Après la critique, quoi de mieux qu'une interview de l'artiste?
En l'occurrence c'est Audrey Henry, compositrice interprète et initiatrice du groupe Alternative Cult qui répond à nos questions aujourd'hui au sujet de leur premier album, Love; l'occasion d'en savoir un peu plus sur ce projet atypique mais diablement séduisant.
Bonjour Audrey, première question, pourrais tu te présenter ?
Bonjour, oui bien sûr... alors... ça fait un paquet d’années maintenant que je fais de la musique, plutôt du rock ou de l’électro... toujours beaucoup de concerts et de studio, j’adore jouer !
L'album brasse pas mal de genres musicaux différents, peux tu nous dire quelles ont été tes influences (musicales et autres) pour la composition et par ailleurs, as tu un style musical privilégié ?
Pas vraiment de style musical préféré... je fais de la musique depuis que j’ai 6 ans, tous les jours, j’en ai aujourd’hui 29 donc ça m’a laissé le temps de découvrir plein de merveilleux artistes... J’adore NIN, Kate Bush, Massive Attack... l’univers de Bashung, de Noir Désir... le côté génie fou d’Aphex Twin et d’Amon Tobin etc... plus récemment Infected Mushrooms et Dope D.O.D. entre autres. Je suis en général touchée par les oeuvres qui expriment des choses passionnées, quelques fois sombres, mais pas toujours... visuellement, j’aime beaucoup l’univers de Bjork, les films de Rob Zombie et le grand classique Dark City. Ce 1er album d’AC est un rêve de gosse. Je bosse intensément depuis quelques années, en collaboration avec d’autres artistes dont je respecte beaucoup l’univers, mais à un moment donné, j’ai ressenti le besoin de mettre mes propres idées de côtés, celles qu’on aime mais qu’on ne voit ni dans tel ou tel projet... et comme ça n’est pas vraiment mon genre d’imposer mes idées, je ne voulais pas me sentir frustrée. Donc, sans me poser de questions, j’ai composé 30 titres sur 2 ans à peu près, en fonction de mes envies.
D'où t'es venue l'envie de faire un album concept ?
A la base, “Love” devait être une b.o. d’expo concept, sur les corps et l’amour au sens universel du terme. Au fil des mois, j’ai avancé sur l’idée d’une sorte d’amour par titre, et, héhé, compte tenu du fait que je dois bien être la seule looseuse qui se retrouve en instance de divorce pendant qu’elle écrit un album dans le genre, ça a donné des choses aussi douces et violentes... je me suis rendue compte que l’amour nous touche tout au long de notre vie et qu’on peut trouver notre compte aussi bien dans les chuchotements sensuels que dans les cris tribaux.
Tu as plusieurs guests sur l'album, comment les as tu rencontrés et intégrés à ton projet?
Je rêvais de partager ces titres avec d’autres voix, pour exprimer une palette plus large de sentiments. Une fois que tout a été écrit et composé, je me suis d’abord tournée vers Faustine Berardo, pour m’accompagner dans les voix saturées et porter les lignes les plus trip hop de l’album. J’ai ensuite croisé Amélie Lefèbvre dans un festival, dont la voix grave m’a complètement charmé. Tu sais, on entend toujours tout un tas de légendes sur les chanteuses et leur caractère, héhé... une fois les maquettes envoyées et leur accord pour être dans le projet, je leur ai dit textuellement “venez une semaine complète en studio avec moi, vous choisirez vos parties... on les enregistrera direct... et puis finalement, je ne sais pas vous, mais moi je n’ai jamais eu l’opportunité de bosser avec deux autres chanteuses... je suis curieuse de voir si on va se foutre sur la gueule ou mieux encore...” Jef Ertlé (batterie) est mon frère d’armes depuis de nombreuses années maintenant. A tel point que nos jeux se ressemblent et que quand j’écris une partie batterie, on dirait qu’il est fait pour la jouer. Logique donc que je l’ai invité.
Parlons un peu de la scène, qui compte pas moins de deux batteurs et trois chanteuses ! Quelle était l'idée derrière ça et la scénographie un peu particulière?
J’aime aller jouer en jean dans la cambrousse avec une toute petite sono, mais je suis aussi fan des gros show, de la suggestion qu’on retrouve dans la danse, et des grosses rythmiques lourdes, tribales. Au début je ne pensais pas défendre AC en live, mais quand j’en ai eu l’opportunité, j’ai voulu y mettre ce dont je rêvais... Deux cogneurs... deux danseuses... et du gros son... je sais, c’est plein de finesse tout ça... héhé... plus sérieusement, j’ai pensé tout ce live sur l’idée des doubles et de la symétrie... il me restait à trouver des gens assez cinglés pour m’aider à monter ces idées... et jusqu’ici, c’est le pied !!!!
Alternative Cult pourrait-t-il se décliner en autre chose, comme un film, une pièce de théâtre, etc... ?
oui je l’espère... mais je n’en ai aucune idée...
As tu des projets en ce moment, aussi bien pour Alternative Cult que tes autres groupes ?
Oui, je suis bien sûre focalisée sur AC, car c’est mon projet perso, un montage vidéo de live est en cours (déjà deux clip en ligne), de belles dates arrivent sur 2013 grâce au label Sunday Kûb qui a co-produit ce beau digipack commandable ici, des titres bonus (album Origin signé chez Bien Entendu Edition), des remix sont en cours... Mon idée est aussi d’échanger avec les artistes qui m’accompagnent en live sur AC :
je joue de la basse avec Jef Ertlé (batterie) dans Memories Of A Dead Man
je compose et produis des titres pour Faustine Berardo (chant) dans la Nébuleuse D’hima
j’ai un duo éléctro avec Gaël Féret (batterie), Sweet Unfallen Heroes
je compose et co-produis des titres avec Julien Guerreau (guitare) pour Fred Daudon, dans Yakusa
et pour finir, je compose actuellement des titres d’Amélie Lefbèvre (chant).
Merci Audrey!
merci pour cette interview, à bientôt !