Avec son premier EP, Sun propose de découvrir son propre style : la brutal pop, soit un mélange de douceur et de colère.
Une chose est sûre : ces quatre morceaux démontrent un beau potentiel et donnent envie d’en entendre plus à l’avenir de ce rock métallisé aux relents de grunge.
Pas besoin d’être à plus pour faire les fous, cela pourrait être la façon dont nous pourrions déjà présenter le groupe parisien Sun, en effet composé de deux membres, soit la chanteuse et guitariste, d’origine allemande, Karoline Rose accompagnée par le batteur Dani Defer.
Il s’agit donc d’un duo, à l’instar des défunts White Stripes (et nous n’irons pas plus loin dans la comparaison).
Sun a été formé par Karoline en 2017, cette dernière a déjà un beau parcours derrière elle.
En effet la vocaliste nait et grandit en Allemagne où elle développe le chant en participant à quelques chorales d’église et en s’investissant dans des groupes punks et death metal.
C’est toujours en terres germaniques que Karoline fait partie en 2013 de la sélection de l’Eurovision avant de se faire repérer en France dans l’émission The Voice.
Cela lui permet alors de participer à quelques comédies musicales et opéras* à travers le monde sans oublier de verser un temps dans de la musique plus expérimentale.
Karoline Rose enchaine ensuite quelques parties prestigieuses (Nina Hagen et Jeanne Added entre autres) et une participation aux Bar Trans de 2016.
Tout cela avant de décider de revenir à ses premières amours bruitistes en créant Sun, nom inspiré par la présence solaire de son père décédé.
Sun revendique comme influences : Morbid Angel, The Beatles, Immolation, Abba, Rihanna ou Gojira.
Un mélange hétéroclite qui ne pouvait donner qu’une mixture unique et un nouveau style qui donne son nom au 1er EP du projet : la brutal pop.
Ce disque se veut donc être un manifeste.
Et pour son entrée en matière Sun se montre tout à fait convaincant.
Proposant un style naviguant entre envolées mélodiques, voire mélancoliques, et explosions de rage, ces quatre titres sont d’une efficacité redoutable et apportent un vent de fraicheur bienvenu sur la scène metal/rock hexagonale.
Le principal atout de Sun est la voix de Karoline Rose, un organe puissant et maitrisé, évoquant parfois Courtney Love ou Donita Sparks (L7) sur « Higher Fire », voire Candice Clot (ex-Eths) sur « Fast Car ».
Mais avoir du coffre et des capacités vocales ne suffisent pas à transformer des chansons en classiques, il faut que la qualité en matière de composition aussi soit là et en cela Brutal Pop ne déroge pas à la règle.
Petit track by track, commenté par Karoline elle-même, pour présenter ce premier effort donc :
« I Killed My Man » est : « une messe d'adieu à l'Amour toxique, celui qui nous fait perdre notre propre identité et qui peut détruire des vies. C'est un morceau cathartique, un cri du cœur et un au revoir au passé. ».
Après une intro solennelle, religieuse presque, ce titre se construit sur un crescendo aboutissant à une explosion de rage maitrisée. A noter aussi ces chœurs discrets bien amenés à la fin de la piste. « I Killed My Man » est donc un très bon opener.