Entretien avec Bison Bisou au Main Square Festival 2019

C'est au Main Square Festival que nous avons pu nous entretenir avec Bison Bisou, un groupe émergent avec plein de projets prévus pour cette année 2019. Charly (chanteur) et Sébastien (basse) nous accueillent pour nous parler de tout et n'importe quoi.

LGR: Bonjour Bison Bisou, on a déjà eu l'occasion de papoter avec vous, mais pourriez-vous nous rappeler qui est le groupe ?

Charly : Bison Bisou est un groupe de musique décomplexée. On vient de Lille, on a sorti un premier album du nom de Bodysick il y a deux ans et on va en sortir un nouveau dans quelques mois qui s'appelle Pain and Pleasure.

Seb : Il sort le 4 octobre plus précisément.

Charly : On aime le bruit, la fureur et aussi un peu la drogue.

(Rire)

Un petit peu ?

Charly : Rien qu'un peu.

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Et quels sont les projets futurs pour le groupe?

Charly : Sortir cet album, partir jouer là où l'on voudra de nous, c'est-à-dire partout.

Seb : On a déjà des dates de calées, on a également sorti un premier extrait le lundi 1er juillet et on en sort un second début août. On va également sortir un clip en septembre tout en sachant que l'album sort donc le 4 octobre. Pour nos dates, on va passer aux Pays-Bas, en Allemagne puis on reviendra en France notamment à Paris ou en Bretagne.

Charly : On a très hâte de retourner à Brest car notre premier concert au Petit Minou a été une folie et on s'attend à retrouver la même folie. On espère que les dates vont continuer de se caler car on a envie de jouer autant que possible, de partager des moments de folies avec des gens que l'on connait ou ne connait pas.

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Tout à l'heure vous avez joué Au Bastion, c'était comment ?

Charly : C'était particulier comme tout concert mais c'était un bon moment. On a tous pris beaucoup de plaisir. En ce moment on ne joue pas beaucoup car on enregistre l'album et on commence tout juste à jouer de nouveaux morceaux. Ça nous fait vraiment du bien de revenir jouer, on se projette et chaque concert est un moment où l'on y va à fond.

Seb : Et puis d'avoir quelques nouveaux morceaux de l'album en live donne un avant-goût de ce qu'il va y avoir sur la nouvelle tournée, c'est assez excitant et même un peu frustrant de ne pas pouvoir tout jouer d'un coup. En plus de tout cela, les nouveaux morceaux marchent plutôt pas mal et les retours sont cools.

Si vous deviez décrire le groupe en un seul mot quel serait-il ? Ou en deux mots si c'est trop compliqué.

Charly : Bison Bisou... En réalité, douleur et plaisir.

Seb : Pareil pour moi, c'est le nom en anglais de l'album qui arrive, Pain and Pleasure et ça résume bien les choses.

Charly : Oui ça veut dire plein de chose en fait, c'est vachement lié à tout l'album, lié à notre vie en tant que groupe et lié à notre vie en tant qu'humain.

Seb : Sinon on a sado maso qui fonctionne également.

Et quelles ont été sont vos influences que ce soit pour cet album qui arrive ou tout simplement pour le groupe ?

Seb : La douleur et le plaisir.

(Rires)

Charly : J'aimerais aussi dire certaines substances, pas forcément illicites d'ailleurs, je tiens à le préciser, mais aussi des moments et notre vie de groupe. Après on écoute beaucoup de musique dans plein de registres différents, ça nous inspire forcément, que ce soit du noise, du post punk ou tout simplement le fait que l'on écoute de vieux groupes comme de nouvelles choses. Moi je m'inspire beaucoup de musique expérimentale comme de l'électronic noise, ça nous influence beaucoup et on essaie de faire quelque chose qui soit juste nous, qui nous corresponde car on a jamais voulu copier qui que ce soit.

Seb : Comme on écoute tous des choses pas mal différentes, souvent on se les fait écouter dans le camion, on partage les trucs. Je pense que chaque chose que l'on écoute influence notre façon de jouer, ça fait que l'on va chercher de nouveaux sons, de nouvelles textures. C'est le travail de chacun par rapport à ce qu'il écoute qui apporte quelque chose en plus au groupe. Ce qui était cool avec cet album là c'est que c'était la première fois que l'on composait à partir d'une page blanche, avec un line up qui avait changé, et je pense que c'était chouette de passer du temps à se découvrir plus, et ce plus dans l'écriture que dans la façon de jouer.

