En quelques années, les Limiñanas ont gagné leurs galons de stars internationales. Maintenant, c’est avec le projet L’Epée qu’ils reviennent porter la bonne parole… Et pas tout seuls… L’Epée, c’est aussi Anton Newcombe à la guitare et surtout Emmanuelle Seigner pour qui l’album est écrit au départ avant que naisse le projet de supergroupe. Aperçus il y a quelques semaines à La Boule Noire pour un showcase où le groupe était encore en rodage, il est maintenant temps de confirmer dans la grande salle parisienne de La Cigale.
La Cigale est pleine à craquer ce soir. Dans la fosse comme aux balcons, on sent une effervescence. Le public attend que le groupe enfonce le clou et le groupe sait qu’il a quelque chose à prouver ce soir. Niveau mise en scène, rien à redire. Une magnifique épée trône en plein centre de la scène telle Excalibur plantée dans son rocher. Quelques lumières d’ambiances ornent aussi le terrain de jeu du combo.
Lorsque l’intro de la "Brigade des Maléfices" retentit, les quatre musiciens qui accompagnent le Big Four rentrent sur scène. Tout le backing band des Limiñanas est présent pour soutenir L’Epée. Renaud au chant et à la guitare acoustique, Mikey, le fidèle bassiste présent depuis les débuts du groupe et ami de longue date des Limiñanas, et les deux trublions que sont Alban et Ivan, multi-instrumentistes de leur état, répondent présent à l’appel.
Les quatre acteurs principaux arrivent maintenant sur le devant de la scène. Une Emmanuelle en grande forme lance les premières lignes vocales et on s’aperçoit immédiatement que ce soir sa voix va faire mouche. On sent une maitrise générale qui nous place à des années lumières du showcase de la Boule Noire en septembre dernier. Deux mois de répétitions et une bonne dizaine de concerts sont passés par là. Le groupe a maintenant une puissance de feu impressionnante. Ce soir, tout le monde est dedans.
Lionel et Anton se complètent magistralement aux guitares. L’un et l’autre, situés à gauche et à droite de la scène, se trouvent sans aucune difficulté, fini le rodage on est passé en vitesse de croisière. "Dreams", premier single du groupe recueille tous les suffrages du public. A partir de ce moment, L’Epée à porté l’estocade. La salle est conquise. Le nouveau "Beginning Of Sorrows" avec ses "I say yeah" dynamite complètement l’audience.
Il faudra bien cette version de "On Dansait avec Elle" pour remettre un peu de calme dans cette folie. Notons que l’interaction entre Renaud et Emmanuelle fera oublier la splendide interprétation que livre Bertrand Belin sur le disque.
L’Epée se permettra ensuite une incursion dans le répertoire des Limiñanas avec "Shadow People", première collaboration du groupe avec Emmanuelle, qui fait mouche avec ce titre aux relents psychédéliques affirmés. Pendant ce temps, Lionel et Anton balancent des giclées de fuzz jouissives.
"Ghost Rider" et « "Lou" suivront. C’est l’occasion de rappeler que ces titres accompagnés de "Shiny Shiny" font l’objet d’une sortie en maxi 45t au superbe vinyle jaune avec une pochette non moins excellente de Frank Kozik. "Ghost Rider" met le feu et "Lou" dans une registre chanson française désabusée emporte aussi un maximum de suffrages.
Deuxième incursion dans l’univers des Limiñanas, cette fois-ci pour mettre Anton Newcombe sous les feux des projecteurs. Il chantera comme sur l’album précédent, "Istanbul Is Sleepy". Ce morceau phare est toujours autant apprécié par le public et ce ne sont pas Gil et Lou Lesage, activiste d’Ultra Orange qui avait il y a quelques années sorti un album avec Emmanuelle Seigner qui nous diront le contraire. Roman Polanski semble lui aussi apprécier le boulot de sa femme. Oui, il y a du beau monde ce soir à La Cigale.
Mais, voilà qu’il est déjà temps pour L’Epée de tirer sa révérence. Après, une grosse heure de show, on en redemande. Et bien que le répertoire soit encore maigre avec un seul album à leur actif, les huit ne se font pas prier pour revenir nous balancer à la figure "Un Rituel Inhabituel" tout en subtilité suivi d’un terrible "Train Creep A Loopin’" emprunté à l’album commun des Limiñanas avec Pascal Comelade. Un final en apothéose, Big Muff à 11 qui mettra tout le monde sur les rotules.
Il est temps maintenant d’aller relever les compteurs au merchandising ou l’on retrouvera Lionel et Marie avec la satisfaction du devoir accompli. Bien joué L’Epée ! A l’année prochaine !
Attention ! De nouvelles dates sont déjà annoncées…