Avec l'Express album, découvrez cinq albums qui nous ont séduits cet été.
Pour cette preière édition, vous pourrez découvrir les albums de Speak French, The Regrettes, Tyler Bryant & The Shakedown, Gliz, Perry Farrell.
Speak French - Pangea
Sorti le 25 mai
Par Thomas N
Du Punk, du vrai du bon dont on ne se lasse pas. Voilà à quoi s'attendre en écoutant les Speak French. Et comme ces garçons nous le disent dans le nom de leur groupe, ce punk là est chanté dans la langue de Molière. D'un niveau relevé, les cinq titres de cet EP sont très mélodiques et nous sommes agréablement surpris par la symbiose entre les musiciens qui montrent clairement qu'ils ont choisi ce style de musique non pas par niveau de jeu mais par conviction.
Mention spéciale pour le titre "l'impératif des lois" qui est une vraie chanson à Pogo, à vous retourner une salle de concert. Une batterie qui plante des clous comme il faut, un chant clair et travaillé et une guitare qui n'hésite pas à se lancer dans des solos tout à propos, pas de doutes, nous sommes là avec un groupe qui apporte beaucoup de volume à sa musique. Les fondus de punk français accrocheront dès la première écoute ! C'est frais, dynamique, prêt à prendre la relève des ancêtres. Montez le son et appréciez !
The Regrettes - How Do You Love
Sortie le 9 août
Par Aude D.
Alors que l’édition 2018 de Rock En Seine manquait un peu de guitares dans ses têtes d’affiche, The Regrettes avait mis le feu à la scène de la Cascade avec son punk rock abrasif et furieusement dansant, déclenchant un des rares pogos du week-end chez les rockeurs – les rappeurs, eux, avaient été plus efficaces de ce côté-là. Cette année, la jeune formation californienne – à peine quatre ans d’existence – revient avec son second album complet, How Do You Love. Comme le nom l’indique, les trois filles et le garçon du groupe ont décidé de parler d’un thème légèrement rebattu, l’amour.
Les deux premières chansons, « California Friends » et « I Dare You », démarrent très bien l’album, à grands coups de riffs power pop, de chœurs et de guitares punk mélodiques : ce n’est jamais vraiment violent, mais on sent un énervement certain dans la voix de la chanteuse Lydia Night et dans le son des guitares. Les autres titres s’enchainent très efficacement et sont tous très agréables à écouter, mais on regrette la prolifération de mid tempo et de morceaux pas tous mémorables, et on arrive parfois à la fin du morceau en attendant encore qu’il démarre vraiment. Heureusement, quelques-uns se démarquent : « Stop and go », « Dress up », ou le diptyque de fin « Has it Hit You » et « How Do You Love » donnent envie d’y revenir encore et encore.
Si l’album sent bon la power pop californienne, il convaincra les amateurs du genre sans non plus leur laisser de souvenir impérissable. On ne peut que leur conseiller, à eux comme aux autres, de se précipiter à la Boule Noire où joueront les Américaines en novembre, car c’est clairement là qu’elles sont les meilleures .
Tyler Bryant & The Shakedown - Truth And Lies
Sorti le 28 juin
Par Yann Landry
Sur La Grosse Radio Rock, nous avions commencé à nous intéressé à Tyler Bryant et à ses potes au moment de l'EP The Wayside en 2015, et pour cause, c'est à ce moment-là que votre serviteur débutait sur votre gros média favori. Après un Tyler Bryant & the Shakedown un peu en dedans en 2017, on reprend les mêmes ingrédients, assaisonnés en plus sombre encore plus heavy et grinçant comme "Shock & Awe" peut en témoigner. Un Tyler Bryant plus Metal, moins Blues Rock, mais droit dans ses bottes de cow-boy du Texas, écoutez donc le "Eye to Eye" hard rock bien sudiste qui sonne même parfois old school.
L'aisanse de Tyler Bryant à la guitare, sans en faire des caisses, est toujours bien surprenante, d'autant qu'elle est ici accompagnée d'une guitare rythmique lourde qui lorgne sur le Metal et ses murs du son. Truth And Lies, produit par Joel Hamilton (The Black Keys, Tom Waits, Iggy Pop) pourra permettre au groupe de poursuivre ses tournées des grands stades, il y a l'ampleur et le savoir-faire pour soulever les foules, comme avec "Panic button" ou le viril "Drive Me Mad" par exemple. Le groupe est encore en sous-marin en France, mais si les gros festivals commencent à s'y intéresser, la donne pourrait changer rapidement car déjà la presse est quasi unanime au sujet de Tyler Bryant & The Shakedown.
Gliz - Cydalima
Sorti le 14 juin
Par Yann Landry
Avec ses dessins de pochette à observer avec des filtres de couleur fournis pour modifier le décor, Gliz mise sur l'originalité visuelle pour se démarquer. Et du point de vue musical aussi, car le trio se compose d'un banjo électrique, d'un tuba et d'une bonne vieille batterie. Banjo égale folk, me direz-vous, chafouin, mais le groupe nous offre bien du rock où la profondeur du tuba remplace la basse et où la six-cordes électriques se substitue au banjo à effets. Et devant, une voix impécable, intense, grave. Gliz fut une surprise de l'été, et pas seulement un assemblage hétéroclite d'instruments au profit de la seule originalité.
Le Trio se revendique de Jack White, 16-horsepower ou encore Radiohead, ça fait large mais on n'est en pas loin de toutes parts. Pour l'ambiance et la manière de chanter, tonton Jack pourrait bien être de la fête, Thom viendrait jouer les perturbateurs pour tenter de nous semer "In Limbo". Et pour leur dark country alternative David Eugene Edwards et Pascal Humbert nous distribueraient quelques acides et schémas étranges où "A Mess I Gonna Come". Gliz nous a sorti le grand jeu de l'étrange et pourtant on se plait à imaginer leur album en FM.
Perry Farrell - Kind Heaven
Sorti le 7 juin
Par Yann Landry
18 ans après Song Yet to Be Sung, Perry Ferrel sort son second album solo, Kind Heaven, et pourtant vous le connaissez puisqu'il s'agit du chanteur de Jane's Addiction, groupe de funk metal californien où l'on trouve Dave Navarro (Red Hot Chili Peppers) à la guitare. Pour cet album, c'est Tony Visconti (David Bowie) qui apporte ses talents de producteur. Et le moins que l'on puisse dire est que Kind Heaven possède un classe hors du temps, un album pop rock invraisemblable. Avec sa patine 80's, l'album n'en est pas moins contemporain puisqu'il se moque des codes, et c'est là, la folie de Visconti.
Parler d'un album solo pour Kind Heaven serait limiter fortement l'impact de la vingtaine d'intervenants dont Tommy Lee (Mötley Crüe), Taylor Hawkins (Foo Fighters) et Dhani Harrison (fils de son Beatles de père), ou encore Matt Chaney et Matt Rohde, ses compères de Jane's Addiction. Forcément, lorsqu'il y a plusieurs musiciens qui se relaient dans l'album, parier sur l'homogénéité de l'ensemble serait malvenu, et pourtant l'album fait sens. L'on passe de l'electro rock ("Machine Girl") au rock clairement disco ("Spend The Body"), aux power ballades ("More Than I Could Bear"), au rock jazzy ("Snakes Have Many Hips") en moins de 30 minutes chrono qui ne peuvent pas laisser de marbre. Et pour mener la barque, la voix de Farrell, sensible, travaillée, dupliquée, en choeur, en lead, partout autour de nous. Un album magistral.