“Paris Texas” de Wim Wenders fait partie de vos films cultes, vos oreilles apprécient le son magique des sixties, vous n’avez rien contre des lyrics intelligents et qui pour autant, “sonnent” so good ? “Written in the west” de Phil Pace et ses comparses de Spike, est définitivement taillé sur mesure pour vous ! Enfant sage des Sixties, le Franco-britannique creuse depuis plusieurs années un sillon discret mais durable, empreint d’humilité et d’amour pour l’autre. “Sheila” le premier extrait de ce nouvel album de Phil Pace a apporté récemment un brin de soleil sur notre radio rock, il ne tient qu’à vous que ça brille aussi dans vos oreilles !
Si vous avez suivi notre conseil et écouter l’excellent tribute marseillais aux Kinks concocté par les disques Tchoc, Phil Pace n’est pas un inconnu pour vous. Sa cover de “Victoria” avait de son propre aveu un p’tit air de Ramones, fleurant bon le garage… Pas forcément là où on l’attendait, d’ailleurs. Sa voix tantôt rocailleuse façon Leonard Cohen (“Misty water”, “Sheila”), tantôt British et acidulée (“Burden on my back”) se prête plus à une pop racée, millésimée sixties et matinée de folk. Même s’il ne dédaigne pas pousser le volume pour ne pas se laisser distancer côté gros son, par ses compères de Spike (“Desolation road”, “Preacher man blues”).
Le dernier opus de Phil Pace & Spike datait de 2016 ; une réédition de “Letters Memory” sorti initialement en 2011 (avec trois inédits, dont une belle cover acoustique de “Heroes” de Bowie). Ce quatrième album Written in the west doit une partie de son inspiration au recueil de photos de Wim Wenders, réalisé lors des repérages de son film. Une fascination commune pour cet Ouest américain et pour la désolation qui a remplacé le rêve. Pour les déchus anonymes qui y ont brisé leurs ailes d’ange et qui furent immortalisés par Richard Avedon dans un autre ouvrage photographique “In the American West”. Phil Pace assume des références iconographiques et sociales, qui ne sont pas uniquement américano-centrées. “Sister” évoque les réfugiés climatiques et victimes des catastrophes naturelles et “Misty Water” traite du problème du partage de l’eau dans le monde. "Sheila” est un hommage aux mineurs chiliens, restés deux mois dans les décombres d’une mine. Dans le clip éponyme, ce drame de l’enfermement a été transposé métaphoriquement dans l’espace et met en scène un spationaute, prisonnier lui aussi d’une autre immensité,
Pat Matteis, complice de la première heure et avec lequel Phil Pace co-signe les musiques, sait faire planer avec légèreté l’ombre d’un Dylan sur “Mary’s place” ou retrouver la mélancolie propre aux compositions des Kinks avec “Strange people” (comme un écho à leur "This strange effect" titre de 1965 ?). Sa guitare sature juste ce qu’il faut pour introduire avec brio “Preacher man blues”. Un blues rock puissant qui fait écho à un autre morceau du même tonneau de rye whisky, “Desolation road”. “Sad mondays” qui clôt l’album, surprend de prime abord. Par la prédominance des claviers, par ses influences un rien strabiques ; un oeil sur Pink Floyd, l’autre sur la pop new wave façon Depeche Mode. Pétri de références éclectiques Mister Pace, mais sachant les faire siennes avec simplicité et sincérité.
Sortie de l’album le 14 juin.
Suivez leur actu sur Facebook. Phil Pace & Spike seront en showcase les 28 et 29 juin à Montpellier, respectivement à Not your Fan audio et Cultura. Toujours en showcase, mais en acoustique le 5 juillet à Marseille chez Lollipop à 19h et le 11 juillet à Balades Sonores à Paris. Et ils seront en concert à la Maison hantée à Marseille le 5 juillet à 21h.