Avec l'Express EP, découvrez cinq EP de jeunes groupes émergents (ou non) qui nous ont séduits ce mois-ci .
Pour cette septième édition, vous pourrez découvrir Dukes Of Paris, Cosmopaark, tRuckks, Normcore et Red Sparks
Dukes Of Paris - Dance
Sortie le 26 avril
Tout est dans le titre : Dance. Popy (No One Is Innocent) et Brice, respectivement à la guitare, voix, machine et à la batterie et au chant, nous font secouer le boule avec une Electro rock bondissante et un peu sale, qui sent bon le club interlope en fin de soirée, bourré de pulsions sexuelles. La "Dance", "c'est toxique et j'adore" chante-t-il dans un français de rigueur. Et ce n'est pas qu'electro rock, c'est aussi méga costaud ("Dark Monsters") avec toujours un groove lancinant ("Vedette américaine"). En club electro ou dans une fosse de concert, le public à mi-chemin entre pogo et danse sous hypnose aura le choix avec ce court EP de 4 titres qui en dit tout de même long sur le duo.
L'EP a été réalisé par Jérôme Litré-Froment et c'est comme une évidence vu son background : No One, Lilly Wood & The Pricks, Woodkid. Un son clinquant mais non dénué de grain destiné aux fous de la nuit qui pourront se prendre pour des "Vedettes américaines" "comme au cinéma". Si "Dance" a été justement choisi comme single, "Fashion Dick", le seul titre en anglais, pourrait aussi trouver un large écho, il en a toutes les qualités, à commencer par le riff de Popy à la gratte et les nappes electro qui arrivent ensuite sur les ponts pour booster un titre répétitif et obsédant, tout en saveur. Vous pourrez danser avec eux le 25 avril au Bus Palladium à Paris.
tRuckks - Autophage
Sortie le 15 février
Le gros son du mois, le truc le plus vénère de l'année, c'est avec tRuckks et son noise rock. Autophage pourra faire autant de ravage que le Déprime Hostile de Pogo Car Crash Control. A eux les festivals extrêmes (alors qu'ils ont déjà fait les Inouïs à Bourges et les Eurocks en régionaux de l'étape). Ici, on ne recherche pas les envolées lyriques ou les mélodies mignonnes qu'on se souvient en se réveillant. Pas la peine. tRuckks tient éveillé ! Le groupe "Matraque La Mort", c'est dire! Et pourtant, ça joue parfaitement dans un mur de son maîtrisé (écoutez donc les ponts de "Franck").
Les textes sont gueulés en français, et gravement. De toutes façons, pour prendre le dessus sur les instrus, le chanteur se doit de prendre le dessus dans cette bagarre rangée dans la veine de Lysistrata en plus furibards. Et les petits gars de Vesoul n'ont même pas 20 piges ! La solidité rythmique est là, le déchaînement des grattes nous déglingue la tête, c'est nerveux à souhait. Les développements sont énormes comme sur la dernière partie instrumentale du long "Autophage". Et lorsque le groupe nous laisse un répit d'une minute entre deux titres, c'est pour nous lâcher un "Trouble" larsen passant sans cesse de gauche à droite. On appréciera le plus énergique "Cadeaux" complétement Punk hardcore et l'intro en douceur de "Meurtre" avant la furie finale. Un groupe explosif.
Cosmopaark - Sunflower
Sortie le 21 mars
Trio bordelais de shoegaze, Cosmopaark vient de sortir son Sunflower, au titre bien évocateur de leur musique tournée vers le soleil. Clément à la guitare et au chant, Jonathan à la basse et au chant et Baptiste à la batterie proposent 5 titres aux auditeurs, avec une production vapeureuse sinon chaleureuse. Surtout cette production est aérienne, largement marquée par la reverb' faisant perdre en précision à l'ensemble mais emballant l'auditeur dans un écho gracieux. Et pour un tout jeune groupe, cet EP de présentation donne déjà l'envie d'entendre leur son au live où il pourra mieux se développer.
