O.R.k – Ramagehead

Déjà remarqué pour leurs deux précédents opus, O.R.k est de retour avec Ramagehead, un album qui se veut plus accessible et mélodique. Et le line-up vaut le coup d’œil. Pat Mastelotto de King Crimson, Colin Edwin de Porcupine Tree,  Carmelo Pipitone et LEF, deux artistes italiens de renom. Et le programme est tout autant alléchant avec un rock progressif plutôt obscur chargé d’émotions, ainsi qu'un invité de marque : un certain Serj Tankian.

Ce qui fait véritablement la force de Ramagehead, c’est d’être directement envoûté par une musique très sombre qui nous plonge dans l’incompréhension de notre monde à travers des sonorités très dissonantes et pleine d’émotions. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la pochette a été réalisée par Adam Jones, le guitariste de Tool. Cette musique obscure qui s’offre à nos oreilles est sublimée de morceau en morceau par la voix brute et sans concession de LEF, qui se superpose de manière délicieuse sur des mélodies de guitares à la fois électriques et acoustiques.

On ne pourrait pas parler de cet album sans évoquer d’abord le morceau "Black Blooms" avec le guest Serj Tankian au chant. Un titre vraiment progressif qui représente à lui tout seul l’album. Sur ce dernier, on retrouve une musique qui va crescendo en commençant sur de douces notes de piano, qui laissent place à des arpèges de guitare acoustique pour finir sur des accords dissonants et très heavy de guitare électrique. Ajoutez à cela le chant envoûtant et très ténébreux du chanteur de System Of A Down avec des chœurs, et vous obtenez une petite pépite d’émotions, qui oscille entre somptuosité, chagrin et désespoir. 

Le reste de l’album vaut également le détour. Les musiciens savent en effet nous faire plaisir avec des morceaux plutôt catchy, mais qui savent rester sombres et intriguants avec l’entrainant  "Kneel to nothing" ou avec "Strangled Words" et ses délicieux riffs de guitares dissonants.

Mais O.R.k sait également nous produire avec brio des chansons très intimes et personnelles comme avec "Signals Erased" et sa douce mélodie qui contraste avec ses harmoniques naturelles apportant force et intensité à la composition. Citons aussi dans la même veine "Beyond Sight" et "Time Corroded" qui nous transportent dans le monde très sombre d’O.R.k de la plus belle des manières et qui ne sont pas sans rappeler certaines compositions de Porcupine Tree. On pourra néanmoins reprocher à ce genre de titres mélangeant ballades en arpèges et riffs dissonants d’être quelques peu répétitif et de manquer d’un petit quelque chose. On reste en effet parfois un peu sur notre faim lorsque les morceaux se terminent. 

Mais c’est tout de même bien avec un titre des plus intenses et plutôt surprenant qu'O.R.k conclut son album. Avec "Some Other Rainbow (Pt. two)" et ses arrangements de violons, les rockeurs progressifs d’O.R.k parviennent à nous coller une dernière claque des plus épiques et de la manière la plus magistrale qui soit. 

Ork, picture, band

Si cet album a été composé à la fois en Italie, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis du fait de la distance qui sépare les musiciens, il n’en demeure pas moins très efficace. O.R.k parvient véritablement à imposer son identité musicale, et à communiquer des émotions à travers une musique intense, somptueuse et sombre, ainsi que des arrangements très soignés et travaillés. En moins de 40 minutes, et après l’écoute de cet album vraiment accessible, on ne peut qu’en redemander ! 

Tracklist:

1 - Kneel to Nothing
2 - Signals Erased
3 - Beyond Sight
4 - Black Blooms (feat. Serj Tankian)
5 - Time Corroded
6 - Down the Road
7 - Some Other Rainbow (Part 1)
8 - Strangled Words
9 - Some Other Rainbow (Part 2)

Sorti le 22 février 2019 chez Kscope

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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