La troisième édition du Transfer se tiendra du 7 au 9 mars. Avec une affiche d’un goût très sûr, le festival lyonnais confirme le bon sens des programmateurs, que l’on avait décelé l’an dernier lorsque ceux-ci avaient convié, au Transbordeur, les King Gizzard and the Lizard Wizard, et le Villejuif Underground, mais aussi leur évident assujettissement à un sale gros spleen prenant des formes plus ou moins violentes, de l’apathie (Trisomie 21) à la déchirure spasmodique (HMLTD).
Ça ne sera pas plus gai en 2019. Si l’on excepte les gars de Temples, plutôt solaires quand ils sont dans un bon jour, et Johnny Mafia, les types les plus cools de Sens même quand ils en sont dans un mauvais, on passera nos soirées de fin d’hiver en compagnie de gens plutôt tristes, voire franchement austères, mais pas moins passionnants pour autant : on ne rigolera pas avec le post-punk psychédélique de Toy, pas plus qu’avec les expérimentations de Beak>, qui reste sur la sortie de l’excellent >>> l’an dernier, d'une grande beauté tragique. Pas rigolos non plus les Lebanon Hanover, comme le duo moyennement chaleureux She Past Away, le SEUL groupe de post-punk turc, selon nos sources. On note également, avec excitation, le retour de Drahla, groupe britannique qui avait dû annuler sa venue, l’an dernier, suite aux tempêtes de neige londoniennes. Une programmation, donc, dotée d’une véritable personnalité, présentant un point de vue froidement enthousiasmant sur un certain pan de la scène rock actuelle, dans ses tentations électronisantes.
Trinité oblige, c’est la troisième édition, le Transfer est donc augmenté d’un troisième jour : le jeudi 7 mars, c’est depuis l’Epicerie Moderne que Jacco Gardner et Le Comte ouvriront cette grande fête triste, qui se poursuivra les deux jours suivants dans la très agréable salle du Transbordeur.
Programmation complète :