Les toulousains de Cathedrale revendiquent fièrement l’étiquette qu’on leur accole facilement, celle du rock anglais. Facing Death, leur second album, est sorti le 16 novembre dernier, et c’est de la bombe.
Tous les ingrédients sont là : des guitares légèrement crunch, un tempo rapide, une batterie qui joue sur tous les temps et une basse ascétique. Et surtout, pas une chanson qui dépasse les trois minutes. Facing Death est un pur album de rock anglais. "Yet, So Easy", le premier titre de l’album, concentre toutes ces qualités, et bien que la composition des morceaux soit toujours rudimentaire, le groupe sait sur chaque morceau insuffler un dynamisme et une vraie ligne directrice à l'album.
Cathedrale fait l’exégèse du rock anglais et propose une interprétation fidèle aux parrains du genre. Eux-mêmes citent Parquet Courts ou The Jam comme inspiration à leur travail. Ces références sont assumées mais Cathedrale sait se les approprier. L’esthétique est aussi extrêmement travaillée. On peut le voir au travers de leurs clips où le groupe porte des masques immaculés qui occultent leurs visages. Il faut également noter la qualité de la pochette de l’album, qui ne manquera pas d’attirer l’œil avec un design et toute une symbolique très travaillée.
En lice pour faire partie des derniers sélectionnés pour le prix Ricard SA Live, le groupe propose ici un album d’une grande qualité qui contribue à redonner un dynamisme à un style en perte de vitesse ces dernières années. Il faut noter la rare qualité du mixage et des arrangements qui donnent une profondeur peu commune pour un groupe de garage.
Le quatuor fait honneur à sa chapelle, sans jamais de parjure. L’énergie qui était là dès leurs débuts ne leur fait pas défaut et est même parfaitement mise en valeur au travers de la production de l’album. Sur "Facing Death", le groupe arrive à associer parfaitement le jeu des deux guitares. Grâce à cette finesse dans l’écriture, Cathedrale peut s’offrir une intro de 1 minute 35 sans la moindre parole. C’est tout là leur talent que de savoir innover en un temps si restreint.
Si les inspirations sont totalement britanniques sur la première partie de l’album, le spectre s’élargit à mesure que l’on avance dans l’écoute. D’un côté on trouve des titres comme "Game", 1 minute 56 de pure énergie rock à haute concentration pop. De l’autre, "Signal", beaucoup plus alternative rock et hyper saturé. Si le cinquième titre s’appelle "I Don’t Like my Shadow", on parierait que ce n’est pas sans une référence à Jay Reatard et ce mélange de garage et de punk qui fait le lien entre tous les titres.
Facing Death est bien l’album de la confirmation pour Cathedrale. Hyper nerveux et jamais dans la redite, il ne manque plus aux Toulousains qu’un accent du Sussex pour se sentir à Brighton.
Sortie le 16 novembre sur Howlin’ Banana / Modulor.