L’Alsace, c’est la beauté des maisons à colombages, en passant par la chaleur de ses marchés de Noël. C’est aussi l’odeur de sa choucroute, et l’authenticité d’une région historique. Mais l’Alsace, c’est également la musique, et plus particulièrement Last Train. Ce mois-ci, le quatuor de Mulhouse nous sort son deuxième album. Et alors que la barre avait été placée haute avec Weathering, que vaut son successeur ?
Les trois singles sortis avant pour donner le ton étaient tout simplement remarquables. «The Idea Of Someone» nous révélait une autre facette de Last Train, un morceau mélancolique à souhait qui se termine en beauté. «Disappointed» ne nous a pour le coup pas déçu : on retrouve le groupe dont on est tombé amoureux quelques années auparavant. Le titre éponyme avait quant à lui séduit par ses prises de risques. Dix minutes, c’est le temps qu’il faut en effet pour se remettre de cette claque auditive, et on n’avait pas encore écouté le disque.
L’album, en lui-même, est un condensé de rock and roll puissant, tellement palpitant qu’on ne se douterait pas du jeune âge des Alsaciens. «All Alone» et «Scars» ouvrent parfaitement le bal, ça joue fort, les guitares riffent, la batterie tabasse, on est comblé. Ce mélange entre parties calmes et refrains atmosphériques est la recette qui marche pour le groupe, et ils le font avec une telle justesse !
Les solos sont eux aussi présents, longs mais tout aussi efficaces, parfois dissonants comme au début de Last Train, puis ponctués par des outros dont on aimerait qu’ils ne se finissent jamais. Et si la production pertinente de Rémi Gettliffe en est aussi pour quelque chose, la voix de Jean-Noël Scherrer porte le disque sur ses épaules. Parfois douce, parfois hargneuse, on sent que le chanteur y est allé avec le coeur et cela en fait un album davantage authentique.
Les passages lents sont de véritables pépites dans The Big Picture, prouvant le talent de ses compositeurs mais aussi leurs atouts techniques, qu’ils ont travaillé dur pour arriver à un tel résultat. «On Our Knees» en est l’exemple, on vous laissera écouter ces 5 minutes haletantes d’instrumental, que peu de groupes arrivent à jouer sans que l’auditeur ne se lasse.
Crédits photo : Florentine Pautet
Last Train puisent donc leurs influences dans ce qui se fait de mieux en rock : tantôt on croirait entendre les Foo Fighters, tantôt Oasis, et pourtant, la jeunesse de ses membres ne leur empêche pas de composer des morceaux toujours plus créatifs comme «A Step Further Down», balade au piano toute en finesse.
Et malgré tout le positif que cet album dégage, Last Train reste un diamant qu’il faudra polir un peu plus pour en apprécier toute sa splendeur. Quand le groupe aura atteint sa pleine maturité, on ne doute pas de la tornade que cela provoquera. Pour l’instant, les quatre garçons ont le vent en poupe et leur progression ne fait que s’accroître. Somptueux dans sa globalité, audacieux dans son ensemble, The Big Picture n’a rien à envier aux plus grands.
Sorti le 13 septembre chez Cold Fame
| Tracklist : All Alone |  |
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