No Money Kids + Thé Vanille – La Maroquinerie – 10/01/19

Premier groupe à qui la Maroq ouvrait ses portes pour cette année 2019, les No Money Kids ont affiché complet pour la release party de leur troisième opus “Trouble”. Premier report également sur votre webzine favori et surement pas le dernier ! Nous suivions déjà avec attention le parcours sur skeud de Félix Kazablanca et JM Paletan, on ne ratera plus désormais leurs prestations scéniques, du moins sur Paname. Idem pour Thé Vanille le trio pop’n rock tourangeau. Captés par Moullinex, nous les avions ratés lorsqu’ils se sont produits au Carmen lors de la dernière édition du MaMA. Bien contents de nous rattraper, nous fûmes !

“Garage hystéro-sensible”, qu’ils écrivent sur leur page Facebook les Thé Vanille. Laquelle se réclame également de noms qui ont pour point commun une créativité certaine, tant musicale que scénique. Tout, sauf des usurpateurs les tourangeaux… Dès le premier titre, “Diplo week-end”, ils tiennent haut la main leurs engagements référentiels. Intro dissonante-juste-ce-qu’il-faut, guitare crunchy et voix barrée. Bien loin de la guimauve des trios branchouilles qui pratiquent la thérapie en taxi ou l’aphonie en double… Haut en couleurs également. Nastasia, mèche claire sur crinière sombre, top et short mettant en valeur une silhouette menue, peine à demeurer derrière son clavier orné de figurines de dinosaures, probables gris-gris. Valentin s’est paré d’une robe à faire pâlir de jalousie une Raymonde Bidochon. Seul Théo à la batterie avec sa chemise discrètement colorée semble sage. Impression vite dissipée quand il donne du fût, une frappe viscérale et savante à la fois. A l’unisson des riffs de son compère donc…

Thé Vanille - la Maroquinerie © David Poulain
Photo © David Poulain

Lorsqu’elle ne saute pas au clavier, l’explosive Nastasia saute… partout ! Sur scène, où entre deux mimiques expressives, elle blague et sourit à ses deux complices. En fond de salle, qu’elle a traversé telle Moïse et où elle entame une choré endiablée. L’ultra dynamique chanteuse de Thé Vanille ne cache pas son amour pour Madonna, elle pourrait sans rougir se réclamer de Ringer ou de Nina Hagen. La prestation a cappella sur “Breakfast”, ça le fait ! A l’instar de ses drolatiques remerciements en mode « comptine boîte à rythmes ». Ils vont conclure par “Warth", un petit bijou garage blues à souhait, parfaitement raccord avec ceux qui vont suivre. On ne sait pas très bien ce qu’ils mettent exactement dans leur breuvage qu’ils qualifient eux-même de sérum de jouvence, mais sûr, pas besoin de bourbon pour rallonger la sauce de ce cocktail explosif !

Thé vanille - la Maroquinerie © David Poulain
Photo © David Poulain

Même si il a fait bon accueil à Thé Vanille, la majorité du public est présent ce soir là pour le duo No Money Kids. Selon leurs propres dires sur Facebook, Félix Kazablanca et JM Paletan avaient hâte de le présenter ce nouvel album. Comme d’autres chanceux, ils ont pu quelques jours auparavant peaufiner leur show à l’EMB de Sannois. Ça claque bien visuellement, un splendide néon à leur nom illumine le fond de scène et le jeu de projots est sobre mais très efficace. Notre side-kick “clic-clac kodak” Mister David Poulain, les découvre lui aussi sur scène et avisant les “machines-à-sample” et autres pad et claviers, suppose que ça n’allait pas trop bouger… C’est sans compter la fougue de Félix. Certes, il s’installe tranquillou derrière son micro, bonnet vissé sur la tête, mais il arpente vite dans tous les sens son espace vital. JM a lui pris place derrière son clavier, le délaisse pour marteler son pad (mal placé à côté des baffles, on en prend plein l’oreille gauche) et s’empare de la basse dès le second morceau. Autour de nous, la température a déjà monté et ça ne fait que commencer...

No Money Kids - la Maroquinerie © David Poulain
Photo © David Poulain

Deux machines à sons électro sont placées au centre de la scène. Les deux No Money Kids s’y retrouvent plusieurs fois, en mode face à face, concentrés sur la production de beats implacables qui nous font vibrer de l’intérieur… Le reste du temps, Félix fait le show, tantôt concentré, tantôt expansif ; il s’attire facilement les encouragements du public. JM est son exact contre-point. Grand Maître du rythme, faussement impassible derrière ses ray-bans, il ne tient guère en place lui non plus. Sa basse lui permet de venir ferrailler avec son partenaire plus d’une fois… Leur blues rock demeure extrêmement chaleureux, malgré - et de fait, grâce - aux machines qu’ils utilisent avec ingéniosité. Les puristes pourraient même se laisser convaincre par leur son si particulier. On se demande d’ailleurs pourquoi ils sont absents de l’affiche des Nuits de l’Alligator 2019, “le” festival de blues annuel à la Maroq. Ils y auraient tout à fait leur place (avis à l’équipe de prog de ce festival, toujours pointue et à l’écoute de groupes originaux). No Money Kids sacrifie à l’exercice obligatoire de la cover. Et il faut bien avouer que leur “Crazy” de Gnarls Barkley est bien supérieure à l’original… Certains morceaux, certes punchy, suscitent dans les premiers rangs, un pogo un peu décalé. Il faut bien que jeunesse s’éclate…
 

No Money Kids - la Maroquinerie © David Poulain
Photo © David Poulain

Thanks à Julien de La Maroquinerie pour nous avoir permis de passer cette bonne soirée et notre side-kick David Poulain, jetez un oeil sur sa page Facebook pour mater ses autres clichés ! 
 



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