Entretien avec HollySiz

Un mois et demi avant notre Live Report programmé à Monaco où nous nous rendrons le 9 novembre à l'Espace Léo Ferré pour vous décrire un des lives forcément magiques et étincellants de la belle HollySiz, Cécile Cassel (de son vrai nom) nous a accordé une interview, fraîchement sortie de l'écume Atlantique qui lui sale la peau presque tous les matins.

"Rather Than Talking", on a pas mal ri ! Découvrez cette artiste naturelle et bien dans ses bask', blanches, aux lacets épais, lui tenant solidement les chevilles.

Hollysiz

Bonjour Cécile, on t’attrape au vol quelques minutes pendant ta tournée qui ne cesse de s’allonger, pour parler de ton deuxième album. Un album plus engagé, plus ouvert sur le monde, peux-tu nous dire ce qui a influencé l’écriture de ces nouveaux textes ?

J’ai beaucoup voyagé à l’issue de la première tournée. Juste pour moi au départ… Puis je me suis rendue compte de ce que ça m’apportait en tant qu’artiste aussi. Que ce soit à New-York où j’ai passé beaucoup de temps ou à Cuba qui m’a reconnectée aux musiques latines que j’écoutais vraiment beaucoup quand j’étais enfant…

Les rencontres, l’actualité m’ont influencée. On ne peut pas totalement dé-corréler la femme qu’on est de l’artiste. Ce qui m’a bouleversée en tant que femme a teinté ma manière d’écrire. Parfois je parle à la première personne mais ce ne sont pas toujours mes histoires que je raconte, ça peut être celle de quelqu’un qui m’aurait inspirée.

L’inspiration, elle est partout. Oxmo Puccino dit souvent que si un artiste manque d’inspiration il n’a qu’à retourner dans le métro, il n’a pas tort. C’est une manière de dire qu’on a juste à ouvrir les yeux, à être sensible et de tout ça peut naître à tout instant une chanson, un film, une pièce, va savoir…

Hollysiz

Est-ce que l’art nourrit aussi ton art ? Y a-t-il des ponts entre par exemple la peinture et la littérature vers ta musique ?

À vrai dire, pour écrire et composer j’ai besoin de beaucoup de solitude. Je suis une grande marcheuse. Quand j’étais à New-York, je marchais énormément, j’allais beaucoup, dans les horaires un peu décalés, pour être seule, dans les musées justement. J’aime énormément aller au musée seule et y passer du temps. Il m’est même arrivé de passer deux jours entiers au Metropolitan qui est peut-être aussi grand que le Louvre, en faisant des pauses repas/écriture. J’enregistre beaucoup de choses qui me viennent sur mon dictaphone et après je remets tout en place devant mon piano ou mon ordinateur.

Piano donc l’instrument de prédilection pour composer ?

Oui, tout à fait ! Piano.

En parlant « instruments » justement, lesquels peut-on entendre sur ce deuxième opus et quels sont les musiciens qui t’ont accompagnée en studio et sur scène ?

Sur l’album, il y a des gens très différents. Yodelice et Xavier Caux, qui avaient déjà réalisé le premier album, ont réalisé le deuxième. Ils sont multi-instrumentistes et ont beaucoup participé à la création. Yodelice a fait beaucoup de guitares sur l’album, pas mal de claviers…

De l’autre côté, Xavier a fait toutes les programmations, c'est-à-dire que dans l’album il n’y a pas de vraie batterie, seulement des programmations électroniques, comme dans le hip-pop, par contre il y a des percussions ! J’ai fait venir deux percussionnistes, un qui s’appelle Cub1, qui comme son nom l’indique est cubain (rires) et qui est venu apporter cette touche latine, et un autre génie qui s’appelle Cyril Atef, batteur de Matthieu Chedid entre autres, il est incroyable ! Il est arrivé avec des tambours du Cameroun, de tous petits instruments brésiliens et énormément de choses, il a enrichi l’album.

J’ai la chance d’avoir également Ambroise Willaume qui avait le groupe Revolver avant, maintenant il est sous le nom de Sage. Il a fait tous les pianos de l’album… Bastien Burger aussi ! J’ai eu vraiment beaucoup beaucoup de musiciens mais parce que le studio était aussi une facilité pour inviter des gens avec qui j’avais envie de collaborer.

Sur scène en revanche, j’ai les mêmes musiciens que sur la tournée précédente. On ne change pas une équipe qui gagne ! La petite famille est repartie !

HollySiz

Oui, vous avez enchaîné les festivals cet été ! Tiens, est-ce que tu aurais une petite anecdote rigolote ou un moment fort qui ressortirait de votre tournée estivale ?

Oui !! Oui oui oui !! Je peux le dire parce que ça a été fait en public (rires). On est retournés au Mas des Escaravatiers, ben dans le sud de la France tiens ! Moi c’est la troisième fois que je jouais là-bas, pas très loin de Fréjus… Et il s’avère qu’il y a quatre ans, sur la précédente tournée, ma clavier, Julie, a rencontré un garçon avec qui elle est aujourd’hui, qui était dans le public et ce garçon m’a demandé avant le concert s’il pouvait monter sur scène à l’issue du concert puisque c’était leur anniversaire de rencontre et il l’a carrément demandée en mariage sur scène à la fin du concert !! J’étais la seule au courant avec mon ingénieur du son, on avait décidé qu’on ne dirait rien au reste de l’équipe, au moment où je te le dis j’ai de nouveau des frissons, on était très émus, toutes les filles du premier rang ont hurlé, c’était très joli et bien sûr un peu exceptionnel, voilà pour l’anecdote de l’été !

