Cheap Smell est sorti fin août 2018. Cette fragrance bon marché s'évapore rapidement et ne laisse pas de trace, contrairement aux mélodies de la chanteuse, dont la voix comme les compositions marquent durablement l'esprit, avec une envie de s'y replonger comme on hume un tissu à l'odeur agréable.
Avec quinze morceaux parfaitement travaillés, le deuxième album de la néerlandaise pèse lourd.
De sa voix chaude à la fois éraillée et jeune aux accents dignes de divas de la soul, Kovacs nous entraîne dans les volutes de sa vie, de ses tourments et ses impressions, à peine digérées de l'adolescence, sublimées par la notable maturité des compositions et des arrangements.
L'honnêteté et la sincérité transparaissent dans toutes ses créations, autant que sa présence et sa chaleur sur scène.
Elle a quitté sa fourrure et remanié le groupe d'instrumentistes qui l'a accompagnée à ses débuts (Shades of Black en 2015), mais sa voix caractéristique et envoûtante est toujours bien présente.
La grande diversité des mélodies donnent un véritable élan dynamique qui rend chaque morceau mémorable. On suit l'artiste au fil de ses périples en suivant la ligne directrice ténue de ses chansons, véritables fragments de sa vie livrés à nos oreilles.
Basse, batterie, clavier, guitare, mais aussi chœurs et trompette participent à la grande palette de sentiments abordés, et nous font tituber sur le rythme dandidant de « Freak Show », hérisser les poils sur « Black Spider », ou dodeliner de la tête sur le lancinant « Oblivion ».
Kovacs transmet une revigorante énergie, peut-être bridant la puissance vocale dont elle semble pouvoir être capable. On attend impatiemment de voir si les albums suivants lui permettront de la développer.
Sortie le 17 août 2018 chez Warner Music Germany