Premier album pour Fabulous Sheep donc, après les deux EP-prometteurs-de-rigueur en 2015 et 2016… Un skeud au titre éponyme. Le côté plan-plan s’arrête là, car le contenu est tout autre. Débordant de sincérité, ivre d’une jeunesse conquérante et conscientisée. Les Fab ne demeurent pas impunément à Béziers sans réagir au climat délétère et aux miasmes répandus par son édile municipal… Ce premier opus est déjà celui de la maturité, sans qu’une quelconque lassitude ne les effleure pour autant. Il est le reflet à peine déformé de leurs performances scéniques, avec pas mal de degrés en moins et sans la fureur contagieuse qu’elles procurent. Il y a pléthore d’erreurs de vieillesse chez les rockers, ça fait un bien fou d’avoir un sans-faute de jeunesse !
Pas trop envie de vous le disséquer façon analyse de texte ce Fabulous Sheep. La mention indiquée dans le laïus de promo est suffisamment explicite ; “la rencontre de la rage punk et des mélodies pop, quelque part entre l'underground new-yorkais et le post-punk anglo-saxon”. Non, imaginons plutôt que nous sommes avec eux, dans leur studio. De répet ou d’enregistrement, peu importe. Quelque chose nous dit qu’il y a toujours une sacré ambiance, de franches rigolades entre ces potos de dix piges et une putain de dose de connivence, du genre “pas besoin de se parler, ça part tout seul”. Comme dans les histoires que l’on se racontait quand on était mômes, on dirait qu’on leur demanderait de commencer par “Kids are back” (par ailleurs, c'est aussi le titre de leur deuxième EP). Pour son titre emblématique, qu’on leur souhaite de garder toute leur carrière…
Parce qu’on serait bien chauds, on se mettrait à jouer l’osmose et à transpirer avec eux au rythme de brûlots punk rock comme “Law Number 1”. Ou bien “People around me”. Et puis, histoire de redescendre en pression, on les interrogerait sur ce titre qui parle de ce mec "qui s'est trompé, qui n’a pas su que l’une de ses véritables richesses, c'était les gens qu'il aimait, ces gens autour de lui.” Probable que Piero et Tim répondraient tour à tour, de la même façon qu’ils alternent chant lead et guitare… Que les frangins Pernet - Jack and Charles - rajouteraient leur grain de sel de pros de la rythmique et que Gabriel aurait le même air goguenard et rigolard qu’il arbore sur scène, planqué derrière son clavier…
Qu’ils nous balancent “Suicide” et on les passe à la question sur leur engagement politique, actu gilets jaunes oblige ! Et puis juste après, on les tancerait comme un vieux prof sur les dangers de la droooogue, avec leur apologie de la Marijuana façon blues… Ce serait à ce moment précis que les filles débarqueraient. Allez les Fab, allez pas nous faire croire qu’avec des pop songs de la trempe de “Black birds” ou “Into the limbo”, vous ne parvenez pas à en attirer plein vos filets ! Plus sérieusement, on leur demanderait de boucler la boucle avec “Take shelter”. Pas seulement parce que ce titre est le dernier de l’album, et le plus long. Mais bien parce qu’on se lasse difficilement de ce petit joyau… Ah si, on leur mettrait un p’tit dernier pour la route, en forme de gentil taquet derrière les oreilles. Eux qui ont à coeur de s’exprimer sur les vicissitudes de la société, pourquoi ne pas écrire un chouïa en français, comme à l’époque de “L’entreprise” ?
Fabulous Sheep sera le 1er février au Rockstore à Montpellier et à Paris, le 16 février à la Boule Noire pour des release party de folie de cet album. Ne les ratez sous aucun prétexte !!!!
Sortie le 8 février chez Bitter Noise Productions / Differ-Ant