Mine de rien, l’ami Slash est un bourreau de travail. Ainsi, parallèlement aux juteuses tournées des stades suite à la reformation de Guns n’ Roses, la composition d’un nouvel album et des concerts ici et là, il n’en oublie pas de se concentrer sur sa carrière solo. En effet, la promotion de son dernier album Living The Dream sorti l’année dernière sous la houlette Slash Feat. Myles Kennedy & The Conspirators est au cœur de ses priorités du moment, puisqu'il est actuellement en pleine tournée mondiale. Le public français est déjà aux avant-postes pour voir la légende...
Toulouse. Dimanche 10 mars. C’est la fin des vacances scolaire de février pour les enfants et nos chers petits bambins font sérieusement la moue à l’idée de se retrouver de nouveau en classe dans quelques heures. Eh oui ! Il va falloir se (re)coucher tôt, car demain c’est l’école… Mais les adultes aux cheveux longs (ou plus trop de cheveux, voire carrément pas) eux, sont bien loin des états d’âmes de nos petites têtes blondes. En effet, c’est ce soir que la ville rose accueille en son sein l’immense guitariste chapeauté de Guns n’ Roses ! Autant dire que la marmaille est vite allée au lit pendant que pas loin de 6000 fans se pressaient devant les portes du Zénith, prêts à en découdre avec le patron.
BISHOP GUNN
Mais pour l’heure ce sont les Américains de Bishop Gunn qui ont la lourde charge de lancer les hostilités. Il est encore tôt, le Zénith n’est pas encore complet et l’exercice de la première partie n’est pas toujours choses aisée (surtout quand on ouvre pour un groupe du calibre de Slash Feat. Myles Kennedy & The Conspirators) mais ça, les natifs de Natchez dans le Mississipi n’en ont cure et comptent bien profiter à fond des 30 minutes de leur set pour faire monter la pression ! Évoluant dans une musique rock bluesy aux accents très actuels, le groupe mené par Travis McCready va vite s’attirer la sympathie du public Toulousain au détour de compositions plutôt intéressantes et d’une sacrée présence scénique.
Malgré quelques petits problèmes techniques en tout début de set (le guitariste Drew Smithers casse une corde en plein milieu d’un morceau), Bishop Gunn a gratifié le Zénith d’un quasi sans faute. Les bougres auront bien réussi leur coup : la soirée est belle et bien lancée ! À ce titre, il est à noter le chanteur Myles Kennedy qui ne manquera pas de saluer la prestation des p’tits gars du Mississipi dès l’entrée en scène de Slash Feat. Myles Kennedy & The Conspirators. Voilà qui prouve bien que Bishop Gunn est un groupe à surveiller de près…
SLASH Feat. MYLES KENNEDY & THE CONSPIRATORS
Après un rapide changement de plateau d’une petite vingtaine de minutes, c’est au tour du mythique gratteux et de sa bande de fouler les planches du Zénith. Slash l’avait dit, Slash l’avait redit, Slash l’avait martelé : cette tournée serait axée sur ses quatre albums solo et non pas sur un revival des morceaux de Guns n’ Roses comme cela avait été le cas il y a quelques années. Place donc aux compositions plus personnelles sous les applaudissements fournis d’un public déjà tout acquis à la cause du groupe et ce, dès les premières mesure de l’opener "Call of The Wild", issu de Living The Dream.
Comme on pouvait légitimement s’y attendre, on a affaire à un groupe d’une remarquable précision qui sait bien mener son set en enchaînant d’entrée de jeu des titres comme "Halo", "Standing in The Sun" et "Ghost". Bim ! Malgré son âge (et ses excès), Slash est bien en forme et il le prouve encore une fois sur scène ! De son côté, le chanteur Myles Kennedy (Alter Bridge) est lui aussi bien fringuant derrière le micro ("Back From Cali", "My Antidote"). Ça fait maintenant plus de 10 ans que le duo travaille ensemble et force est de constater que l’alchimie entre les deux hommes est tout bonnement parfaite ("Shadow Life", "The One You Loved is Gone").
