Les Lullies sortent leur premier LP ! Les Lullies sont des punks ! Des punks aux diverses influences, tantôt garage sixties, tantôt punk 77 mais ça on s'en fout tant qu'ils balancent du bon gros rock n' roll.
Au sein de groupe, on retrouvera des activistes ayant déjà fait parler la poudre dans d'autres combos comme les Suzards ou encore les Grys-Grys, petits protégés de Tony Truant qui affectionne les avoir en backing band pour envoyer son furieux rock 'n' roll.
Sur scène, ce sont des furies. Les heureux rockers qui ont pu assister à leurs prestations live en parlent encore avec des étoiles dans les yeux. Mais qu'en est-il du passage au vinyle ? Après deux EP en 2017 chez les catalans de Discos Meteoro puis chez Slovenly, voici donc leur premier effort enregistré au studio Swampland de Lo' Spider et masterisé par le mythique Tim Warren de Crypt Records. C'est sorti le 5 octobre chez Slovenly...
On sent bien le côté punk des Montpelliérains des les premières salves de "Let It Out". Du riff d’acier sans concession avec de la distorsion et de la fuzz sauvage et brutale. "Meet The Man" envoie du bois toujours au croisement du punk 77 et du rock garage sixties. On hésiterait entre le placer sur une compil Back From The Grave mais ils ne dépareraient pas non plus dans les Nuggets ou autres Peebles.
Une ligne de basse terrible nous entraine dans les affres de "Night Club". Un club manifestement très voué à la cause garage punk. Ici la six-cordes est employée sans modérations pour toutes les tâches : solos qui découpent à la tronçonneuse, rythmiques distordues et cinglantes à souhait empruntant autant aux pionniers du rock n' roll qu’au punk de 77 ou aux Stooges.
"Strangers to myself" est bien dans ce punk mélodique que les gros groupes ricains comme les Hard-Ons, Offspring ou Greenday à la grande époque ou encore No-Fx ont réussi a mettre en exergue avant de céder au chimères des majors.
"7 pm" envoie toujours aussi gros avec son riff façon Chuck Berry dynamité à la "disto" et au gros son fuzzy. Ensuite, c'est facile de brailler sur ces bonnes bases pour un proposer des titres accrocheurs aux allures de single qu’on a envie de hurler en chœur en sautant partout dans un petit club.
"Leavin With Me" avec son intro nous rappelle qu’ici la musique de Lullies vient du Blues. Du Blues trash boosté à bloc. Avec des connotations que Jon Spencer ne renierait pas. Et puis ça joue toujours vite et bien. Que demander de plus ?
Les Lullies osent sans problème s’attaquer au rock n' roll dans la langue de Molière. Et force est de constater qu’en version française, Les Lullies tirent leur épingle du jeu et rappellent quelques perles de la scène alternative des années 80-90 comme Les Rats ou les Sheriff. De toute façons tant que la gratte peut rugir, on s’en fout de la langue…
Les Lullies nous entrainent dans leur punk rock immédiat, poilu, pêchu, âmes sensibles s’abstenir. On pense aux punks festifs aka Ramones. Ils ont donc cette fougue, cette insouciance, ce côté : "on s’en bat les couilles" bien punk et frais qui fait du bien dans un paysage musical aseptisé s’il en est.
Sorti le 5 octobre 2018 sur le label Slovenly Recordings (USA)