Depuis 1988, les Suédois d'Electric Boys sévissent dans les sonos avec leurs mélodies empruntant autant au groove qu'à la pop, constituant ce qu'ils appellent eux-mêmes «le rock classique».
Leur dernier album en date, The Ghost Ward Diaries, ne déroge pas à ce beau mélange, qui donnera envie de se trémousser, et bien plus, aux amateurs de son costaud et bien charpenté, joué sur des vrais instruments bel et bien palpables.
Dès le morceau d'ouverture, qui raconte avec grandiloquence les déboires d'un saoulard déambulant dans les rues de Hanovre, on comprend que l'album est clairement tourné vers la rigolade et le fun. Chœurs théatraux, jeux de saturation, refrain cocasse... on ne va pas se prendre la tête sous couvert de maîtrise et de professionalisme, même si cet album se veut un peu plus sombre que les précédents.
Tu le sens le son brut ?
Avec ses 10 morceaux tous plus revigorants les uns que les autres, soutenus par des guitares lourdes que n'aurait pas renié Mötley Crüe, et des ambiances comme sur «There She Goes Again» que Queen aurait pu inspirer, l'album transmet une belle joie auditive qui dure.
Il sera bien difficile de résister au déhanchement à l'écoute du funky «Love Is A Funny Feeling» et ses distorsions vigoureuses qui sont un appel à enfiler son pattes d'eph' brillant.
Plus classique, «First The Money, Then The Honey» rappelle aussi les Blue Öyster Cult, avec ce côté rock des années 70-80 touchant au psychédélique comme au metal dans une joyeuse marmelade qui laisse l'oreille tout excitée.
Voilà un disque pas forcément novateur, mais on est quand même en précence d'un bon produit, efficace, et inusable. Ayant tourné avec les grands (Metallica, Alice Cooper, Mr. Big, Thunder...), les cinq musiciens n'ont pas envie de prouver quoi que ce soit : on a donc un vrai bonheur à écouter un album dont on ressent le plaisir qu'ils ont eu à le produire.
Sortie le 23 novembre 2018 chez Mighty Music
