Après une première tournée en Europe en début d'année, avec les frenchies de Paerish, sans passage par Paris, il était plus que temps pour Movements de venir faire un détour par la capitale. Après un premier EP incroyable, le quartet a enfoncé le clou du revival emo avec Feel Something à l'automne 2017. C'est accompagné de I The Mighty et Modern Error que Movements va donc réaliser sa première date dans l'hexagone.
MODERN ERROR
Remplaçant en dernière minute Musket, ce sont les anglais de Modern Error qui ouvrent la soirée. Enfin Anglais au 3/4 puisque la guitare est occupé par un Français, Aurélien Mariat que vous connaissez sûrement pour être aussi dans Resolve. Membre live de la formation, le Lyonnais a donc du débarquer en urgence en Angleterre pour commencer la tournée avec son compère.
Mené par les frangins Pinchin (Zak au chant et Kel à la guitare), Modern Error nous fait parfois penser à Capsize dans la construction de ses morceaux les plus proches du melodic hardcore tandis que les deux derniers singles sont encore plus mélodiques. Avec seulement des lumières en fond de scène - et principalement du bleu, Modern Error joue avec nos sens et cela ne fait que rajouter à la prestation.
C'est ultra carré, les riffs sont définitivement fait pour headbanguer et le public qui découvre le groupe ce soir semble apprécier malgré une salle encore un peu vide.
I THE MIGHTY
Changement de style et de continent avec le groupe suivant puisque I The Mighty nous vient de San Francisco en Californie et joue une musique à mi-chemin entre le post-hardcore et le rock indie ! Le quartet sévit depuis dix ans maintenant mais n'a acquis que récemment une petite notoriété en dehors de son pays et c'est donc avec une petite impatience que le public s'avance en plus grand nombre devant la scène du Backstage BTM.
C'est la soirée des quartettes ce soir et les Américains ne dérogent pas à la règle. Brent Walsh (chant, guitare) nous en met plein les esgourdes avec sa voix très franchement maîtrisée tandis que les choeurs sont effectués par le remuant Chris Hinkley (basse). Il est simple de se prendre au jeu de la musique du groupe qui sait être très radiophonique par moment grâce à des refrains qui restent en tête et des riffs qui font taper du pied.
Une petite partie du public au premier rang chante et ça donne le sourire aux musiciens du jour, l'énergie électrique de la formation ne quitte en tout cas pas la scène durant toute la durée du set. C'est avec "The Dreamer" que I The Mighty tire sa révérence après un concert réussi.
Setlist:
"Degenerates"
"Pet Names"
"The Lying Eyes of Miss Erray"
"Chaos in Motion"
"Psychomachia"
"Silver Tongues"
"The Dreamer"
MOVEMENTS
Même si le Backstage BTM n'est pas complètement rempli ce soir, c'est avec un plaisir non dissimulé que nous sommes aux premiers rangs de la fosse pour accueillir Movements. Raz-de-marée sur les réseaux sociaux avec la sortie de leur premier single en janvier 2015, le combo a décroché un contrat pour trois albums chez Fearless Records après seulement un concert et en première partie en plus de cela.
Cette date à Paris est la première dans la carrière du groupe et hormis ceux qui sont allés voir le groupe en Belgique en début d'annnée, c'est la première fois de tout le monde face aux californiens. Le concert s'ouvre avec "Third Degree" puis se poursuit avec "Under The Gun", deux morceaux extrait du premier album du combo, Feel Something. Le public est un peu timide et on ne retrouve pas la folie qui caractérise les concerts du groupe aux USA (on vous laissera apprécier celui-ci à Chain Reaction), c'est dommage car la musique de Movements est faite pour être hurler aux oreilles de son voisin bras-dessus, bras-dessous.
Après Feel Something, c'est Outgrown Things qui bénéficie des faveurs de la setlist. Quatre morceaux seront joués de l'EP ce soir mais pas de "Vacant Home", ni de "Losing Fight" et on regrettera un peu ce choix.
Scéniquement parlant, Movements est un groupe assez calme. Chaque membre reste à sa place, sans se montrer très expressif laissant la place à Patrick Miranda (chant) portant son plus beau tee-shirt "emo" ce soir. Le frontman prend la parole à de nombreuses reprises entre les morceaux pour échanger avec le public sans oublier d'avoir un petit mot pour les membres de Paerish présents dans la salle, un signe que les relations entre les deux groupes ont été bonnes durant la tournée commune.
Juste avant "Kept", Movements nous offre le poignant "Deadly Dull" qui ne laissera pas indemne s ceux ayant vécu une histoire similaire à celle raconté par le frontman, un beau moment. Après dix morceaux, Patrick Miranda annonce que le concert se terminera sur le prochain morceau, "Dailily". On regrettera un peu de ne pas avoir eu le droit à un ou deux titres supplémentaires et même si on comprend le désaveux total du groupe pour le titre "Protection", c'est quand même dommage de ne pas l'offrir au moins une fois au public européen qui n'a jamais eu la chance de l'entendre en amont.
Setlist:
"Third Degree"
"Under the Gun"
"Worst Wishes"
"Hatchet"
"Colorblind"
"Deep Red"
"Deadly Dull"
"Kept"
"Full Circle"
"Suffer Through"
"Daylily"
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