Les Dustaphonics, c'est le bébé de Yan Serrano, guitariste de son état. Connu aussi pour ses talents d'animateur de soirée sous le nom de DJ Healer Selecta, le bonhomme se fait plaisir avec son groupe touche à tout musical à partir du moment où il y a du groove, du garage et de la soul.
Cette fois-ci, les Dustaphonics reviennent sur le devant de l'affiche avec un quatrième EP intitulé De Puta Madre. Un peu d'histoire. Le combo s'est formé au départ pour réaliser la musique d'un film de Tura Satana, actrice principale du Faster Pussycat Kill Kill de Russ Meyer. On cerne mieux l'univers du groupe. On notera que la pochette du plus bel effet de Robbie Ramone rend hommage à cet univers.
"De Puta Madre", titre éponyme, envoie du groove surf qui vous fait frétiller les guibolles ! Ca, c'est le fond de commerce des Dustaphonics depuis presque 10 ans maintenant ! En espagnol, ça change un peu, mais le résultat est efficace. Ca respire le "Papa Oow Mow Mow" des Trashmen et autres pépites du genre ! La guitare y "twangue" comme aux plus beaux jours des Fender.
Back in the fifties avec "Sally Lou". L’influence du rock des pionniers est bien là, pimentée à la sauce surf des Dustaphonics. Petite particularité pour les fans du combo, c’est la première fois qu’Yvan s‘attaque aux lead vocaux lui-même. Et cette première est une réussite aussi bien sur "De Puta Madre" que sur "Sally Lou".
Mais chez les Dustaphonics, on est habitué aux filles qui chantent ! Pour dépoussiérer "Goo Goo Muck" de Ronnie Cook, l'orgue Hammond s'invite tout comme la chanteuse Whitney Anne venue en droite ligne de Seattle. Forcement on pense aux Cramps dès les premières notes, eux qui ont donné ses lettres de noblesse au titre. Et les vocaux féminins font mouche là où on est habitué aux éructations de Lux Interior. Musicalement, les Dustaphonics sont irréprochables. Le taulier Yvan Serrano à la six-cordes sait s'entourer de personnel de qualité. Et même si les Dustaphonics sont une formation a géométrie très variables, la constante qualité est toujours présente quel que soit le line up. Le groupe peut se vanter d'avoir compté dans ses membres des gars comme Dan Whaley, Bruce Brand, Michael Jablonka, Ludo Nagy ou encore Eric Frajria, tous des pointures dans le monde du rock garage. Certains sont encore présents sur certains titres, mais cette fois-ci Yvan prend beaucoup d'instruments à cordes à son compte, la batterie étant assurée par majoritairement par Mark Claydon.
"Red Headed Woman" ! Parmi les nombreuses chanteuses des Dustaphonics, Hayley Red a marqué les "live" du groupe avec sa flamboyante crinière rousse et sa voix blues veloutée. C’est donc naturellement qu’elle est conviée sur la relecture du vieux blues de Sonny Burgess "Red Headed Woman". Et la miss n’hésite pas à pimenter la sauce concocté par Yvan et ses acolytes. Ca vous file inévitablement une envie de bouger.
On clôturera ce quatrième EP par deux instrumentaux des versions déjà proposées plus haut. "De Puta Madre" deviendra un surf instrumental façon Phantom Surfers et "Red Headed Woman" sera réinterprété dans une version faisant la part belle à l’orgue Hammond ce qui rajoutera un côté vintage à la sauce sixties.
Quelques bien belles reprises donc sur ce quatrième EP De Puta Madre des Dustaphonics! Maintenant, on attend de nouvelles dates de tournée pour promouvoir la chose sur scène. Et quand on connait le potentiel live du combo, on vous invite promptement à vous débrouiller pour être de la fête.
Sorti le 1er janvier 2019 chez Kingaling Records London