Charly : On est vraiment partis de zéro et on s'est dit "bah là on compose un album", et quand j'écoute cet album je me dis qu'il y a énormément de choses différentes, même s'il y a deux morceaux qui vont peut être avoir quelques ressemblances, on reste nous. Il y a plein d'ambiances différentes qui représentent la douleur et le plaisir c'est à dire des moments de joie extrême, des moments de détresse et on les ressent je pense dans tout cela.

Seb : C'est jouer un peu sur cette tension entre les deux extrêmes, c'est quelque chose que l'on aime bien faire dans le groupe, tout du moins on aime faire cela avec l'écriture. On aime ne pas aller dans des choses où les gens s'attendent à ce qu'il y ait tel passage, qu'il va se passer ça derrière. On veut justement prendre le contre-pied et les amener là où ils ne s'y attendent pas forcément. On a un peu plus poussé ça sur ce prochain album en terme de morceaux. On a un morceau par exemple qui n'a pas de batterie, c'est quelque chose que nous n'avons jamais fait et ce n'est pas.un morceau forcément plus calme ou plus doux. C'est une autre façon de trouver un moyen de mettre de la tension. On a essayé d'aller vers des choses où l'on était pas forcément à l'aise pour se mettre un peu en danger et aller plus loin que l'album d'avant. C'était le souhait lorsque l'on s'est mis à écrire : partir de rien et faire ce que l'on veut et aller où l'on veut.

Charly : J'ai vraiment l'impression qu'on fait de la musique comme des enfants. Dans le sens où l'on fait tous de la musique depuis plus de dix ans mais lorsque l'on se rejoint, y'a un côté très adulte et nous j'ai vraiment l'impression qu'on est comme des gosses, très naïfs mais en même temps on sait ce que l'on veut. Et ça ça me plaît beaucoup, c'est là dedans où je me sens bien.

Nous sommes donc aujourd'hui au Main Square Festival, est-ce qu'il y a d'autres festivals où vous aimeriez vous produire ?

Seb : Tous !

Charly : Il y en a un paquet mais je vais citer des petits festivals que j'adore comme le Creepy Teepee où je vais aller la semaine prochaine. Il y a aussi Visions à côté de Brest, le Binic dans le même coin et la Ferme Électrique. On a tendance à aimer les petits festivals assez spécialisés quelque part, dans lesquels on se sentirait plus que bien voire peut être, pour être honnête, mieux qu'ici, mais attention on est très contents de jouer ici mais on se sent un peu comme des ovnis, peut être qu'on l'est pas tant que ça. Je dis ça mais ça nous fait plaisir de jouer devant des personnes qui nous ecouterait pas forcément en temps normal. Ça fait une potentielle découverte et c'est ce qui nous a donné envie de jouer ici.

On arrive à notre dernière question et on aimerait savoir si vous auriez des choses à dire aux lecteurs de La Grosse Radio ?

Seb et Charly : Achetez le disque ! Vous ne le regretterez pas !

Seb : Plus sérieusement, je leur dirais de continuer à aller voir plein de groupes, de sortir dans les endroits qui font des concerts notamment dans les petits lieux où il y a encore de la place pour les découvertes et même des "moyens" lieux. Il faut pas non plus hésiter à aller voir les groupes, à discuter avec eux, c'est hyper important d'avoir des liens comme ça. Il y a tellement de gens qui catégorisent les groupes comme des surhumains et des personnes inaccessibles. Surtout lorsque l'on voit des scènes comme la Main Stage de trente mille personnes.

Charly : Les grandes scènes comme les Main Stages c'est pour te faire ressentir que t'es face à une star quoi, alors que tout le monde reste des êtres humains comme tout le monde, qui ont la même sensibilité que n'importe qui. Par exemple Idles que l'on a vu en Main Stage, c'est un peu étonnant quelque part, il y a eu une sorte de starification du truc. On est comme n'importe qui, on a envie de s'amuser, de partager et même d'échanger sur plein de sujets. On aime discuter.

Seb : La musique elle commence dans des petits lieux même si les groupes finissent sur de grandes scènes. Si personne ne fait l'effort d'aller dans des lieux moyens, des petits ou même des "moyens-grands", ça tue une partie de la richesse musicale et le processus de musique diverse.

Charly : Restez curieux et soutenez les trucs barrés.

Seb : Et ça La Grosse Radio le met en avant, sans déconner il y a plein de trucs cools.

Bah merci !

Seb : Mais c'est vrai vous faites la promotion de plein de groupes assez émergents et aussi des gros trucs. C'est souvent via ce genre de site qu'il y a un vrai suivi des artistes. Tu peux découvrir des trucs chouettes sur ce genre de webzine et webradio que tu ne connaîtrais pas si tu n'allais pas au Supersonic de Paris par exemple. 
 

Photos : David Poulain
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Interview réalisée le 7 juillet 2019 par Sana Bsh.



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