Retour aux affaires vers 13h30 aujourd'hui ! Après une nuit avec des étoiles plein les yeux, un phénomène certainement dû à une exposition trop longue aux vernis étincelants à paillettes des Gretsch Hot Rod vert et rose de Brian Setzer, il est temps de se reconcentrer sur l'acte II de ce festival Retro C Trop 2019 !
Pas de concert avant 15h. C’est le moment d'aller flâner dans les stands vintage du festival à la recherche de la perle rare en vinyle. Presque dommage d'ailleurs que ces stands ne soient pas mis plus en valeur comme l'ont été la journée précédente quelques vieilles bagnoles américaines exposées à l'entrée du festival.
Profiter de l'ambiance du festival le ventre vide ? Impossible. Retour donc chez le Burger Corse pour un bon paquet de festivalier. Le Burger au canard remporte les suffrages chez beaucoup de festivaliers et il sera alors l’heure, repus, de se présenter devant Popa Chubby. Autant vous dire que pour une digestion en douceur, c'est raté !
Le bonhomme va nous balancer pléthore de standards revisités à sa sauce. Son jeu de guitare est impeccable. Sa vieille Stratocaster est domptée par le toucher subtil et le feeling de ce grand gaillard qu'est Popa Chubby. Ses relectures de Hendrix fonctionnent à merveille. Son « Hey Joe » est "dantesque". Comme les Stray Cats, Popa paye un petit tribu à Dick Dale est c'est donc la deuxième version de "Miserlou" du festival. Plus brute que les Cats mais pleine de feeling. Puis Popa est soutenu par une section rythmique de feu !
Mention spéciale à ses digressions sur "Somewhere Over the Rainbow" où l'on aura droit un petit insert de "Lettre à Elise". Qui a dit que classique et blues rock ne faisaient pas bon ménage ? Un petit passage derrière les fûts pour Popa Chubby qui se paye un duo de batterie bien senti... Et maintenant ? (Que vais-je faaiiireuuh !!!) Allez, un petit Stones ? C'est parti pour "Sympathy For The Devil". Quoi de mieux pour communier avec le public que ces "woo hoo" ? Nous voilà donc bien lancés dans cet acte II qui est parti bien plus fort que la première journée.
Les Innocents arrivent sur scène... pour balancer ! Pas le temps avant, du coup, les Parisiens font leurs derniers réglages devant le public. Étonnant ! Cela ne les empêchera de recueillir les suffrages des festivaliers, bien au contraire ! Apparemment Jipé Nataf et Jean-Chri Urbain, les deux compositeurs, ont retrouvé leur complicité du début des années 80.
Les titres des années 90 sont plébiscités. "Un Monde Parfait", "Un Homme Extraordinaire", " Colore", "Fous A Lier"... Autant d'hymnes repris en cœur par le public de Tilloloy. Mais les nouvelles compos fonctionnent aussi à l'image de "Apache", premier single extrait du nouvel album 6 1/2. Une prestation rafraichissante donc pour ces gens qui comme les Stray Cats hier affichent plus de 40 ans de carrière au compteur.
Maintenant sur la scène, Chris White, le saxophoniste qui a éclairé les live de Dire Straits dans les années 80 revient faire revivre un peu de la magie du groupe de Marc Knopfler. Mais si les fans extrêmes des créateurs de Brothers In Arms se régalent de ses relectures aux fortes influences parfois jazz, le néophyte fans des gros hits aura plus de mal à s’y retrouver. Puis c’est vrai qu’utiliser le nom Dire Straits même en rajoutant Experience derrière lorsqu’on n’a jamais vraiment fait partie du groupe, c’est peut-être un peu gonflé ? Mais cela n’enlève rien au talent de Chris White. Les standards du groupe sont réarrangés pour laisser de la place au saxophone du patron, ce qui leur donne parfois une tournure jazz. Une ambiance résolument moins rock que les groupes précédents.
Pas grave, les UB 40 vont redonner un coup de boost à tout ça ! Les deux anciens UB40 Ali Campbell et Astro mènent la troupe ! Les notes reggae du combo envahissent la pelouse de Tilloloy et à l’heure du repas, c’est une espèce de magie qui opère. On n’écoute pas d’une oreille attentive mais on se laisse porter.
On connait ces airs tantôt empruntés à Jimmy Cliff, à Elvis, à McCartney. « Kingston Town » sera un des moments préférés du public ainsi que « Red Red Wine » ou tout le monde savoure un instant de quiétude en cette fin de dimanche après-midi un après la canicule de la veille, on commence à mettre sa petite laine.
A la fin du set, un crochet vers la petite scène où là, on lâche les fauves. Ca braille fort, ça fait circuler le sang dans les esgourdes ! Parfait avant d’aller entendre crier les Tears For Fears.
Grosse machine sur scène, des lights impressionnants, les Tears For Fears font le boulot. Et même si la fraicheur et la triste perspective du travail du lendemain ont eu raison des quelques milliers de festivaliers, le public et encore nombreux à se tenir chaud devant la grande scène du festival. D’entrée « Everybody Wants To Rule The World » et « Seeds Of Love ».
Voilà de quoi ravir les fans ! Puis le groupe déroule des titres de fort bonne facture mais un peu plus méconnus du grand public avant de terminer son show ainsi que le festival avec son hymne « Shout » repris en cœur par tous les festivaliers encore aptes !
Un final magnifique doublé d’un feu d‘artifice au-dessus de la scène avec le château de Tilloloy en fond magnifiquement illuminé. Voilà de quoi rentrer chez nous avec de très beaux souvenirs dans la tête !
Bye Bye Retro C Trop 2019 ! On espère bien s’y retrouver l’année prochaine !
Textes et Photos : Eric Jorda & Alexandre Luciani