Express EP #4 : King Child, Tense Of Fools, The DeNiro’s, BAST, Caesaria

"Woman I can hardly express, My mixed emotions at my thoughtfulness", John Lennon"Woman", Double Fantasy, 1980

Avec l'Express EP, exprimez-vos émotions, merci cher John, en découvrant la mise en avant de cinq EP de jeunes artistes émergents qui nous ont séduits. 
Pour cette quatrième édition, vous pourrez découvrir 
King Child, Tense Of Fools, The Deniro's, BAST et Caesaria.

King Child - Leech
Sortie le 7 février

On avait déjà bien apprécié le Meredith sorti il y a un an et demi et revoilà le quatuor franco-belge avec un 7-titres en douceur intitulé Leech. Aux confins de la trip hop et d'un rock léché, Jean et Quentin ont réussi le mélange du numérique et de l'analogique, où des claviers succèdent à un piano ("Leech", "The man in the house"), des nappes subtiles pour un accord parfait. Un ensemble à l'onirisme travaillé qui saura ravir les fans des dernières productions de Thom Yorke.

C'est intelligent, souvent sobre, parfois carrément classique comme ce "Clair de Lune" en instrumental néo-classique. La voix de Quentin s'efface donc pour un morceau mais elle est remaquable sur ce Leech, avec une grande maîtrise mélodique du vocaliste comme par exemple dans le jazzy "Carnival" où il s'offre un duo avec un saxo. Cette production en clair-obsur est sublime et nous offre tout un panel de sensations diffuses dans un psychédélisme pop. Un vrai coup de maître.


Tense Of Fools - Tense of Fools
Sortie le 11 novembre 

Après King Child, nous restons dans la douceur mélancolique avec l'EP 6-titres de Tense Of Fools sorti en fin d'année dernière et qui ne pouvait pas rester plus longtemps sous nos radars. Dans la pure tradition du Rock progressif, Tense Of Fools expérimente, développe, mélange styles et sous-genres dans un même morceau comme par exemple sur le long "Cosmic Days", où des passages de hard funk sont suivis par un gigantesque solo de guitare rock, tandis qu'une voix éternelle navigue au-dessus, en un écho, dans une production ample.

Conceptuellement, on est proche de la fin des 60's complètement psyché, avec cet "Octave Queen", et pourtant l'ensemble peut se rapprocher des Dead Can Dance par exemple et même dans la manière de chanter. Il est important de remarquer la relation entre sax et guitare, se complétant sans empiéter sur le registre de chacun où les deux trouvent leur place tour à tour. Tense Of Fools réussit en étant original à nous bercer dans une ambiance sombre et aérienne d'une manière précieuse et rare.


The DeNiro's - Are You Surfin' To Me?
Sortie le 24 décembre 

Are you surfin' to me ? You surf my wife ?!? Les Schtroumpfs schtroumfaient, les DeNiro's surfent avec Robert ! Pour une fois, c'est un délice de retrouver Bob de Niro ailleurs que dans ses meilleurs rôles chez Scorsese et Coppola. D'ailleurs, le thème du Parrain sera revisité à la sauce Surf Rock dans "Welcome to Corleone's Beach". Certains dialogues de de Niro sont présents dans les 7 titres de Are You Surfin' To Me, plus qu'une dédidace en déconnade, un réel hommage à celui qui se sera perdu dans les années 2000-10 dans des comédies sans saveur... On le retrouvera avec émotion chez Scorsese à nouveau pour un retour au source final cette année dans The Irishman qui sortira en exclu sur... Netflix... Le cinéma, ce n'est plus ce que c'était... Bref ! On n'est pas chez Première ici, parlons Rock !

Côté musique, on est plus chez Tarantino que Scorsese, notamment avec le "Take A Ride On The Wild Side" qui aurait pu avoir sa place dans Pulp Fiction. Dans la veine des Beach Boys, les six Toulousains se font plaisir tambour battant ("The DeNiro's Anthem", "Rodeo Flip With Noodles") et les guitares sont sévèrement aiguisées. Sorti pour Noël, Are You Surfin' To Me aura eu le mérite de réchauffer la bûche glacée sur un air final de ukulele. Le groupe jouera pour votre plus grand plaisir au Taquin de Toulouse le 26 janvier. 


BAST - Vertiges
Sortie le 11 janvier

Le 5-titres de BAST est un ve(s)(r)tige disco rock des années 80. Des Vertiges en français pilonnés par la voix accrocheuse, énervée et décidée de Bastien Jorelle. Parfois lo-fi comme dans son "Paradise", souvent electro ("Leurs échos"), l'artiste sait faire monter ses morceaux progressivement, dans la tension puis l'explosion. On remarque particulièrement "Nos Envols", qui malgré sa longueur (5'53"), à tout d'un single radio. 

L'ensemble est bien frais et paraît encore assez vert où la sensibilité de Bastien résonne encore. Un artiste bien à vif dont il sera plaisant de suivre la progression. Bastien scande en folie ses textes, bouillant, on sent l'urgence et la passion. En tout cas, cette production à tout pour faire bouger dans les clubs. BAST sera en concert le 11 janvier au Bus Palladium, le lieu idéal des soirées disco rock à l'ancienne. 


Caesaria - We Are Caesaria
Sortie le 16 novembre

Les mecs de Belfort annoncent la couleur : We Are Caesaria, et comme pour BAST, on se plonge dans le disco rock, ici à tendance plus electro, avec la danse pour envie. Une production en mur du son pour résonner dans les clubs, pour nous prendre au cœur et faire percuter les infra basses dans nos bas-ventres. Caesaria veut nous faire bouger avec une volonté hymnique ("Last Failure", "Real Of Dreams"). 

Comme pour BAST, l'ensemble manque de maturité et des écueils pourront être évités à l'avenir, en gagnant en assurance et en troublant avec des rythmiques qui sont encore parfois assez basiques ("M.H.G".). A eux de lâcher encore plus les watts et de se libérer complétement. A l'ère de l'electro, il y a une réelle possibilité pour le quatuor de trouver sa place dans les festivals cet été, pour peu que les prog' fassent confiance à de jeunes pousses, en les remarquant par exemple avec l'efficace "Floating Heads". 
 


EP, sélection, mini album, indé, émergents,



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces articles en relation peuvent aussi vous intéresser...

Ces artistes en relation peuvent aussi vous intéresser...