Hippo Campus live à  La Maroquinerie (28/02)

Les Américains de Hippo Campus nous ont fait la démonstration de toute l'étendue de leur talent sur la scène de la maroquinerie, commençant a s'assurer une fan base certaine sur le vieux continent. Même si selon le vendeur de goodies du fond de la salle, ils remplissent des salles beaucoup plus imposantes au Royaume-Uni, une date a La Maroquinerie est toujours une bonne porte ouverte sur le public parigo. Avons-nous été convaincus ? 

C’est dans l’intimité de La Maroquinerie que nous partageons notre soirée du 28 Février avec une joyeuse ribambelle d’amateurs de musique. Une première étape au bar pour se mettre dans le bain, nous poussons les portes de la salle principale, prêts à glisser doucement dans l’ambiance d’une salle de concert de rock. A notre grand étonnement, le parterre est plutôt clairsemé, l’audience désertant les pogos et la transe de la fosse pour prendre de la hauteur. C’est assez calme dans la salle malgré une première partie crachant pas mal de décibels convenus, orchestrés par un groupe mené par Lauren Hibberd (également le nom du groupe). De la musique simple pour des gens simples parce qu’on est trop cons (vous l’avez la référence le public rock ?) ? Non, de la musique simple, limite naïve adolescente peut-être, mais portée par des bons sentiments et de l’envie à l’image de son titre "Call Shotgun". Si le public n’est pas très démonstratif durant les chansons, il n’hésite quand même pas à nourrir les applaudissements en fin de représentation, poussant la chanteuse à nous inviter à passer par le stand à goodies pour acheter des choses gratuites et moins gratuites. Culoté mais non dénudé de tout humour, le public approuve. 

Le retour de la lumière lors du changement de matos nous permet de mieux analyser le public présent à La Maroquinerie ce soir là. Force est de constater que la gente féminine est bien représentée. Proposant une pop-indie-rock-pop sympathique et créative (deux fois pop parce que c’est quand même très pop pour certains morceaux), les principaux protagonistes arborent aussi un physique qui ne doit pas en laisser plus d’une de marbre. Du timide et élancé chanteur à la mâchoire carrée aux faux airs de Jim Carrey (Jake Luppen) au chevelu et beaucoup moins élancé guitariste (Nathan Stockler) en passant par le très souriant trompettiste (DeCarlo Jackson), il y en a pour tous les goûts.

Le quintet a la très bonne idée de commencer par le récent hit ‘’Bambi’’ pour lancer les compteurs décibels du public et gagner haut la main à l’applaudimètre. Un peu plus électro que les déjà nombreux hits du groupe, le morceau fait mouche. Enchaîner par un autre hit comme ‘’Way it goes’’ paraît comme une évidence pour définitivement convaincre. Une majeure partie de l’audience connait les paroles et danse plus en 5 minutes qu’en 40 minutes de première partie, on a affaire à des pros. Dès le début, le trompettiste se démarque par un sourire communicatif, dansant plus en retrait du groupe mais déjà pris comme chouchou du public qui l’applaudi chaleureusement à chaque intervention. L’ajout de cette trompette comme membre à part entière depuis 2017 ajoute une dimension supplémentaire aux morceaux du groupe, permettant de se démarquer d’un univers pop déjà bien saturé. Mention spéciale aux versions lives des morceaux qui sonnent plus ronds et travaillés avec l’insertion de petites touches de cuivres ou carrément de solos de guitare remplacés par le talent de DeCarlo.

Après trois ou quatre chansons, nous nous étonnons du peu de contact entre les artistes et le public. Au diable les traditionnels ‘’Bonsoiw Pawis’’ ou ‘’Thank you Paris, I love the tour eiffel’’ ? Doutent-ils du niveau d’anglais du peuple parisien ? Parlent-ils seulement anglais ? Pourquoi ne répondent-ils pas quand nous crions ‘’I love you’’ ? Heureusement, le guitariste, qui apparait un peu plus comme un leader que le chanteur pour une fois, nous demande comment nous allons et, convaincu par le brouhaha approbateur émanant de la foule, relance le concert sur un autre hit ‘’Doubt’’. Le morceau au refrain plus mélancolique, déçoit un peu en live, ne déclenchant pas les mêmes émotions que sur la version studio ; le format live rend tout un peu plus brut. 

Le groupe enchaîne ensuite les morceaux avec aisance, passant sans problème de l’électronique de Bambi, à la pop de Landmark en allant même jusqu’à piocher dans les sons un peu plus rock de l'époque de South. S’il est toujours plaisant de réentendre ‘’Buttercup’’ ou même ‘’Simple season’’, sons qui font penser à un départ en colonie de vacances, le public est décidément connaisseur car beaucoup plus démonstratifs à l’écoute de ‘’South’’ mais surtout de ‘’Violet’’, véritable hymne et lance de fer initial du groupe qui est, à nos yeux, la chanson la plus intéressante développée par le quintet à ce jour. Un riff original et accrocheur, des cassures dans le tempo et une fin de morceau qui permet de faire grimper les décibels, cocktail savoureux et généralement utilisé pour clôturer les concerts. 

Clôturer est un mot toujours redouté par les amateurs d’expériences live, surtout quand c’est pour aller voir un groupe de qualité. Heureusement et comme le veut la coutume, il existe ce merveilleux concept de « encore », qui fait croire au public que si il applaudit à s’en arracher les phalanges et qu’il supplie les artistes de venir jouer encore un petit peu, juste le temps de 4 ou 5 morceaux, ceux-ci reviendront jouer. Si ce concept a probablement une part de vérité à l’origine, il est maintenant plutôt convenu que le groupe réserve quelques hits de derrière les fagots pour pouvoir les jouer durant l’ « encore » et satisfaire un public qui était inquiet de ne pas pour voir crier ‘’hiiiiii, c’est notre chansooooon’’. Et bien il faut croire que les amis d’Hippo Campus étaient pressés. Une chanson jouée vite fait bien fait et hop, de retour dans la loge, les lumières se rallument et tout le monde s’en va reprendre le cours de sa vie. C’est donc un rien sur notre faim que nous nous dirigeons vers la sortie, croisant au passage un service de 5 assiettes de riz-poulet-légumes, volant tout droit vers les backstages. Coïncidence ? Je ne pense pas. 

Crédit photos : Florentine Pautet 



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