Ah ben en effet oui, j’ai bien fait de demander !

Carrément ! (rires)

Revenons-en à toi et à encore une autre de tes facettes si tu veux bien, c’est celle de réalisatrice de clips !

Oui ! J’ai réalisé le clip de « Fox » ! J’avais co-réalisé plusieurs clips sur le précédent album dont celui de « Come Back to Me », je les avais écrits parfois… Mais sur cet album-là oui, je me suis retrouvée à réaliser celui de « Fox » parce que j’avais tellement écrit ce que je voulais de façon précise que ma co-productrice m’a dit « pourquoi aller chercher quelqu’un à qui tu vas expliquer où est-ce qu’il va mettre sa caméra ? », ce n’est pas très intéressant pour un réalisateur, donc on a plutôt privilégié une équipe technique solide autour de moi puisque j’allais être devant et derrière, et puis j’avais la chance de travailler avec de super danseurs et Marion Motin à la chorégraphie !

Sur celui d’après, j’avais très envie d’utiliser « Rather Than Talking » qui n’est pas du tout une chanson militante ou autre mais qui parle de quelqu’un qui, plutôt que de parler, aurait mieux fait de se jeter sur la personne dont elle est amoureuse… Et Thibault Dumoulin, qui est un réalisateur que j’avais déjà repéré parce que j’aimais beaucoup ses clips, les pubs qu’il faisait et l’univers qu’il avait, est arrivé avec cette histoire de ces deux femmes qui sont dans ce monde extrêmement oppressant, sous une dictature, on ne sait pas vraiment où et d’un coup, cette chanson ouvrait sur quelque chose de finalement plus solaire. Tous ces chants devenaient une revendication de gens qui veulent, « plutôt que de parler » retrouver leur liberté. Je trouvais ça très beau. Ça a été un tournage très difficile parce qu’il faisait très très très froid, on était au fin fond de l’Ukraine mais on a eu la chance d’avoir des femmes très différentes. 90% d’entre elles n’étaient ni danseuses ni figurantes même ! C’était toutes des femmes avec des destins et des histoires différentes. C’est un merveilleux souvenir.

Moi je trouve qu’il y a vraiment plusieurs étapes, il y a la chanson, ce qu’on en fait en live, ce qu’on peut en faire avec un clip, c’est une manière de leur donner des facettes différentes ! Et puis ce qu’en font les gens, eux aussi ! C’est merveilleux.

Merci Cécile, j’aime bien terminer mes interviews sur un petit jeu, si tu es d’accord…

Bien sûr !

Je vais t’énoncer plusieurs mots, en rapport avec ton univers et tu me dis instinctivement ce qu’ils t’évoquent, sans réfléchir…

D’accord, oula ! (rires)

T’inquiète, il n’y a pas de piège !

  • Femmes : je vous aime !
     
  • Masque : super héros
     
  • Argenté : miroir
     
  • Surf : la vie !!! Avant cette interview j’étais en train de surfer ce matin, vraiment hein ! Littéralement ! (rires)

Ah ? Tu es dans une région qui permet ça en ce moment ?

Ah je suis au pays basque !

Oh génial ! J’ai une adoration pour le Sud-Ouest !!

Ah ben moi j’y habite maintenant ! Alors je surfe quotidiennement !

Bravo, c’est pas d’la tarte les débuts…

Non non non, c’est clair. Mais après c’est magnifique.

Reprenons…

  • Danse : ah la la… Maintenant que j’ai mis « la vie » pour le surf euh… Religion !
     
  • Tahiti : haaaannnnnn…….. BALEINES !!!!!!!!!!
     
  • Ouiiiiiiiiiii. Bon et Sud-Ouest alors ? Océan !
     
  • Sud-Est ? Pissaladière !
    Ah, une connaisseuse… (Rires)
     
  • Paris ? Maison.
     
  • Voyages : forment la jeunesse…
     
  • Famille : celle qu’on crée et celle de sang.
     
  • Temple : l’amour !
     
  • Environnement : Olala… (silence) Les larmes de Nicolas Hulot. Elles résument tout.
     
  • Engagement : de tout instant.
     
  • Partage : concert.
     
  • Esprit : es-tu là ? (Rires)
     
  • Qualité : Bienveillance
     
  • Défaut : la bêtise nous entoure beaucoup en ce moment hein…
     
  • Lumière : lumière… moi j’aime particulièrement la lumière du matin alors je dirais l’aube.
     
  • Profondeur : oh ben je vais redire baleine hein !
     
  • Ça m’va ! ^^ Et Rock’n’Roll ? Transpiration.
     
  • Un p’tit dernier… Vinyle ? Han ! J’ai tellement de choses à dire sur le vinyle !! Euh… Le petit crépitement du début ! Et parce que Sizzle ça veut dire « crépitement » et c’est la base de mon nom de scène. « Sizzle » ou « Siz » c’est le surnom que me donnent mes amis et ma famille depuis toujours. Et ça veut dire crépitement ! C’est le bruit du bacon dans la poêle quoi ! C’est ce crépitement-là !


Tellement parfait pour terminer ! Merci Siz !

Merci infiniment et donc rendez-vous à Monaco !

Oui !! A très bientôt !

Retrouvez HollySiz en concert à Tahiti les 6 et 12 octobre et dans toute la France :

Hollysiz, tournée, France
 



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