MAJ du 19/02/19
On a trouvé que l'annonce, hier, de la programmation de Fat White Family pour le jeudi 30 mai était plutôt une bonne occasion de faire un bilan d'à peu près mi-parcours sur l'affiche du This Is Not A Love Song, alors que deux noms sont annoncés chaque jour depuis le 1er février.
C'est d'ailleurs un rythme qui, à nos yeux, convient parfaitement à ce festival qui reste scrupuleusement en retrait des parties de qui c'est qu'a la plus grosse (tête d'affiche), préférant se concentrer sur les meilleurs des meilleurs des outsiders. C'est donc un petit parcours ma foi fort agréable que l'on nous invite à suivre : pas de grosse communication trop copieuse où l'on s'arrête de lire à la troisième ligne, mais une ration quotidienne raisonnable, qui nous permet de jeter une oreille sur absolument tout sans contrainte aucune ; et également, de constater que cette année encore, on devrait pouvoir se manger quelques unes de ces bonnes grosses claques qu'on aime tant.
Outre Fat White Family, donc, que l'on connaît tous depuis un bon moment sans que ne puisse s'émousser cette attraction néfaste et pernicieuse que le groupe exerce sur nous, pervertissant nos enfants sans vergogne, quelques noms nous font déjà frétiller comme de petits poisssons, qu'ils nous soient familiers ou une découverte totale. Parmi les annonces du mois, c'est le cas, notamment, de celui de Ron Gallo, un sacré déglingo (c'est pour la rime), des expérimentés Shellac, des dandys-nouveaux de Fontaines DC (soit les types de Shame, déjà programmés, deviennent leurs meilleurs potes, soit ça finit en baston de saloon dans les loges), ou de la fort remuante Caroline Rose, promesse d'un show énergique et ultra-positif.
On relève encore la présence des très froids Rendez-Vous, ou d'un quatuor coréen, DTSQ (les programmateurs du TINALS, véritables petits globe-trotters, nous ont habitués à la mise en valeur de projets excitants nés dans les terres asiatiques) balançant un son garage et corrosif plutôt bien gaulé. Dans un autre registre, The Nude Party propose des rythmiques à l'ancienne au fort pouvoir fédérateur (ils ont régulièrement ouvert pour Arctic Monkeys mais ça va, ça a l'air mieux), et Jim Younger's Spirit, le genre de rock psyché accueillant qui vous prend chaleureusement dans ses bras. On notera également quelques incursions rap qui peuvent se révéler intéressantes, comme l'asphyxiant Scarlxrd, ou Jpegmafia. Quelques choix un peu étranges aussi, qui permettront aux rock-critics du coin de cracher tout leur venin (très important de les canaliser en envoyant des artistes au casse-pipe, comme ça, pour faire diversion) : Dam Funk, entre autres, qui devrait néanmoins plaire aux aficionados de la bande son des pornos des années 80.
Programmation à retrouver sur la page facebook du festival.
25/12/18
Les premiers noms des groupes composant l'affiche du festival nîmois This Is Not A Love Song n'étaient pas censés être dévoilés si tôt ; il faut croire que le poids d'une confidence ainsi enthousiasmante était trop lourd à porter pour les acquéreurs des blind pass, qui devaient profiter de l'information cinq jours avant tout le monde. On ne peut plus faire confiance à personne.
Neuf des artistes qui se produiront lors de l'édition 2019 de l'événement indé le plus excitant du sud-est de la France ont donc été dévoilés par mail aux acheteurs aveugles, qui se sont alors empressés de ne pas se montrer capables de garder un secret. C'est que les bases édifiées ici par les programmateurs sont précisément le genre de choses dont on veut parler : cette septième année s'annonce, comme si c'était possible, plus flamboyante encore que les précédentes, avec la présence des musiciens dont les efforts discographiques ont pris toute la place en 2018, Courtney Barnett (même si son dernier album fait débat par chez nous) et surtout, Shame, le dores et déjà très gros coup de la prog.
Le TINALS prouve au passage qu'il a souvent misé sur le bon canasson, réinvitant ainsi des artistes déjà passés par Nîmes avant que le succès qu'ils connaissent aujourd'hui ne les porte vers les sommets des tops 5 albums 2018 des rédactions rock (dont le nôtre, d'ailleurs). On note aussi la présence de Prettiest Eyes, groupe du label Castle Face Records qui avait été annoncé l'an dernier avant que le trio ne soit contraint d'annuler sa tournée européenne, et donc son passage au TINALS. C'est donc l'affirmation d'une forte personnalité, cohérente en même temps que puissamment influente que l'on peut lire entre les lignes de cette annonce impromptue - que l'on trouve tout de même confirmée sur le site officiel, sur la page d'achat des billets.
Crédits photo : capture d'écran à l'arrache sur le site du TINALS