Les sept Rennais d'Apes O' Clock nous ressemblent. Comme nous, ils veulent du "Boum Baff", du son "qui fait boum dans ta tête et Baff dans ta face". Mais ces "tricoteurs d'accords" délivrent également un flow libertaire de la plus belle eau. Des "souffleurs de verbe" qui le portent haut et nettement à gauche, et qui n'apprécient rien tant que le groove cuivré et pêchu, pour porter leur bonne parole. De vraies bêtes de scène également, qui affectionnent un dandysme façon steampunk et soignent avec amour leurs visuels. Et leur son ! Une fusion qui fleure bon les grandes années du rock alternatif, alternant justement entre funk cuivré, rock énervé et chant scandé. A.O.C ! Le poids du propos, le choc de la sono !
Le spectacle continue donc, car nos sept bonobos rennais sont loin d'être des perdreaux de l'année… Nés sous l’impulsion d’anciens membres du groupe Bonobo Circus, les Apes O’Clock ont des centaines de gigs à leur actif et deux EP déjà bien charnus. "Remettre les pendules à l’heure, en prenant un malin plaisir à dépeindre les vertus et les travers de l’homme, et à pousser votre côté humain dans ses derniers retranchements." Rajoutons un addenda à ce primate manifeste : "si possible dans le groove et la fureur". Et les Apes de nous souhaiter "la bienvenue" dans leur "cabaret des invendus" à grands coups de riffs cuivrés. Avec Yoan au mic en Monsieur Loyal. Un rôle qu'il interprète à merveille, parfois en duo avec son comparse Hugues qui délaisse son saxo pour l'occase. Les Apes ont le groove dans la peau, le feu aux fûts façon Roi Louie, le "king des swingers de la jungle". "Fonck me till I'll loose my mind !" Tout est bon dans le gros son apesien… Leurs "A.O.C !" sur "Apes Original Company" sont jubilatoires et communicatifs, pas seulement pour les amateurs de funky n'rap à la mode rétro.
Les textes sont fluides et diserts à la fois, qu'ils se payent la tête des intoxiqués à Facegram, Instabook et consort ("Crever l'écran") ou qu'ils fustigent les comportements honteux et xénophobes de nos concitoyens ("Shame on my People"). Si un doute subsistait quant au drapeau libertaire fièrement brandi par Apes O'Clock, "Rouge" affiche la couleur et "Requiem et messes basses" enfonce le clou. Et quelle conclusion que "La Plume et le plomb" ! Bravache à souhait et servie avec panache sur fond de flow et de riffs rageurs.
Ces temps derniers, ils écument bien entendu leur Bretagne chérie, mais ils seront bientôt en région parisienne. Le 16 octobre au Punk Paradise dans le 11ème à Paris, le lendemain au studio La Kapsule à Montreuil et le 30 novembre à l'Alimentation Générale toujours dans le 11ème arron. Trois dates, pas une excuse pour rater les Apes O'Clock dans leur élément, la scène !