pas vraiment la valeur ajoutée de quatre guitares, qui superposent les phrases mélodiques plus qu’elles ne jouent la complémentarité. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir les guitaristes à tour de rôle les bras ballants en train de regarder jouer leurs copains, mais cela leur laisse aussi le loisir de faire des duels entre eux sur quasiment toutes les chansons.
Cela n’empêche pas tout le monde de faire preuve de beaucoup d’énergie sur scène. La batteuse et le bassiste mènent la section rythmique efficacement et le chanteur interagit régulièrement avec le public. La musique est rauque, sauvage, brute de décoffrage, assez primaire mais joyeuse et au final assez jouissive.
Vu la taille et l’emplacement de la scène, on peut dire que le public a répondu présent. S’il reste dans son ensemble assez placide, un petit groupe se déchaîne, danse et chante en chœur, et réussit même à déclencher un pogo. Un concert parfait pour se défouler en milieu d’après-midi.
Yellow Days
Scène du Bosquet, 17h50
Par Xhantiax
On file continuer tranquillement la journée avec Yellow Days sur la paisible scène du bosquet. L'indie-pop anglaise reste assez classique dans la forme mais permet de rentrer en douceur dans la journée qui nous attend. Et malgré son jeune âge (18 ans), l'Anglais et ses musiciens donnent déjà une performance digne des grands noms de la scène devant un public bien garni et écoutant avec curiosité. À défaut de voir King Krule ou Mac DeMarco à l'affiche du festival cette année, les fans du style avaient une alternative crédible à aller voir en ce vendredi après-midi.
Djam
Scène Île de France, 18h
Par Aude.D
Les petites scènes donnent souvent l’occasion de faire des découvertes inattendues, et la scène Île de France a permis de mettre en avant des artistes peu connu mais très marquants. Djam est le premier à retenir notre attention. Le chanteur algérien impose une présence magnétique et un univers hypnotisant qui laisseront une empreinte bien après la fin de son concert.
Accompagné de quatre musiciens et deux choristes, Djam joue un mélange de musiques africaines de plusieurs pays, de gnawa (musique nord-africaine sur des thèmes spirituels et mystiques), de reggae, et de rock sur certains titres. L’abatage des musiciens est assez impressionnant. Tous débordent d’énergie, et le public les sent vraiment très content d’être là. Les musiciens jouent à fond, avec une vraie énergie rock, mais sans aucune violence dans les morceaux, et interprètent parfaitement leurs titres.
Les deux choristes semblent souvent improviser leurs chorégraphies, mais leur bonne humeur communicative rend l’ensemble divertissant. Le public, très nombreux malgré l’étroitesse de la tente Île de France, est conquis, et en redemande, au point de huer Djam quand celui-ci annonce le dernier morceau.
« Non mais nous on est payés pour quatre titres ! », s’amuse le chanteur. Qui propose du coup un dernier morceau en trois parties, histoire de prolonger le plaisir, et un extrait d’ "I Need a Dollar", d’Aloe Blacc, interprété avec conviction par une des choristes. Le seul reproche de ce show captivant, c’est bel et bien qu’il était trop court.
Mike Shinoda
Grande Scène, 18h45
Par Xhantiax
Presque 19 heures et déjà l'heure du grand moment de ce Rock En Seine 2018. Mike Shinoda revient tout juste d'une tournée asiatique et pose ses valises à St-Cloud pour présenter son album Post-Traumatic, jouer des chansons de Fort Minor et Linkin Park et bien sûr célébrer la vie de Chester Bennington. L'émotion s'annonce déjà au programme.
Mike déboule sur scène seul, avec « Petrified » de Fort Minor. Le flow est puissant, carré et même si la Grande Scène est encore peu remplie, il s'en fiche et utilise l'avancée de scène. On déterre ensuite des gemmes cachées de Linkin Park avec « When They Come For Me » ou « Castle Of Glass ». Pour ceux n'ayant jamais eu l'occasion de voir ces titres en live, l'émotion est déjà là alors que les fans retrouvent avec plaisir la musique de leur groupe préféré.
Multi-instrumentiste, Mike se charge comme dans Linkin Park du clavier, de la guitare et des samples sur certaines parties. Pour l'épauler, il est rejoint par un batteur et un claviériste, lequel tente tant bien que mal de chanter les parties de Chester Bennington. Mais l'exercice est difficile et sobrement, Mike s'efface et laisse le public chanter ces refrains tout en douceur sur « Waiting For the End » par exemple.
Comme depuis de nombreuses années, le sourire de Mike est communicatif et tout le monde semble passer un bon moment. Malgré la taille de la scène, le frontman est proche de ses fans, leur parlant même parfois individuellement. En dehors des titres de Linkin Park, les bonnes pioches de cet sont les titres de Fort Minor notamment « Kenji », puissante histoire à entendre en live.
