Darcy.
Punk-Rock made in Rennes.
Tu en as forcément entendu parler.
Soit parce que tu les a vu sur scène, et donc tu sais. Darcy en live, ça ne s'oublie pas.
Soit parce que tu te rappelles un clip qui avait fait du bruit, un clip que tu pourras revoir en cliquant plus bas.
Pour en savoir plus, La Grosse Radio a été à la rencontre du chanteur, Irvin.
Darcy, Punk-Rock en colère. La définition te convient?
Oui tout à fait, c'est marrant parce que la première personne à nous avoir défini de cette manière est Alain Surrans (directeur de l'Opéra de Rennes) lors d'une interview. Et j'avais adoré le terme. Ca nous correspond très bien parce qu'en fait la colère est la seule essence de Darcy. Certains chantent la vie, d'autres c'est l'humour qui les inspire, nous c'est l'indignation et vu l'état des choses, on n'est pas prêts d'être en panne d'essence.
Un EP est annoncé en décembre. Que peux-tu en dire, pour nous allécher ?
C'est un EP 4 titres complètement punk, pas de rock. On a eu ce retour que "Tigre", le précédent album, sonnait très rock alors que Darcy est très punk sur scène. On a donc décidé de rétablir la balance en balançant un EP joué en studio mais en mode live pour que les gens sachent à quoi s'attendre quand ils verront Darcy sur scène. L'EP s'appelle Fangio et sortira le 12 décembre en édition limitée à 500 exemplaires (mais aussi disponible sur toutes les plateformes de téléchargement). C'était aussi un petit bonbon pour faire patienter pour la suite.
Tu nous as parlé également d'un album, qu'en est-il? Quand naît-il? (Note le jeu de mots au passage)
C’est le jeu de mot de l’année et pourtant on est déjà en novembre ! On est en pleine composition en ce moment. On espère rentrer en studio cet été pour le sortir fin 2019. On en a composé un tiers et pour l’instant ce que je peux dire c’est qu’il sera différent du Tigre. Il sera bien plus musical, moins binaire mais toujours aussi énervé bien sûr.
Il n’y aura pas qu’un genre de rock dedans, il y en aura beaucoup dont bien sûr du punk. Contrairement à l’album précédent on le compose vraiment ensemble, ce qui fait que beaucoup plus de bonnes idées fusent dans tous les sens, je suis vraiment excité par ce prochain opus.
Photo Laurent Franzi
Deux ans depuis l'album précédent, Tigre. Que s'est-il passé durant ces 2 ans?
On a été très content de la réception de Tigre. On avait vraiment peur que le punk rock en français n’avait plus beaucoup de jours devant lui mais c’est faux. Il y a encore un vrai public.
On a eu la chance de défendre ce premier opus aux côtés de nos aînés Mass Hysteria, Tagada Jones, Luke, et bien sûr No One Is Innocent et c’était vraiment incroyable comme expérience. On a tourné un peu partout en France et c’est cliché de le dire mais la scène c’est extrêmement formateur. Tu te remets en question tout le temps, tu veux évoluer, donner le meilleur de ta musique. Le deuxième album se compose clairement autour de cette expérience et grâce à tout ce qui nous est arrivé durant ces deux ans.
Darcy a défrayé la chronique avec un clip très explicite, frontal, avec la participation de Kemar (No One Is Innocent). Avec le recul, quel a été l'apport de ce clip?
Pour être honnête ce morceau nous a fait passer à un petit niveau au dessus. C’est LE morceau référence de Darcy depuis un an. Lors des festivals d’été, les gens parlaient de Darcy comme le groupe qui chante "La Marine" et on a remarqué que sur ces dates le public chantait le refrain avec nous. Ca nous a apporté un peu de légitimité auprès des publics plus durs, moins intransigeants qui aiment le vrai punk qui a encore des choses à dire aujourd’hui ce qui n’est pas négligeable.
Entre l'Italie, le Brésil, les USA, la Hongrie, et tant d'autres, le combat contre les extrêmes droite semble compliqué. Comment on le vit quand on chante dans un groupe plus qu'engagé, militant?
On se sent acculé (et non, pas de jeu de mot). Tout autour de nous l’extrême droite grimpe et nous rappelle une sale période de l’histoire. Je rentre justement du Brésil, où j’y ai posé le pied deux jours après l’élection de Bolsonaro et d’arriver pour la première fois de ma vie dans un pays qui a voté extrême droite te fait dresser tous tes nerfs. Les militaires dans les rues, la peur des gens des quartiers… Quand tu vois ça, tu deviens encore plus indigné et révolté. Ca m’a enragé aussi d’entendre certaines personnes me dire qu’on était allé trop loin avec "La Marine". Après avoir vu ce que je viens de voir, après voir tout ce qui se passe en Italie, nous n’avons pas d’autres choix que de nous engager pleinement dans la lutte contre l’extrême droite et à notre petit niveau de musiciens de continuer d’écrire encore plus dur contre eux.
Revenons à la musique. Qui est Darcy, le groupe?
Darcy c’est le chant de la colère. C’est du punk en français, de la musique pour réveiller celles et ceux qui sont blasés, ceux qui n’y croient plus. C’est faire du bruit encore et toujours face à un pays fatigué de se battre pour ses droits parce que trop confortable entre un salaire moyen et un iPhone assuré à l’année. Darcy c’est de l’engagement, de la sueur. Tout ce que j’espère en fait, c’est que Darcy soit le groupe qui te donne envie de crier !
Quelles sont vos prochaines échéances ? Un clip? Une tournée?
Prochaine échéance : Fangio le 12 décembre. On sort ensuite un clip pour chaque titre de l’EP. "Fangio" en premier, "La Bière" ensuite et deux autres surprises. On repart en tournée de février à septembre 2019. Et durant tout ce temps on finit de composer le deuxième album.
Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter?
De ne pas perdre la flamme bien sûr. Et surtout tourner tourner et encore tourner. Ce qui a le plus de sens quand tu fais la musique qu’on joue c’est de la partager avec le public.
Toute l'actu sur Darcy est sur leur page Facebook.
Photo: Vincent Joué
