Les Stray Cats sont de retour ! 40 ans après leurs premiers concerts ! Après avoir fêté ça dignement lors de quatre shows US à guichets fermés à Las Vegas et au Pacific Amphitheatre de Costa Mesa en Californie, les trois Chats Errants nous livrent 26 ans après leur nouvel effort studio, douze compos originales sur un LP sobrement intitulé 40. Posons le vinyle gris du plus bel effet sur la platine et laissons-nous porter…
Dès l’entame de ce 40, avec "Cat Fight (Over A Dog Like Me)", les Chats de Gouttières semblent ne rien avoir perdu de leur verve d’il y a quatre décennies. La voix du "Setz" reste toujours top. Lee Rocker se balade sur le manche de sa contrebasse et Slim Jim Phantom cogne dur. Levée de doute immédiate ! Les Stray Cats sont toujours là.
Du Stray Cats à l’ancienne qui nous renvoie aux titres phares des années 80. Des titres comme ça, les Stray Cats sont encore capable d’en enregistrer comme ils l’ont fait en 2018 dans les studios Blackbird à Nashville. "Three Time’s A Charm" » aurait pu figurer au côté de "Runaway Boys" ou "Rumble In Brixton" sur le premier album de 81. La musique des Cats n’a pas pris une ride et le trio se montre au mieux de sa forme 40 ans après. Le rockabilly, ça conserve !
Les Stray Cats sont toujours aussi fans de la musique des pionniers du rock. Avec "Men Picking Mama" ou "I’ll Be Looking Out For You" on pense quelques instants que Chuck Berry n’est pas mort ! Les guitares sont acérées et la voix hargneuse donne un caractère urgent à la chose. On sent que le "Setz" y met du cœur. Et forcement, ça sonne ! Même si les riffs ne sont pas super nouveaux, ils ont toujours la même efficacité et le trio a encore la puissance de feu d’un croiseur. Les petits jeunes peuvent en prendre de la graine. "Rock It Off" malgré un tempo un peu plus lent n’empêche pas les Stray Cats de tirer leur épingle du jeu en instaurant des ambiances que les Cramps de Lux Interior et Poison Ivy auraient apprécié tout comme Jon Spencer en version Heavy Trash. Niveau jeu de guitare, Brian Setzer à toujours les clés pour faire "twanger" sa Gretsch comme pas deux. "
Après le culte à Eddy Cochran, le groupe évolue, gagne en maturité et explore de nouveaux territoires notamment avec quelques passages plus "surf" qui montrent un Brian Setzer plus proche de ses travaux avec son Big Band qu’avec les premiers Stray Cats.
"I Attract Trouble" a des aspects un peu plus pesants avec de riff plombés, des accords plaqués qui rentrent dans le crâne. On est plus dans une atmosphère boogie blues que dans le rockabily qui a fait la recette des Stray Cats. Le riff a des relents de surf guitar façon Dick Dale tout comme "Desperado" qui renvoie vers les thèmes surf les plus comme "Apache" des Shadows.
Les Stray Cats excellent en tout cas dans l’exercice du surf instrumental, ce "Desperado" n‘a vraiment rien a envier aux classiques du genre. Mention spéciale bien sûr à la guitare de Brian qui porte le morceau. Idem sur "Devil's Train" avec son riff façon "Peter Gunn Theme". On pense aussi aux travaux de Screaming Lord Sutch et de certains groupes garages qui écrivent des morceaux sur les monstres. Ce train du Diable pourrait faire fureur dans les compils rock qui sortiront pour Halloween.
"Cry Danger" avec son riff d’intro façon "Day Tripper" des Beatles est une chanson à l’atmosphère très travaillée. On l’imagine dans la bande originale d’un road movie torturé façon Tarantino. Les Chats de Gouttières savent aussi ralentir le tempo. "That’s Messed Up" est un morceau plus lent ou la voix du "Setz" et ses onomatopée fond merveille. L’esprit rock ‘n’ roll anime toujours le bonhomme. On attend de voir ce que ca va donner live et c’est pour bientôt puisque les Chats Sauvages nous font l’honneur d’une halte en France pour quelques dates.
Au final, ce nouveau Stray Cats ravira les fans du groupe quoi qu’il arrive mais pas seulement eux. Les Stray Cats de 2019 savent encore faire du Stray Cats de 1980 avec la même verve ! Mais ils ont aussi développé d’autres aspects avec un peu plus de sagesse. Le coté surf plus cool est aussi agréable bien que moins représentatif su style original. Petit bémol, la patte de Brian Setzer un peu trop présente sur un album des Stray Cats qui laisse une place un peu plus en recul à ses deux acolytes. Mais bon, c’est qui le Patron ?
Les dates françaises cet été :
29 JUIN : TILLOLOY / RETRO C TROP
06 JUILLET : TOURS / AMERICAN TOURS FESTIVAL
07JUILLET: BELFORT / LES EUROCKÉENNES
13 JUILLET : AIX LES BAINS / MUSILAC
Sorti le 24 mai 2019 via Surfdog Records (distribution Mascot Label Group/ Wagram Music).