Juste avant « In The End » interprétée seul au piano, Mike se dévoile et se livre sobrement, pendant de longues minutes sur le fait de jouer ces shows solos sans les autres membres de LP et ses sentiments par rapport à sa fanbase. Tout cela finit évidemment par une ovation pour Chester Bennington. Les larmes coulent, l'émotion est à son comble mais Mike n'en perd par son sens de l'humour. « Un jour j'ai peur que pendant cette partie du set, la foule ne s'arrête jamais d'applaudir Chester et que je me fasse virer de scène car mon temps de jeu est fini ».
Le frontman conduit son set comme il conduisait les shows de Linkin Park, à coup de mash-ups et de variations. « Good Goodbye » se retrouve mêlée à « Bleed It Out » pour l'un des moments les plus énergiques du concert alors que « Over Again » s'enchaîne avec « Papercut », rare moment où le nu-metal fait son apparition. Le set se termine sur « Running From My Shadows » sur laquelle Mike vient à la rencontre de ses fans aux barrières. Cela fait une heure qu'on est là mais le set est passé à la vitesse de la lumière. On a la certitude d'avoir assisté au plus beau moment de ce Rock en Seine 2018.
Deaf Havana
Scène Firestone, 20h50
Par Xhantiax
Alors que l'électro assourdissante de Die Antwoord s'installe sur la Grande Scène, les Anglais de Deaf Havana débarque eux sur la Firestone. La scène est minuscule et fait penser à une scène de camping municipal mais qu'importe, les Anglais en ont vu d'autres et s'installent devant la maigre audience présente. La plupart savent pourquoi ils sont là, à savoir du rock anglais moderne dans la plus pure tradition des Young Guns, You Me At Six et autres Lower Than Atlantis. Tous les groupes de cette scène se ressemblent un peu mais Deaf Havana ne manque pas d'atouts pour séduire le festival. La musique est variée, les anciens sons s'énervant parfois un peu tandis que ceux du nouvel album font danser le pit. Le son n'est pas terrible mais dans une édition de Rock en Seine que l'on accuse de manquer de rock, en voilà du vrai qui fait plaisir.
On sent le chanteur James Veck-Gilodi un peu sur la réserve, probablement fatigué comme il le dit lui-même. C'est son frère Matthew qui se charge de communiquer avec le public avec un humour typiquement british. « Merci de venir nous voir même si honnêtement il y a des tas de trucs mieux à faire un vendredi soir ».
Au premier rang, la fanbase de Deaf Havana connait les paroles sur le bout des doigts et même si beaucoup découvrent le combo, la foule devant la Firestone ne cesse de grossir pendant les 45 minutes de set. Après un titre avec une guitare acoustique, c'est dans du rock presque post-hardcore que Deaf Havana termine son set. Avec un James passant sa frustration sur sa pauvre guitare tout en promettant de revenir très vite.
Gothking
Scène Ile-de-France, 22h
Par Xhantiax
Coincée sous une minuscule tente au milieu du site, la scène Ile-de-France (parfois confondue avec d’autres par les esprits les moins vifs) fait jouer les talents en devenir de la région parisienne devant un public de curieux. L’une des attractions de la journée était Gothking et le terme de curiosité n’est pas exagéré. La musique, l’esthétique et le jeu de scène, tout est original chez ces garçons et on rentre bien vite dans leur post-punk modernisé à coup de beats hip-hop.
Le plus souvent, ils sont trois sur scène en configuration batterie-guitare-voix. Pas de basse mais on oublie vite ce détail en écoutant les compositions du groupe supportées par la voix d’Andriy parfois transformée au vocoder. Un quatrième membre vient parfois sur scène masqués d’une cagoule assez troublante et se charge des parties électroniques. Quand il n’a rien à jouer, ce membre masqué va chauffer le moshpit et ce dernier est plutôt déchainé, les amateurs de rock semblent s’être rassemblés sous la tente plutôt que devant Parcels.
Le groupe apprécie sans doute une telle ambiance et va même trop loin dans son set. Alors qu’Andriy annonce en dernière chanson un hommage au rappeur américain Denzel Curry (on vous conseille d’ailleurs vivement d’écouter son dernier projet TA13OO), il est stoppé par l’organisation qui lui indique que le temps est dépassé. Malgré les protestations de tout le monde, Gothking sort de scène sans pouvoir jouer la chanson mais on a passé un très bon moment avec le quatuor et la suite risque d’être très intéressante pour eux.
Carpenter Brut
Scène de l’Industrie, 23h15
Par Aude.D
Dans la nuit noire, la fosse de la scène de l’Industrie s’est remplie, malgré la présence de PNL sur la Grande Scène. L’obscurité est propice à Carpenter Brut, qui va pouvoir y déployer dans les meilleures conditions son jeu de lumières et de vidéo.
