En ce 5 avril, nous célébrons les 25 ans de la mort de Kurt Cobain, et pour ce faire, quoi de mieux qu’un groupe de rock aux influences grunge? Le quatuor américain Badflower étaient en effet de passage à Paris pour la première fois, afin de défendre les titres de son premier album Ok I’m Sick, sorti en février dernier. Et, avec un single streamé plus de 12 millions de fois sur Spotify et avec autant de vues sur YouTube, on s’attendait à du lourd. Nous n’avons pas été déçus.
La soirée commence un peu en retard, devant une salle pas tout à fait remplie, malgré certains fans présents plus d’une heure avant devant la scène. Ce sont donc les anglais de Broken Hands qui ouvrent les festivités, et ça commence fort. Les 5 musiciens (qui ont tous la même coiffure, cheveux bien lisses et longs) font leur entrée avec un titre très très rock US, ça fuzz à fond et les guitares s’enflamment très vite. Avec un seul album au compteur (par le producteur de Royal Blood), il est vrai que les chansons se ressemblent un peu, mais les originaires de Canterbury font leur boulot.
La bonne ambiance est présente, notamment grâce à un leader plutôt survolté ce soir, allant d’un bout à l’autre de la scène avec entrain. Le public reste attentif, mais un peu timide. Les morceaux de Broken Hands sonnent impeccablement bien en live, et on a le droit à du rock garage bien gras, à l’image de «Meteor» et de son refrain entêtant. Les mélodies sont simples, mais diablement efficace, grâce à une interprétation plus que réussie, mélangeant parties calmes et parties instrumentales très électriques.
En à peine une demie heure, Broken Hands ont quand même convaincu la plupart de son audience, et nul doutes que nous les retrouveront sur les routes des festivals français / britanniques très bientôt si leurs prochains projets sont aussi bons, voire meilleurs que ce qu’on a pu entendre ce soir. Une bonne découverte, qui nous donne encore plus l’eau à la bouche pour voir la tête d’affiche dans un quart d’heure.
A un peu plus de 20h45, les Californiens rentrent timidement sur scène, dans la pénombre, mais ne sont pas moins acclamés. Après un petit «Hello Paris», ils commencent avec la piste d’intro du dernier album «x ANA x». S’ensuit une série de morceaux plus rythmés et endiablés les uns que les autres, sans temps mort. L’âme du set est si rock n’ roll que le rock romantique de Badflower fait mouche.
A coups de guitares saturées et d’envolées lyriques, le groupe construit sa setlist de manière explosive, on a du mal à croire que Badflower sont nouveaux sur le marché. Les tubes «Ghost» et «Promise Me» gagnent tout de même à l’applaudimètre, avec un public très dynamique, qui hurle les paroles à pleins poumons. Josh Katz, leader du groupe, saute d’un côté à l’autre de la scène, sans jamais s’épuiser. Même pas lorsqu’il s’agit d’entamer les paroles de la très touchante «Heroin».
Au bout de 45 minutes, Badflower s’éclipsent, avant de revenir (ils se font désirer) en trombes. Josh commence en solo, avant d’être rejoint par ses compères, visiblement très attendus, à en entendre les cris de joie des fans. Pour clôturer la soirée, le public parisien a le droit à deux chansons inédites en live, et à un solo de batterie titanesque.
Il est déjà l’heure de se quitter, et Josh Katz n’hésite pas à se jeter dans la foule, guitare à la main, avant de terminer le set sur les chapeaux de roues. Après un concert comme celui là, on ne peut ressortir que ravi et époustouflé par le talent de ces jeunes américains. Badflower, c’est le groupe de rock alternatif moderne qui jouera et se produira dans les plus grands festivals dans quelques années. Retenez bien ce nom.
Crédits photos : Florentine Pautet