C’est un nouveau chapitre pour You Me At Six. Ils s’apprêtent à sortir début octobre leur sixième opus, sobrement intitulé VI. Pas de chichis, rien de trop, les anglais veulent revenir aux sources. Alors que leur leader Josh Franceschi a vécu une année assez difficile (ruptures, rumeurs…), lui et ses camarades n’en n’ont rien subi. Ou alors, tout ça leur a donné plus de force, plus d’inspiration pour sortir leur album le plus mature à ce jour.
Night People, le prédecesseur de VI donnait déjà un petit aperçu de ce que You Me At Six voulaient accomplir. Leur style musical était plus brut, mais on sentait qu’il manquait un peu de peps, d’énergie. Là, avec ce nouveau disque, c’est tous les morceaux qui étonnent. Co-produit par le groupe lui-même avec l’aide de Dan Austin (Pixies, Biffy Clyro, Massive Attack), VI est tout simplement époustouflant tant il déborde d’authenticité et de travail.
Le premier single, «Fast Forward», sorti en même temps que «3AM» nous avait déjà averti : You Me At Six changent de cap, mais il n’est pas question pur eux de se reposer sur leurs lauriers. Leur pop/punk énergique qui avait séduit des milliers de personnes n’est plus d’actualité, il est temps de grandir. Et c’est chose faite, puisque les morceaux sont plus variés les uns que les autres.
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De l’indie pop de «Back Again», en passant par les riffs maîtrisés de «3AM», le tout est d’une justesse impeccable. Comme si tout le talent de YMAS était condensé en 10 titres. 10 petits titres, certes, mais bourrés d’inventivité. «I O U» est peut-être le morceau le plus décalé, très electro, avec la basse prédominante de Matt Barnes, funk et décalée. Mais nous avons aussi des chansons plus rock, telles que «Predictable» ou «Fast Forward», avec des refrains qui décollent comme le groupe sait les faire. La voix puissante de Josh Franceschi est une aubaine pour cet album, qui ne serait pas aussi profond sans celle-ci.
Et si «Back Again» nous fait plutot penser à du Two Doors Cinema Club, «Straight To My Head» vient chambouler nos têtes grâce à ses parties vocales très contrastées. Les albums précédents de YMAS manquaient certes de relief, et c’est aujourd’hui que le groupe vient combler ce manque. On ne doute plus de la capacité du groupe à composer des titres plus touchants, plus prenants.
Les guitares ne sont pas en reste, Max Helyer et son acolyte Chris Miller font la part belles aux mélodies très accrocheuses, mais toute leur complicité se ressent dans les titres pop alternatifs. «Danger» par exemple, où l’un tient le rythme tout le long, tandis que l’autre vient le rejoindre sur les refrains originaux et pêchus. «Losing You» vient également nous titiller les oreilles tant l’ambiance y est différente de ce que YMAS font d’habitude. Plus posée, plus calme, mais également plus émouvante, la chanson vient clôturer l’album comme il a commencé : parfaitement bien.
Au final, You Me At Six réussissent là à renouveler leur style, tout en conservant leur place de groupe de rock anglais incontournable en 2018. VI est un album bien ficelé, qui vient s’ajouter à la discographie déjà bien fournie de YMAS. Pour le reste, on vous laisse aller écouter le quintette en live, où les morceaux sonnent tout de même cent fois mieux. You Me At Six seront de passage à La Maroquinerie à Paris le 6 février prochain.
Sortie le 5 octobre chez Underdog Records / AWAY
| TRACKLIST 1. Fast Forward |  |
