"E-X-P-R-E-S-S, love, sex, Ladies no regrets" Christina Aguilera, "Express", Burlesque, 2010.
Avec l'Express EP, point de regret, merci chère Christina, mais une mise en avant de cinq EP de jeunes artistes émergents qui ont séduit la rédaction de La Grosse Radio.
Pour cette seconde édition, vous pourrez découvrir Gavagaii, Frenzy Frenzy,Théo Maxyme, Structures et Rival Bones.
Gavagaii - Greetings From The Woods
Sortie le 25 octobre
On ne bouge plus, on s'attache au siège, on monte doucement le volume et on s'en prend plein la tronche avec ce qui est surement l'EP du mois. Le trio Gavagaii lance son second EP comme un crie étouffé dans une cathédrale en intro. Puis larsen à la mort. C'est parti pour 4 titres d'une fureur impeccable. On pensera de suite à la nouvelle sensation Idles. Un son direct et sans chichi entre grunge et hardcore. On aura envie de suite de pogoter seul dans son salon avant de se souvenir à quel point c'est mieux contre d'autres gens en concert, et le "Mullet Head" nous y enjoint d'office, avec sa castagne rythmique, son chant hurlé.
Le linéaire "You're fired" nous laissera quelques répits avant de reprendre la folie sur "Greetings From The Woods", quasi la même que sur "The Tool" plus tôt dans l'EP. On ne souffre pas ici d'absence de basse, on ne s'en rend pour une fois à peine compte tant elle est compensée par les effets de guitare et les pêches puissantes de la batterie. Un final en "endterlude" rappel de l'intro nous sortira par échos de l'expérience folle de cet EP. Un groupe à suivre !
Frenzy Frenzy - Just Another
Sortie le 2 novembre
Frenzy Frenzy est un trio rock jouissif emmené par Ludo (chant, guitare) avec ses sidekicks GT (guitare, synthé) et Fred (batterie), mais sans basse... Ce 6-titres rapide est bien dansant, le premier titre "Just another" ressemble fort à du Jack White, une référence chez les sans-basses. Les titres sont bondissants, tirant sur la corde rock à touche electro qui envoit des refrains costauds, aux instrus gavés de pédales d'effets. En parlant d'effet, le début de "Digging Up" tout en fuzz puissant pourrait appartenir à un morceau de QOTSA s'il ne s'arrêtait pas brutalement pour laisser de la place à la voix de Ludo. Puis on retrouve l'effet de densité dans les refrains.
Et ici, Frenzy Frenzy a le don de varier entre lourdeur et légéreté, et c'est bon bon goût, comme le sucre acide des Frizzy Pazzy entourant de douces sucettes. Pour de l'autoprod complétement maison, la musique et le master général est bien puissant supportant une écoute à fond de volume, et c'est ce qui est recommandé pour ce genre de power rock prêt à animer les foules. Et pour finir, "The end of the line" fort vintage 50's revu à la sauce contemporaine tout en gaieté et claquements de mains où GT s'amuse au clavier est assurément le morceau de l'EP.
Théo Maxyme - Live à Ferber
Sortie le 19 octobre
Avec sa dégaine à la Bob Dylan, Théo Maxyme se livre en français et en anglais dans un rock poétique. Un EP 5 titres enregistré au Studio Ferber comme son nom l'indique. Et de cet enregistrement live dont sont tirées les vidéos présentes sur Youtube, on reconnait le son direct et franc. Avec ce choix d'offrir à son public trois titres en français, Théo s'expose à n'être qu'un parolier puisqu'à la différence de ce qu'on s'envoit chaque jour en anglais, on comprend bien tout. Et c'est une écriture bien ciselée qu'on découvre, chantée par une voix rugueuse au doux vibrato.
Mais au delà des mots, nous ne pourrons pas passer à côté du musicien accompli, et notamment à la guitare sur cet exercice de réappropriation francophone du "Hey Joe" de Hendrix, tout comme sur l'anglophone "Whisky on the rocks" où son touché est virevoltant. Les cinq titres montrent un musicien touchant, à fleur de peau, tout en simplicité, où il se distingue en délicatesse comme pendant son intimiste "Sur le fil".
Structures - Long Life
Sortie le 28 septembre
C'est de vous baigner dans le post-punk électronique que Structures vous proposera au long de sa Long Life. Une suite de 6 titres hyper cadensés marqués par une batterie tonique, des synthés aux riffs en boucle, une voix froide et grave, dans la lignée directe des Joy Division et consorts. On se plonge 40 ans en arrière (déjà...). On suit les circuits électro pour "dancing in the cold" tel que nous le scande le chanteur.
On apprécie cette cold wave à la fois sombre, intense et pourtant dansante, tonique. Avec ses titres plutôt longs (plus de 5 minutes pour la plupart), rien n'est insipide, un mur du son s'intalle à petites touches ("Embassy"), la basse mène une danse ("Satellite") tout en rondeur, les 6 cordes ont encore la place de procurer du plaisir aux fans de Rock à guitares ("Arabian Knights Club"). Une belle richesse, une variété d'émotions parcourue, pour ce Long Life qui nous aura séduits d'entrée de jeu.
Rival Bones - Strangefruit
Sortie le 23 novembre
Attention, ne pas confondre avec Rival Sons ! Rival Bones nous vient de Liverpool mais n'a rien à voir avec les quatre garçons dans le vent dans les 60's. Non, ici ces Anglais font du Rock de Ricains. A la Queens Of The Stone Age, à la Foo Fighters, voire Audioslave pour les morceaux les plus durs... Car ouais, il y a une grosse voix énervée devant et des intru bien chargés derrière. Ca grince puissamment à l'image du "Pull Me Under" ou de l'intro Metal de "Hot Blooded". En gros, Rival Bones, c'est Foo Fighters mais avec des grosses paires de couilles.
Rien de nouveau sous le soleil, mais de la férocité, du tonus. Rien de bien compliqué, mais ça balance en cadence, nous colle aux rythmes et à leurs nombreuses cassures. Faire simple et direct, avec un gros son live, de la disto à tout va, tout en faisant une musique radicale mais qui fera assurément bouger les foules en festival, voilà la recette de Rival Bones.