Sunflower débute par le titre fort, "Drive", enjoué en diable. La force demeure pour le "Trip To The Moon" d'une intense densité. Le trio aime les long ponts-refrains instrumentaux développés un max ("Mr. Big BigYellowSun"). L'enregistrement live (si nos oreilles ne nous trompent pas...) ne facilite pas la travail des musiciens pour se détacher chacun dans le mix, mais l'on comprend le propos et apprécie l'homogénéité de ce radieux Sunflower. Cosmopaark apparaît dans notre Express EP car il nous semble prometteur. Le trio est encore très jeune et, on le sent, ne dispose pas encore des moyens techniques pour produire le son qu'il souhaiterait, mais l'envie et les compos intéressantes sont bien présents. On les attend au tournant et déjà en concert.
Normcore - Six Pack
Sortie le 19 avril
par Aude D
Troisième EP pour les Franciliens de Montreuil, ce Six Pack (probablement plus inspiré de leur goût pour la bière que pour les abdos, si l’on en croit leur bio) creuse le sillon d’un rock garage sale et énervé entamé il y a quelques années.
L’énergie est toujours là, les grosses guitares saturées de Xavier et FX – qui se partagent également le chant – rugissent à pleine puissance, et ça fait plaisir à entendre. Le son est délibérément « sale » pour coller à l’identité lo-fi, c’en est d’ailleurs presque caricatural, mais au moins le groupe assume-t-il ses partis pris. Et il ne fait pas non plus dans la surenchère : alors qu’on pourrait attendre d’un groupe qui se réclame du slacker rock qu’il multiplie les titres pied au plancher, Normcore n’en fait pas un impératif. Si « Buddy Bud » et « One Track Mind » sont effectivement des titres agités parfaits pour pogoter, les autres titres sont plutôt lents, ce qui n’empêche pas de sortir les guitares.
Au final, le groupe allie un son gras et volontairement à l’arrache à un véritable sens des mélodies et à des voix plutôt pop. Si Normcore ne révolutionne pas le Rock avec Six Pack, il propose une musique rentre-dedans et joyeuse qui devrait plaire aux amateurs de gros son et de mélodies légères.
Red Sparks - EP
Sortie le 22 avril
Par Aude D
C’est un EP très court que sortent ce mois-ci les Dijonnais de Red Sparks, puisque Supernova comporte tout juste trois titres, pour une durée d’un quart d’heure. Après un premier album complet, U.F.O., sorti début 2018, le groupe n’a pas voulu attendre d’avoir dix titres pour refaire parler de lui. En trois titres, il offre un rock tantôt planant, tantôt électrique. L’EP commence par une introduction onirique, « Enter the Void », où la guitare peu saturée s’éveille doucement, avant de basculer sur le premier titre proprement dit, « Solar Waves ». Le morceau évoque vaguement les titres les plus planants des premiers albums de Biffy Clyro, et la lenteur hypnotique du titre est mise en valeur par une guitare peu saturée et omniprésente et une basse très mise en avant.
« Nebula » commence aussi de façon lente, allant chercher dans l’indie rock des années 2000, avant de rapidement s’énerver, toutes guitares dehors. Le dernier titre, « Supernova », emprunte le même schéma pour un résultat entêtant. Citant aussi bien les Foo Fighters que Last Train ou God Is An Astronaut, le groupe est en tous cas influencé depuis son lancement par l’espace et l'astronomie dans ses titres et ses paroles. L’EP semble plus maîtrisé techniquement que le premier opus, pour lequel Red Sparks citait aussi bien Green Day que les Arctic Monkeys et les Red Hot comme références. Ici, le Rock atmosphérique mais énervé prédomine. Un groupe à suivre, et à soutenir dans tous les sens du terme, puisque le groupe est en plein financement participatif pour pouvoir sortir cet EP, normalement prévu pour le 22 avril.
Vidéo issue de l'album précédent :