Derrière, la machine des Conspirators tourne aussi à plein régime avec une section rythmique en acier trempé, composée du bassiste Todd Kerns, du guitariste Frank Sidoris et du batteur Brent Fitz. Autant dire que ces musiciens-là sont loin d’être des manchots et qu’ils servent à merveilles les compositions portés par Slash et Myles Kennedy ("Serve You Right", "Boulevard Of Broken Heart"). Pour autant, ils ne seront pas relégués aux oubliettes dans ce set puisque Kerns s’emparera du chant lead sur "We’re All Gonna Die" et "Doctor Alibi", le temps que le sieur Kennedy souffle un peu. Le bassiste est plutôt bon dans son rôle de vocaliste et il faut bien avouer que ce petit changement vocal donne pas mal de peps à l’ensemble !
Lorsque Slash endosse sa guitare double manche pour le superbe "Wicked Stone", l’audience toulousaine sait que le solo qui va suivre sera exceptionnel. Et ce sera bien le cas ! Le long solo (d’une bonne dizaine de minutes) va mettre tout le monde d’accord. Alternant passages empreints de feeling et d’autres plus techniques, le guitariste fait montre de son immense talent (qui en doutait encore ?) et prouve qu’il est bien l’un des meilleurs de sa génération. Plus de dix minutes de bonheur qui ravira les musiciens en herbe et même les néophytes… un tour de force !
Loin de se reposer sur une monotonie ronronnante Slash Feat. Myles Kennedy & The Conspirators a volontairement mis l’accent sur un show aux ambiances variées afin de rassasier les fans. De ce fait, le groupe passera à la vitesse supérieure en cette seconde partie de set en envoyant notamment les costauds "Mind Your Manners", "Driving Rain" et "By The Sword". La machine est bien huilée et ça se sent. Puis, quand résonnent les premières notes de "Nightrain", le seul titre de ce soir issu de la discographie de Guns n’ Roses, une immense clameur se fait entendre dans le Zénith ! La fosse s’enflamme et l’audience chante comme un seul homme avec Myles Kennedy, voilà qui fait hérisser le poil de plaisir ! Les fans sont en parfaite communion avec les musiciens et ça se ressent aussi sur scène, là où le groupe est tout sourire...
Après l’excellente doublette "Starlight" / "You’re a Lie" et des petits soli de tous les musiciens pour saluer le public et annoncer la fin du concert, Slash et ses comparses vont partir sur un coup d’éclat au travers d’un puissant "World on Fire" qui récoltera une belle salve d’applaudissements. On sent que ce set d’un peu plus de deux heures est sur le point de se terminer et que le rappel va être intense… Et pour cause ! Slash Feat. Myles Kennedy & The Conspirators nous offrira un rappel plutôt sympa avec une petite cerise sur le gâteau au travers du morceau "Slow Grind" joué pour la première fois en live et ce, avant de terminer sur l’excellent "Anastasia" qui finira de mettre le Zénith de Toulouse à genoux… Quelle claque ! Quelle fessée, mes aïeux !
Au final, même si la qualité acoustique du Zénith n’a pas toujours rendu honneur aux compositions et à la prestation de Slash et de ses comparses, il faut bien avouer que le concert de ce soir a récolté tous les suffrages d’un public chauffé à blanc. En effet, le groupe a su ficeler un show aux petits oignons et mettre en avant les compositions solo de Slash avec un Miles Kennedy (toujours aussi) impeccable pendant environ deux heures. On a pu vérifier encore une fois que ce tandem-là fonctionne à merveille et que les morceaux du gratteux prennent toute leur réelle dimension en live ! Bien sûr, les fans de la première heure auraient aimé avoir une setlist qui laissait la part belle aux morceaux de Guns n’ Roses, mais ça se sera peut-être pour une prochaine fois… dans le cadre d’une tournée avec Axl et Duff pour promouvoir un nouveau méfait ?
Setlist
Call of The Wild
Halo
Standing in The Sun
Ghost
Back From Cali
My Antidote
Serve You Right
Boulevard Of Broken Heart
Shadow Life
We’re All Gonna Die
Doctor Alibi
The One You Loved is Gone
Wicked Stone
Mind Your Manners
Driving Rain
By The Sword
Nightrain
Starlight
You’re a Lie
World On Fire
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Slow Grind
Anastasia
Photos : Vincent BN. Toute reproduction interdite.