Le Français, accompagné sur scène du guitariste Adrien Grousset et du batteur Florent Marcadet du groupe Hacride, s’est fait connaître pour sa synthwave, ce type d’electro influence par la musique de film des années 1980, et est l’un des représentant de la darksynth, sous-genre de la synthwave qui incorpore des éléments plus durs inspirés du metal.
En théorie, le concept est plus que convaincant, et l’artiste possède un véritable univers graphique et esthétique. Les vidéos diffusent des extraits de nanars des années 80 et de parodies de ceux-ci, qui donnent au concert une ambiance particulière, et certaines parodies sont très réussies, notamment un soi-disant clip de propagande religieux contre les dangers satanistes du heavy metal !
Musicalement, c’est intéressant, l’electro produit par le trio sur scène est constitué de basses lourdes, et la guitare et la batterie sont bien mises en avant, de sorte que l’on sent clairement l’influence metal des compositions. Les premiers morceaux sont donc très réjouissants, Carpenter Brut jouant notamment dans les premières minutes Roller Mobster, un de ses titres les plus connus.
Mais au bout d’un moment, la musique devient vraiment répétitive, donne l’impression de tourner en rond, et ce sentiment est renforcé par les vidéos – voir des femmes à moitié nues se faire trucider avec force hémoglobine, cela peut passer pour subversif pendant un quart d’heure, mais sur une heure, cela devient franchement lourd. En plus de cela, les lumières ont un effet stroboscopique assez désastreux, et ont probablement déclenché quelques crises d’épilepsie.
Mais le public, lui, est vraiment à fond, il danse, se déhanche, et nombreux sont les spectateurs dans un état proche de la transe. Et le trio met finalement tout le monde d’accord en concluant sur sa reprise jubilatoire de Maniac.
PNL
Grande Scène, 23h15
Par Xhantiax
La tête d’affiche si controversée s’apprête à monter sur scène devant une horde de fans. On s’attend à avoir des problèmes de retard car à l’instar des Guns N’ Roses au Download, les rappeurs d’aujourd’hui et les rockstars d’hier partagent cette certaine mégalomanie et envie de se faire désirer. Ça ne rate pas puisque le concert commence 25 minutes après l’heure prévue. Les huées entendues dans la fosse se transforment en cris d’impatiences et les deux frères, Ademo et N.O.S débarquent sur scène avec « Oh Lala ».
L’intro du set est assez magnétique. Les deux frères marchent lentement jusqu’au milieu de l’avancée de scène et donnent l’impression de marcher sur l’eau et sur la foule. Sans rien faire, leur présence scénique en impose déjà bien plus que beaucoup de leurs camarades. Ils sont seuls avec simplement un écran géant balançant des visuels avec un jeu de lumière très travaillé. Le tube « DA » arrive, la foule explose. Le concert est lancé. Il est bien étrange qu’une musique aussi ambiante et planante soit arrivée en tête des charts et en tête d’affiche de festivals mais le constat est là, « Cramés » ou « Uranus » sont lents et hypnotiques, à l’opposé de ce que propose la scène rap à l’heure actuelle, tournée vers la violence et les basses bien sales. Sur « Dans la Légende », N.O.S s’occupe nonchalamment en jouant sur une borne d’arcade alors qu’une vidéo présentant les deux frères à la sauce Street Fighter passe derrière lui.
À l’inverse de l’image renvoyée, on sent beaucoup d’humilité et de respect dans les discours de N.O.S, seul à s’adresser au public. « Vous kiffez ? Parce que nous on kiffe ». Tout le monde n’a pas l’air de kiffer puisque comme on pouvait s’y attendre, une partie du public n’adhère pas aux compos de PNL et la fosse devant la Main Stage s’éclaircit de plus en plus au fil du concert. Pour ceux restés devant, l’immersion est totale.
La fin du concert est un enchainement de tous les tubes ayant valu à PNL un succès fou dans l’hexagone. « Naha », « Béné » et bien sûr « Jusqu’au Dernier Gramme » sur lequel le long couplet de N.O.S nous laisse à terre. A partir de là, PNL va jouer pour la toute première fois ses deux nouvelles chansons. « À L’Ammoniaque » puissante surtout quand l’outro est scandée ainsi a capella. Puis « 91’s » où toute la bande des Tarterêts est conviée sur scène pour profiter un peu de la gloire des frères Andrieu.
Évidemment, le set se termine sur « Le Monde ou Rien » et Rock en Seine se transforme en immense karaoké face à ce tube absolument imparable. Les deux frères remercient longuement la foule, « Merci à vous, rentrez bien faites attention sur la route s’il vous plait ». On a vraiment l’impression d’avoir passé un concert en famille et contrairement à tous les sceptiques à la recherche de la moindre petite erreur pour descendre le duo, la famille PNL, la vraie en a eu pour son argent ce soir.
Photos Mike Shinoda, Deaf Havana et Gothking par Clara Griot.
Attaque77 par Olivier Hoffschir
West the Barton par Victor Picon
Noname et Carpenter Brut par Christophe Crenel
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