Le samedi 15 septembre 2018, Perthes en Gâtinais, charmante bourgade du sud de la Seine Et Marne était rock ‘n’ roll ! Touchée de plein fouet par le talent de Yarol Poupaud et de ses Black Minou…
Mais revenons un peu plus en détail sur l’événement. Depuis plus de 15 ans, sous la houlette de Henri Quinton, artisan de son état et passionné de musique, les commerçants, artisans, professions libérales du Pays de Bière s’allient pour offrir un concert aux habitants. J’ai bien utilisé le verbe offrir. La gratuité d’un tel événement est à signaler de nos jours quand on voit le prix horrifiant des places de concerts. Il faut donc saluer cette magnifique initiative qui a vu offrir en gratuit des noms aussi prestigieux que Louis Bertignac par le passé, excusez du peu.
Le Pays de Bière est voisin de Dammarie-les-lys, premier berceau de la Star Academy. On sait que Louis Bertignac réside dans le célèbre village des peintres Barbizon et qu’il a été longtemps juré de The Voice. Le réseau fonctionne et ce soir on retrouvera entre autre le jeune pianiste Raffi Arto découvert sur la dernière édition de The Voice. Rassurez-vous La Grosse Radio ne va pas dériver dans la télé-réalité. Mais il faut quand même bien reconnaitre que ce petit gars à peine majeur joue du rock ‘n’ roll au piano avec une facilité déconcertante. Quand il envoie du "Proud Mary" aux claviers, John Fogerty et Tina Turner prêtent une oreille attentive. Ca dépote. Ca joue drôlement bien.
Du coté de Perthes, on aime bien Johnny Hallyday. On retrouve d’ailleurs un paquet de fans de l’idole défunte dans l’assistance, eux qui viennent chercher un peu de réconfort en écoutant son directeur musical programmé en tête d’affiche. Raffi Arto les voit tous ces fans de Johnny… Et se permet de leur offrir "Mon P’tit Loup". Il nous avoue que la reprise de "Betty Lou's Gettin' Out Tonight" de Bob Seger est un de ses morceaux préférés repris par le rocker français. En guise d’apéritif, ce jeune talent de The Voice s’est donc posé comme un bel interprète rock ‘n roll. Un très bon moment.
D’autres passages moins rock ‘n’ roll permettent de profiter pleinement des stands de restauration, encore une fois a des prix plus qu’abordables, ne boudons pas notre plaisir. On se restaure donc dans un espace convivial, élément indispensable pour une soirée réussie. Nous vola prêts a voir et surtout entendre ce que Yarol Poupaud a à nous dire, libéré du carcan « hallydien ».
Yarol avec Henri Quinton
Yarol, on l’a déjà croisé en solo ou dans ses différents groupes. Pour beaucoup, Yarol, c’est avant tout FFF avec son compère Marco Prince. La Fédération Française de Fonck est toujours en activité d’ailleurs... Mais Yarol, c’est aussi un énorme fan de punk rock garage. Un amoureux du riff de guitare acéré. On l’a croisé avec les Hellboys, combo parisien d’une efficacité remarquable. Black Minou son groupe à géométrie variable a écumé les scènes surtout franciliennes. Son frère Melvil parti sous d’autres cieux (les feux de la rampe cinématographique notamment), Yarol revient avec un nouveau groupe et des compos que l’on découvre majoritairement ce soir puisque l’album a venir est annoncé pour le début 2019. Quelques indiscrétions ont filtré, on parle d’un album varié avec des titres composés par Benjamin Biolay mais le premier single lui est diablement rock. "Boogie With You", joué en tout début de setlist ce soir montre de suite les intentions rock ‘n’ roll du monsieur. On reconnaitra aussi à la deuxième guitare Philippe Almosnino qui officiait aussi chez Johnny Hallyday mais qui pour les fans de rock fut surtout un des guitaristes des légendaires Dogs et six-cordistes des Wampas. Pas étonnant que ça envoie du lourd. Avec des titres de cette trempe, Yarol rassure les fans de rock qui tâche. Musicalement ça fonctionne déjà terriblement bien pour des titres qui ne sont pas encore sortis en vinyle et qui n’en sont qu’à leurs premiers tests en live. L’alchimie fonctionne entre les deux gratteux.
Ce soir l’ambiance est détendue. Entre fan de la musique du diable, pourquoi ne pas taper le bœuf ? Logiquement, Yarol se permet un "Good Molly Miss Molly" avec Vigon, ancienne gloire des sixties remis au gout du jour par Louis Bertignac dans The Voice, lui aussi à l’affiche. Et pourquoi ne pas inviter Raffi Arto tant qu’on y est ? Sitôt dit, sitôt fait… Voila donc que les deux autres complètent le groupe déjà conséquent des Black Minou. Autant vous dire qu’avec autant de talents, Little Richard est loin d’être blasphémé. On voit là, un vrai de moment de rock ‘n roll. En jetant un œil à la setlist, on notera que ce titre n’était pas programmé initialement. Fait assez rare pour être signalé, le concert n’est pas millimétré et laisse une place à l’improvisation. Ca c’est de la musique.
Yarol tiendra ensuite son public en haleine, alternant les morceaux rock ou il se pose enfin en patron prenant à la fois la guitare et le chant (d’ailleurs on aura bien remarqué que l’on n’a plus affaire à Black Minou mais à Yarol et Black Minou) et aussi des morceaux mid-tempo ou il se permet de plus longs solo de guitare souvent connotés rock seventies.
Au final, Yarol nous aura présenté son univers personnel sans oublier ses travaux précédents que ce soit avec ses précédents groupes ou avec Johnny (quelques clins d’œil musicaux seront adressés au défunt rocker au long de la soirée). On aura eu le plaisir de voir un vrai groupe de live rodé à la scène et dont les nouvelles compositions ne demandent qu’à gagner en maturité en étant remises sur l’ouvrage soir après soir.
Yarol nous a mis en appétit. On attend la sortie de l’album de Black Minou. On a hâte de voir ce que va donner l’album. Et de le revoir certainement dans quelques semaines avec un public plus au fait de ses derniers faits et gestes. Des dates sont d’ailleurs déjà annoncées pour novembre prochain. On tachera d’y être et on en reparlera.