Lorsqu'ils avaient annoncé leur retour en 2016, les Ludwig Von 88 avaient initié une belle tournée, qui les a amené entre autres au HellFest. Mais hormis les concerts, les activités respectives des trublions du rock alternatif des années 80-90 ne nous laissaient pas rêver à plus.
Et pourtant, ils l'ont fait : Les Ludwig sortent un nouvel album, 18 ans après leur dernier opus...
20 chansons optimistes pour en finir avec le futur.
Rien que dans le titre, on sent déjà la fibre des Ludwig. Pour ce onzième album, Karim, Nobru, Charlu et Junior Cony ont repris les bonnes vieilles recettes : Du Punk, des rythmes chaloupés, des chansons sérieuses, d'autres moins, les Ludwig nous sortent un grand cru.
Grand cru d'abord parce que l'album est excellement produit : le son est bien léché, équilibré. Et on dira ce qu'on voudra, Punk ou pas, quand ça sonne bien, et ben tu sais quoi ? C'est mieux ! Non pas que sinon c'est pas bien, hein, c'est pas ce qu'on a dit. Là, c'est mieux.
Du coup les paroles sont bien audibles, et tant mieux. Car Karim, en plus d'avoir un bel organe, a également une belle plume, ce qui fait pas mal pour un seul homme, avoue-le. On le savait déjà, les plus curieux d'entre vous auront apprécié ses fictions Punk. Tout au long des 20 titres, les paroles, pleines de poésie, d'humour et de colère, nous poussent au fond de la nostalgie des Ludwig, sans que ce ne soit pesant pour autant.
Oui, nostalgie, c'est clairement le mot. Les Ludwig ne se plaisent pas dans le monde actuel. AC/DC c'était bien quand il y avait Bon Scott. JP Ramones a du se lobotomiser pour survivre au milieu de la Happy Family. "Que la vie était belle au bon temps des crêtes".
Mais ne te méprends pas, l'album n'est pas nostalgique. Désabusé serait plus exact. "En avant dans le mur", la société ne va pas bien. L'atome ("Atomik Monik et Nucléaire Jean-Pierre"), le capitalisme ("Un beau matin, le ciel et 'enfer"), les Ludwig n'y vont pas par 4 chemins : c'est la révolution qui nous sauvera. "Un jour j'irai offrir mon corps aux barricades". C'est l'immobilisme la pire des choses. Allez, il faut y aller. Se débarasser des pourritures. "Dans les flots du Styx, nous jetterons les ploutocrates", etc. Ecoute le titre en entier, on ne va pas non plus faire le boulot à ta place.
Et pour ne pas rester immobile, quoi de mieux que de bouger son popotin, sur des mélodies comme les Ludwig savent si bien le faire ? C'est aussi une des richesses de cet album, le panel de styles touchés... Du Punk 2 temps brutal ("Pour que brillent les patries") aux rythmes chaloupés reggae ("In the days"), en passant par le mystique "Christ Cosmique", les Ludwig ne sont pas un groupe mono-style, et avoue que c'est jouissif, ce mélange sans frontières ! Pas de limite, pas de dogme, on se ballade au gré des titres, visite qui va même vers des marches militaires, et jusqu'à la limite du disco... Pas complètement non plus, faut pas déconner non plus.
Alors cet album, oui c'est du grand Ludwig. Ils auront mis 20 ans, ils n'avaient plus envie. Ils ont retrouvé l'envie, le reste vient avec.
Et maintenant ? Maintenant c'est la scène! Et oui mon bon monsieur, ma bonne dame, c'est là que ça se passe. Et ça passe forcément à côté de chez toi, alors va vite voir sur le site du groupe ici pour trouver la date la plus proche. Parce que si tu ne les a jamais vus, c'est une grave erreur que tu dois corriger. Et si tu les a déjà vus, toi même tu sais, et tu y retourneras. Pour Paname ce sera le Trianon le 14 décembre.
Ludwig Von 88, 20 titres pour en finir avec le futur
Sortie le 18 octobre 2019 chez Archives de la Zone Mondiale